mardi 30 novembre 2010

lundi 29 novembre 2010

pour vivre , il faut se risquer

et c'est bien pour ça que je me débats. pour ne pas me perdre  dans une vie faussement heureuse, dans des relations  de survie,  de semblant ou de bien pensant.  Je ne comprends pas  cette ténacité à rester malheureux.
Qu'y a t'il d'insupportable à ne plus être empêchée? 
pour vivre, il faut se risquer. 
et si l'on décide de ne pas vivre 
- ce qui est débile , croyez mon expérience car  je reviens de la non vie - 
faudrait le dire , ça serait  plus simple à gérer pour les autres.

psy et homéopathie

quand on me dit " j'y crois pas " , je trouve ça louche,  que ce soit pour l'un pour l'autre, la psy et l'homéopathie.
J'ai pratiqué les deux, l'une avec plus de fidélité que l'autre, car j'ai plutôt tendance à utiliser la phytothérapie, plus facile. 
la psy m'a sauvé la peau. s'il n'y avait pas eu la psy , je me serai certainement balancée. 
Contrairement aux bouchers ou aux boulangers chez qui  je viens chercher une qualité de produit, en psy , je recherche une complicité d'écoute. ça passe ou ça ne passe pas, faut être sur une certaine longueur d'onde avec surtout de l'humour, de la bienveillance, de la dédramatisation . Si je ne ris pas en séance, ça ne vaut pas le coup.
On choisit sa / son psy. Je n'irai jamais trouver qq de normatif ou un ayatollah d'une quelconque école , évidement !  j'ai trop  besoin d'espace autour de moi,  d'une écoute  détachée d'un savoir figé et  venant une personne qui a su se distancier des "bonnes" valeurs du monde. C'est pas donné à tout le monde, en fait.
A 25 ans, j'ai commencé par une thérapie corporelle, avec une femme très peu obsédée par les mots (elle était pas con, les mots sont souvent des leurres)  car il fallait surtout recoller mes morceaux de corps éparpillés par ci par là. Toucher, rassurer, sentir, calmer. Après quelques temps, je ne souffrais plus de cet état de distance / moi même. j'étais redevenue une et  non plus dédoublée ni parlant en écho. Vous ne pouvez pas savoir comme c'est fatigant et flippant de s'entendre parler en écho pendant des  journées entières ou de ne pouvoir approcher  d'une fenêtre de peur qu'une force interne vous pousse à sauter, ou de se lever le matin avec une  l'enclume de 100 kg dans l'estomac, enclume qui vous plombe une journée et vous la rend triste, sans demain, sans raison d'exister.
Bien plus tard, une seconde psy, plutôt classique mais très rigolote et cultivée (ça fait du bien) m'a permis de partir de Limoges pour Paris et d'entrevoir la peur de la violence paternelle  encore prégnante. 
Le troisième est très original. Il assume totalement et avec beaucoup d'humour ses névroses. je lui raconte mes pensées ou mes histoires , il me regarde et me dit " oui génial ! ou "ça ne vous dis rien cette rengaine?  ou "vous préférez un thé ou du café, avec ou sans sucre? . J'ai choisi cette fois un homme , parce que dans ma tête, représentant le monde officiel , monde auquel je ne comprend rien et auquel il faut que je me cogne sans me sentir perdante à l'avance. 
C'est ainsi que je hais les mondanités ,   les dernières news que l'on doit connaitre et ces gens ridiculement , dramatiquement  sûrs de leur place et de leur rôle dans  l'espace social. 
 Pas de crainte,  je sais me tenir, j' ai été bien élevée.

dimanche 28 novembre 2010

j'ai calmé mes muscles

j'ai bu la piscine .

le premier homme

 fermez  les yeux et vous imaginez le premier homme , évidement vous verrez un humain de sexe masculin pas trop foncé . Un seul , un vrai , un pionnier.. sauf que le premier homme est un groupe africain donc des NOIRES , des FEMMES,  des HOMMES,  des vieilles, des jeunes et surement déja,  des chiens.

