Un voisin chasseur me tend un fusil. Pour la première fois, je prends, je vise, je tire deux fois , rapidement, je tue deux fois . les oiseaux tombent un peu plus loin. A coté de moi , deux ados en treillis et bottes restent ébahis devant tant d’adresse. je pose le fusil sur la table de jardin, marche lentement, observe les deux corps morts, écrasés à terre, le sang en dehors du corps, déjà coagulé dans les plumes. Un des deux pigeons n’a plus de tête. Une minute plus tôt, ils volaient avec leurs potes, libres, heureux sans doute. D’un coup de fusil.. j’ai agi, j’ai tué, j’ai crée la mort. Je n’ai pas compris ma jubilation à le faire. Depuis, je refuse impérativement de toucher une arme parce qu’elle éveille la meurtrière qui somnole en moi. Je ne sais même pas si je suis encore capable de tirer des cartons dans les fêtes foraines, la vision de ces plumes ensanglantées s’intercale entre la cible et le bout de la carabine .
Comme si j’avais tué Icare , le deuxième , celui qui avait compris comment vivre sous le soleil et qui se rendait à un meeting intitulé « just do it ».
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