lundi 1 novembre 2010

bo chat d'automne

les Castors

Après le repas de midi, j'attendais que tout le monde vaque à ses occupations. Je descendais a la cave qui était en fait en rdc . J'avais caché dans coin un paquet de fringues de cow boy version débrouille: chapeau, jean, chemise et flingue en  plastique. Déguisée, je sortais par la porte qui donnait sur le jardin,   coté rosiers. J'étais Josh Randall, comme lui,  je ne parlais pas et je roulais les mécaniques. Bien que lui n'en portait pas, je rêvais d'avoir des éperons mais comme de toute manière il me manquait les bottes... alors  les éperons... fallait pas trop rêver. Il n'était pas facile de s'en procurer en Poitou à cette époque. En conclusion , je les imaginais à mes pieds. J'arpentais deux ou trois fois les pare-terres de fleurs, je traçais jusqu'aux éclats de bombe et je revenais en logeant le fil à linge. Pendant  mon inspection, je sortais mon pistolet et le faisais tourner autour de mon index passé dans la protection de la gâchette. J'observais, je contrôlais, je faisait régner l'ordre et éventuellement je dégommais quelques malfrats avinés et sanguinaires. De temps en temps,  je levais un oeil vers les fenêtres  de la maison et de l'atelier. Je n'avais pas envie de me faire repérer dans ce déguisement masculin. On se serait moqué? on m'aurait trouvée anormale? oui,  je craignais ça. Il aurait fallu avouer.

"Aller aux Castors" faisait rêver. C'était un lieu de commerce étrange , construit fin des années 50,  en plein vent , au bout d'un immense  terrain vague transformé peu à peu terrain de foot. On y trouvait  une  pharmacie, une boucherie,  une crémerie, une coop puis le marchand de journaux. Je n'ai pas souvenir de  la boulangerie. Les gens était bizarres, le boucher avait  des fils très bruns et gros comme lui , des ogres. Le pharmacien :  une grosse bosse sur la main. La crémiere : une employée qui avait une fille  avec des grands cheveux blonds roux, un peu comme une apparition de fée dans la foret de  Brocéliande. Elle collait  bien au décor de la crémerie et sa peau s'accordait parfaitement au gruyère, au beurre, au marbre du comptoir. La mère avait un  faux air de chêvre dont  la fille n'avait pas hérité.  La boutique du marchand de journaux était chauffée avec un poêle à mazout zeagel-held et on y trouvait aussi de la mercerie et des pétards à mèche. j'achetais des bd de daube en noir et blanc; des histoires de cow boy ou  de jungle avec  des Tarzan contre les militaires aux chapeaux rhodésiens.
Une famille trainait souvent devant les magasins, vers le distributeur de  boules de chewing gum. Le "thank you" inscrit en relief sur le clapet de distribution situé sous la grosse poignée   est resté longtemps une énigme, surtout prononcé "tanque you", comme je le faisais. Tanque you.. quel rapport avec un chewing gum? bref..bref
Cette famille m'intriguait car à chacun de ses membres  manquait le volume arrière du crane. Ils étaient tous  plats de  derrière la tête  et , pour compenser (?) avaient  des fronts très hauts et bombés. A  les voir quotidiennement, je les avais classés  comme représentants type de l'ethnie locale. Ils devaient être tout simplement débiles. Trainaient aussi des blousons noirs avec des mobs. Les Castors était le berceau  du rock'n roll , en France.

chien

pour me faire crever

- promenade après le repas de dimanche

cheval

La bête est belle et sent bon. J'ai envie de l'enserrer, d'avoir peur et de me retenir à sa crinière.  

INSTITUT ÉMILIE DU CHÂTELET pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre

Après l'écrit du coeur , je re-axe mon cerveau . On mouche son nez et on avance.

http://www.emilieduchatelet.org/Conferences/conferences-liste.html