lisez donc cet article, il ne parle pas de ça directement  mais on voit  comment on fabrique la parole d'expertise :
http://www.erwanngaucher.com/08/10/2010/La-misogynie-ordinaire-et-inconsciente-des-redactions,1.media?a=451

je préfere les prevenir

Noel et le 1er d'lan.. ça me file des angoisses épouvantables,  à cause du monde et qu'il faut être là, ensemble. On va boire et manger.
Il faut être là  donc ça va  me donner envie d'être ailleurs ou  nul part ou  tranquille dans ma chambre, juste avec les chats. 
Je deviens bizarre. 
surtout que quand je suis seule , ça me file aussi un peu le bourdon. 
Faut savoir ce que je veux... oui oui, on me la déja faite celle là.  
La nuit de Noel ou du premier de l'an ... Peut être que je me lèverai au milieu de la nuit et que je gratterai le fond du plat , les marrons en miettes et  la sauce en gelée. 
De retour dans mon lit , après avoir  lavé mes pattes au liquide vaisselle,  je brancherai un cd pendant 3 secondes
vite je m'endormirai , 
mais avant,  je planquerai l'ordi sous mon lit avant  qu'il ne soit piétiné par les gougnafiers félins ou canins qui viendront me lécher les oreilles, le matin. 
En bas, le matin ,  ils seront deja tous réveillés. Ils parleront déja fort.  
y' aura plus de feu dans la cheminée. La cendre froide, ça pue. 
Heureusement , il y aura assez d'eau chaude pour la douche ( évidement pas de bain ce matin là .. pas le droit de monopoliser la salle de bain) . J'en fiche , j'y resterai longtemps quand même. En sortant de la douche, je regarderai dans les trousses de toilettes des autres, surtout celles des filles, des fois elles achètent des crèmes mieux que les miennes mais c'est rare. Je connais toutes les marques, les plus chères, celles qui ne sentent rien , celles qui puent, celles qui ne servent à rien , celles qui encrassent.

bien,  après ces propos , je sens que je vais me faire engueuler

D'où est ce qu'on vient?

Hier soir, diner fort sympathique entre amies. y'avait  une psy lacanienne 1000% pur jus. Waouh et y' avait longtemps que je n'avais pas entendu cette tonalité discursive. Les dernières mélodies datent d'un bonne 20 taine d'années, duels entre  amies, J et M , l'une psy clinicienne, l'autre psychiatre, héritière de la clientèle de son psy , lacanien lui même. Aujourd'hui , l'une est suicidée, l'autre ressemble à une grosse bouchère de province et prend une tête de tête de veau dès qu'il est question de sa science. C'est parait 'il, l'écoute flottante.
Donc , au cours de  ce diner d'hier soir, il était question de ce dont on hérite, de ce qui se transmet malgré eux ( papa et maman) , tout ça ponctué de S2 et de grand Autre et de lalangue ( pas de Pomerol, car l'heure était au Graves).
Au bout d'un moment , je me suis dit dans ma tête : " Je m'en fous, peuvent tous crever. j'ai été bien trop sympa avec eux . J'ai récupéré ce qui me permettait de survivre et je les em...". 
Là dessus, il était l'heure de rentrer. J'ai enfilé  mon duffle coat . 
Faisait frais dehors,  mais pas si pire. j'aime marcher en ville.

si Moxie

Si Moxie avait été comme ça , je ne sais pas si je l'aurais aimé autant.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chat_marsupial
surtout en gros plan : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Dasyurus_maculatus.jpg

samedi 27 novembre 2010

en Australie

En Australie, c'est l'été. 
Les aborigènes et des milliers de kangourous se regroupent près des ports de Sydney et Melbourne pour regarder partir les australiens blancs. Ils sortent leur mouchoir et ne cachent pas leur joie. ah bon ?
Oui ; Les australiens des villes prennent leurs vacances en Tasmanie, pour fêter Noêl sur la plage. Ainsi,  les  enfants blancs et musclés peuvent aussitôt éprouver leur nouvelle planche à surfer sur les vagues immenses et dangereuses situées 20 m plus loin.Les australiens blancs sont les descendants des forçats. Faut pas oublier. 
Les filles, quant à elles, reçoivent une planche à repasser.

l'heure du goûter (2)

Le We , l'heure du gouter a tendance  à se décaler. 
ça peut s'expliquer par le fait que le déjeuner a lui même été décalé et que l'on décide qu'il n'y aura pas de diner.. 
ou si peu..
une soupe , un oeuf, un bout de fromage.

Elle court

Elle court comme une sourde. Les feuilles volent devant ses yeux , voilent sa face. 20... 300.... 400 feuilles , 1000 pages parcourues dans la journée. Lignes en sauce,   chiffres salades,  lettres en bocaux. Elle se gave d'indigeste.
Non non !  pas l'explosion!  il faut tenir et retenir. La tempête va surement se calmer, elle ne peut que se calmer, comme tous les phénomènes naturels...
Oui mais les diables  hantent leur demeure légitime, virés pour cause de tapage nocturne. Ils reviennent sans cesse à la charge. Ils dansent entre les lignes et derrière les virgules. Ils assaillent le faire comme-ci.
La vie voit rouge.  ça se lit  dans ses yeux, parait 'il.

violence faite aux femmes

 http://www.reflexiondz.net/VIOL-INCESTE-Quel-sort-pour-les-victimes_a7231.html

VIOL, INCESTE... : Quel sort pour les victimes ?

Aborder le sujet des violences faites aux femmes, telles que le viol, l'inceste demeure une initiative très délicate, surtout que l'on constate un manque d'existence de mesures en matière de prévention. Des phénomènes qui ont pris de l'ampleur au cours de ces dernières années. Combien sont-elles ces femmes touchées dans leur honneur ? Les auteurs de violences contre les femmes sont très divers, mais peuvent être regroupés en trois principales catégories, selon la Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes CEDAW (Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes). 
La famille constitue la première catégorie, où l'on recense les violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence non conjugale, et la violence liée à l'exploitation.
La deuxième catégorie est la collectivité, espace dans lequel les femmes sont victimes de viol, de sévices sexuels, de harcèlement sexuel et d'intimidation au travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs, de proxénétisme et de prostitution forcée. 
Enfin, la troisième catégorie, c'est l'Etat, responsable de violences qu'il a directement perpétrées ou qu'il a tolérée ; cette catégorie englobe la violence engendrée par la législation d'un Etat. 
L'Algérie est touchée par ces trois catégories avec, comme dénominateur commun, l'insuffisance des politiques développées par les autorités publiques pour prévenir ces violences et punir leurs auteurs. A cet effet, dans cette contribution, nous allons parler de certains cas de violences répertoriées dans les catégories deux et trois. Des fléaux tabous et marginalisés, bien qu'il ait des répercussions psychologiques et sociales très importantes, pour les pouvoirs publics et la société ! Malheureusement, il est de ces tabous qui se retournent contre ceux-là même qui refusent d'en parler. Certes, être une victime de viol ou d'inceste est une raison sociale qui n'existe pas dans notre culture. Mais les phénomènes existent et ne connaissent pas de fléchissement. Il faut donc regarder la vérité en face, en parler et y trouver de solutions. Le viol et l'inceste sont des phénomènes ayant leurs racines dans un système patriarcal d'inégalité de domination d'un sexe par l'autre, de discrimination et d'agression. Ils déshumanisent la femme et la détruisent dans son identité propre. C'est une invasion de son corps par la force et une atteinte à son intégralité physique. Dans les expéditions individuelles, aventurières, punitives et ravageuses d'atteinte à la dignité de leur corps, les victimes ne sont jamais montrées comme des héroïnes. Elles sont présentées comme des victimes passives. Leurs blessures et traumatismes n'ont pas donné lieu à des poursuites contre les auteurs de ces dépassements comme criminels de guerre. Pis encore, lorsque ces femmes ayant subi les viols collectifs ou individuels se retrouvent portant les graines de leurs violeurs, leur souffrance n'est pas prise en considération...Les mariages de jouissance imposés par les islamistes, durant les années 90, a été la meilleures couverture pour les viols organisés. Certaines filles et femmes violées ont été livrées, généralement, par leurs pères, mères, et voisins pour les « moudjahidines » de la cause islamiste contre leur propre gré ... comme la jeune mère « terroriste » arrêtée à Annaba avec ses 07 enfants issus de 04 « émirs », le 18 avril 2006 par les forces de l'ANP. « Elle a été l'épouse de 04 émirs » . Sachant que depuis une décennie et demie, le viol, en Algérie est utilisé comme arme et stratégie de guerre par les groupes islamiques: punition sexuelle infligée pour rappeler à la femme les limites de son sexe, les limites de sa présence dans la sphère publique ; acte de terreur afin de décourager les femmes de poursuivre une activité minimale de survie économique ... Le statut des femmes, d'épouse temporaire évolua dans le maquis, prétextant que l'islam a autorisé cette pratique sauvage, en s'appuyant sur le verset 23 : 1 et 5 - 7: « Heureux les croyants ... qui se contentent de leurs rapports avec leurs épouses et leurs captives. On ne peut donc les blâmer... » Et le hadith 4 : 24 : « Versez les honoraires aux femme dont vous aurez joui pour un délai déterminé ». Les musulmans chiites, continuent à reconnaître« ce viol », (articles 1075 - 1077 du code civil iranien). Un tel « mariage » dans le « maquis » ou dans « la famille », peut avoir lieu pour une période déterminée d'une nuit, d'un jour ou de plusieurs jours. Il peut porter sur des rapports sexuels ou sur des simples flirts : « Le mariage temporaire est légal pour une durée variant de une heure à quatre - vingt - dix - neuf ans, l'homme peut contracter autant de mariage temporaires simultanés qu'il le désire, il peut cesser le contrat quand il le veut ... » La haute autorité islamique a considéré que les femmes violées par des terroristes étaient des victimes, et qu'elles avaient le droit d'avorter dans certaines conditions. Par contre, il n'est absolument pas fait état des femmes violées par les forces obscurantistes, miliciens ou individus. Quand ces femmes ont demandé à être indemnisées en tant que victimes de guerre, le ministre de l'Intérieur leur a été répondu que si on les indemnisait, tous les mois lorsqu'elle recevrait leur pension on leur rappellerait l'acte de viol et que quelque part cela équivaudrait à de la prostitution... Donc, la reconnaissance des femmes comme victimes de guerre n'est pas d'actualité. Généralement, les femmes violées par les terroristes et libérées reçoivent un PV attestant de leur viol. Par contre, dans le cas où des femmes enlevées puis violées se sauvent, si elles ne déclarent pas immédiatement leur viol aux services de sécurité, un flou s'installe autour de leur situation en ce sens qu'on met en doute leur viol par les terroristes et que dans l'écrasante majorité des cas, ces femmes ne vont pas tout de suite voir les services de sécurité parce qu'elles ont trop honte de leur viol ; leur premier geste est d'aller se laver et donc de faire disparaître tous les stigmates de l'agression. De 1991 à nos jours, plus de 6.000 femmes ont été violées et beaucoup d'entre elles assassinées dans des conditions barbares. A titre de rappel, pour le seul mois d'avril de l'année 98, 1000 à 3000 jeunes filles ont été violé par des terroristes dans un maquis de la région de Saida, suite à un témoignage diffusée, pour la première fois, par la télévision algérienne, et rapporté par la presse algérienne, le lendemain, d'une jeune fille de 17 ans, violée elle aussi. Mais, qu'aucun chiffre n'a été avancé, à ce jour, par les autorités concernées sur le nombre d'enfants - nés et femmes « avorter » à la suite de cette tragédie !!! Ces chiffres demeurent encore approximatifs. Les rescapées de cette pratique éprouvent des difficultés à en parler. Brisées, enfermées dans un mutisme, elles sont renvoyées à leur solitude par des proches incapables d'assumer les conséquences d'une telle situation et une société en état de choc. Le viol s'inscrit dans une logique d'anéantissement voire de destruction du lien social, et le premier de tous étant bien le lien de filiation. Lorsque ce dernier est détruit, que reste-t-il de cette relation protectrice qui donne sens à l'autorité paternelle ? Pour l'inceste, qui est vu, par le code pénal, en son article 337 bis, comme une relation sexuelle entre un homme et une proche parente, en ligne descendante ou ascendante - le secret le mieux gardé inavouable et difficilement vérifiable même quand le scandale éclate et arrive aux oreilles du juge, reste marqué du sceau du silence, que la société y préfère garder, de la honte et du tabou. Ce qui pousse les auteurs de ces "crimes sociaux", à récidiver à tout moment en assouvissant leur instinct sur leur progéniture.
Dans le cadre de sa mission d'expert psychiatre auprès des tribunaux de Tizi - Ouzou, Boumerdes, Alger et Bouira (Lakhdaria), le Docteur Ben Abdellah a enregistré, de 1987 à 1997, vingt cinq (25) cas de relations sexuelles entre parents comme suit : 20 cas entre pères et filles, soit 80 %, 03 entre fils et mères, soit 12 % et 02 cas entre frères et sœurs pour un taux de 08 % (In le Soir d'Algérie - mars 2004, « l'inceste en Algérie » de S.A.M). Pour ce psychiatre, la réalité est toute autre, les chiffres noirs de l'inceste sont voilés et tus, car, la sauvegarde de l'esprit de famille, surtout si les conjoints sont unis, la peur du scandale, les représailles en cas de couples séparés sont autant de causes pour l'étouffement de ces affaires. Plus grave encore, dans le bilan de la gendarmerie nationale, établi pour les sept mois de cette année en cours, il est fait état de 113 viols ou tentatives de viol et 116 personnes arrêtées en Algérie. l'attentat à la pudeur ou tentative avec ou sans violence sur personne mineure trône, tristement, avec 305 affaires traitées. Autrement 305 victimes qui viennent s'ajouter aux cas d'inceste entre parents de ligne descendante ou ascendante ou encore l'inceste entre parâtre ou marâtre et le descendant de l'autre conjoint. On enregistre, également, des chiffres tout aussi inquiétants sur les viols ou tentatives de viol sur des mineurs avec 93 cas et 176 actes contraires à la décence « Algérie : 724 agressions sexuelles en 7 mois ». Notons que les incestueux sont sujets à des peines judiciaires très lourdes, allant de « 02 à 20 ans de réclusion (en fonction du degré de parenté) » : peines mentionnées en l'article 337 du code sus - mentionné. Dans tous les cas, précise son bis, si l'inceste est commis par une personne majeure avec une personne mineure de moins de 18 ans, la peine infligée à la personne émancipée sera supérieure à celle infligée au partenaire incestueux qui n'a pas atteint la majorité et la condamnation prononcée contre le père ou la mère comporte la perte de la puissance paternelle ou de la tutelle légale. Une lecture critique au premier degré de cet article révèle la rigidité et la froideur coercitive du Code pénal qui ne fait pas place à la notion de victime dans l'acte d'inceste, même s'il fait des concessions aux enfants et aux mineurs. Pour ces filles qui sont devenues, par la force des choses, enceintes, qui sont à l'origine, victimes de relations incestueuses et de viol, recourent, en majorité, à l'avortement. Conséquences dérivant des viols : Grossesses non - désirées ! S'exprimant sur la situation des mères célibataires, lors de son passage à l'émission « Tahaoulat » de la radio chaîne I, durant la mi - octobre de l'année 2005, le ministre de la solidarité et de l'emploi, Monsieur Djamel Ould Abbes, a donné ce chiffre effarant : 3000 mères célibataires sont enregistrées chaque année en Algérie. En revanche, l'enquête menée par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap) au profit de l'Unicef, durant cet été, a révélé que la plupart des mères célibataires sont issues de familles défavorisées, prés de la moitié de ces femmes ont été victimes de harcèlement sexuel et d'inceste. Aussi, ce phénomène, si implanté dans la conscience des algériennes et algériens a fait qu'en matière de législation, aucun texte n'aborde, encore moins ne défend, le statut de la mère célibataire ; comme le prouve, ainsi, le code algérien de la famille dans son article 40 : « La filiation est établie par le mariage valide, la reconnaissance de paternité, la preuve, le mariage apparent ou vicié et tout mariage annulé après consommation ... » L'enfant né hors union matrimoniale est donc illégitime et la filiation naturelle est obligatoirement maternelle. Ce qui en découle donc un abandon caractérisé de l'enfant issu de ce travers social. Ce code est toujours dans l'esprit du droit musulman ou il n'y a pas de relations sexuelles hors mariage ! Car avoir un enfant hors du cadre d'un mariage est synonyme de problèmes sociaux et psychologiques. Cette mère célibataire, victime d'une violence sexuelle de la part d'un parent, un terroriste ou un collègue de travail, est dans la plupart des situations rejetée par sa famille et la société. Influencée par une civilisation pleine de tabous et contradictions, cette dernière ne pardonne pas à la fille d'avoir eu « se laisser se faire ». Car, c'est une atteinte aux mœurs et à la pudeur... La peur du qu'en-dira-t-on pousse les parents des filles concernées à agir en allant parfois jusqu'à commettre un meurtre pour laver l'affront. C'est comme ça que ça se passe chez nous depuis la nuit des temps et ça le restera encore longtemps dans certaines localités tant que les mentalités n'évolueront pas. Si une fille tombe enceinte hors mariage son sort est vite scellé. La mort ou la répudiation...

Samir REKIK : Journaliste indépendant.
Samedi 28 Août 2010

on rentre du marché

On rentre du marché. Faut faire du feu. Qu'est qu'on mange? Est ce qu'on a faim?  On fait un peu semblant que tout va bien en se servant un café au perco. Les jus de fruits seront rangés dans le frigo et le fromage frais bien calé entre la salade et les oeufs. 
Il va peut être neiger, ce soir ou demain.
mince, encore oublié d'acheter des gants et des allumettes. 
Aller chercher du bois, caresser le chat. 

je me souviens

je me souviens du printemps qui va venir,  déja inscrit dans ma mémoire. 
Je me souviens du temps qui file depuis longtemps à l'allure d'une comète
je me souviens de ce jour éblouissant où je déposerai les armes 
je me souviens de la seconde  où je tendrai mes paumes vers le soleil 
pour me  réchauffer. Mes mains , je les glisserai sur tes seins
et mon nez dans tes cheveux humides quand tu sors du bain.
je m'en souviens comme si c'était demain

pourquoi faut pas voter DSK (2) ou non au pillage de la démocratie

 Voila un texte issu du site de Gérard Filoche.

La Grèce, la démocratie et DSK


Aux dernières élections locales grecques, l’abstention et le vote blanc ont atteint des records : 54 % d’abstentions (alors que le vote est obligatoire, sous peine d’amende !) et 6 % de votes blancs ou nuls. A Athènes, l’abstention culmine à 66 % et le vote blanc à 11,6 %
15 % des suffrages exprimés sont allés aux partis de gauche qui, tel le KKE (le parti communiste grec), refusent l’austérité.
Les partis prônant l’austérité (de droite ou de gauche) ne totalisent donc que 34 % des suffrages des électeurs grecs inscrits : 40 % des suffrages exprimés dont il faut déduire les 6 % des électeurs inscrits ayant opté pour les partis de gauche refusant l’austérité.
Le parti de Papandréou, le PASOK recueille, au total, moins de 20 % des voix des électeurs inscrits. Ce sont les suffrages d’une partie du salariat qui a voté sans le moindre enthousiasme pour tenter de limiter la casse en sachant qu’une austérité de droite serait encore pire que l’austérité actuelle. Difficile, donc, de trouver un rejet plus massif de sa politique de soumission aux banques, aux spéculateurs, à l’Union européenne libérale, à un  FMI tout aussi libéral.
normalement lorsqu’on est « social » et « démocrate », on ne peut qu’être attentif à un tel phénomène,  et le déplorer. Cela signifie un message clair du peuple horrifié par les manipulations de la droite et déçu par la gauche.
Ce n’est pas du tout la vision de DSK qui a déclaré, le 15 novembre, sur France Inter que « le gouvernement en place, avec le programme du FMI, a été compris par l’opinion et que l’opinion est derrière le gouvernement ». Ce n’est pas bien de mentir aux Français en spéculant sur leur ignorance des faits exacts sur la situation en Grèce : avec moins de 20 % des électeurs inscrits qui le soutiennent, DSK ne peut sérieusement faire croire que l’opinion grecque est derrière le gouvernement Papandréou !
Pourtant DSK va plus loin dans la déformation ds faits : il  précise même « Ce n’est jamais arrivé que, malgré un programme aussi dur que celui que les Grecs sont amenés à supporter, on arrive à faire comprendre à la population que c’était nécessaire et que finalement, en majorité, elle soutienne le gouvernement en place ».
Le Parti Socialiste Grec, le PASOK, obtient moins de 20 % des suffrages des électeurs inscrits, 60 % des Grecs s’abstiennent ou votent blanc, mais, pour DSK c’est la majorité de la population qui soutient le gouvernement en place ! C’est une attitude qui n’est ni démocrate, ni sociale. D’autant que tout cela revient a donner raison « aux hordes des loups spéculateurs » qui ont pillé la Grèce comme ils pillent l’Irlande aujourd’hui.
DSK, l’Union européenne et la démocratie
Dans un discours, le 19 novembre à Francfort, DSK s’est prononcé pour une plus grande « intégration de l’Union européenne ».
Mais, pour DSK, cette intégration signifie encore moins de démocratie pour les institutions européennes qui en sont déjà pourtant très  éloignées. Le Parlement européen, la seule institution européenne élue au suffrage universel est aussi celle qui détient – et de loin- le moins de pouvoir. Toutes les autres, la BCE, la Commission, la Cour de justice, Les Conseils des Ministres n’ont qu’un rapport très lointain avec la démocratie et les comptes à rendre aux citoyens.
Dans ce discours, DSK prône « la création d ‘une autorité budgétaire centralisée, aussi indépendant politiquement que la Banque Centrale Européenne ». Il précise que cette « autorité fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre »
L’indépendance de la BCE est une fable. C’est devenu aveuglant avec la crise bancaire et celle des dettes publiques. La BCE est, certes, totalement indépendante des décisions démocratiques des citoyens. Elle est par contre, entièrement soumise à la volonté des « marchés financiers », c’est-à-dire des spéculateurs qui fixent, comme ils l’entendent, la valeur de l’euro. Une valeur pourtant décisive pour les exportations et la croissance. En Europe.
Instaurer une « autorité budgétaire » du même type, ce serait retirer aux Etats et aux parlements nationaux, élus au suffrage universel,  qui votent les budgets l’un de leurs pouvoirs essentiels. Et, ce pouvoir ne serait pas pour autant attribué à un organisme européen démocratique, mais à un organisme qui, comme la BCE, serait entièrement soumis aux « marchés financiers » ou aux spéculateurs, ce qui revient au même.
Comment peut on en arriver à prôner une forme de dictature incontrôlable par les citoyens quand on est républicain, démocrate et social ? Comment peut on ne pas rechercher une alternative à la spirale infernale qui plonge l’UE dans l’échec, l’euro aussi ? Car la récession, les austérités qui sabrent les droits et revendications des peuples pour les subordonner aux hold up des banques, ce sont des voies que nous ne pouvons que combattre…
Comment DSK, membre et peut être candidat du Parti socialiste  peut il nous proposer un  pareil programme de subordination institutionnalisé aux diktats de la finance et à son cortège de spoliations, de chômage, de misère ?

Australie

Je me demande ce qu'il se passe en Australie. On entend rien de ce contient. 

jeudi 25 novembre 2010

depuis le temps que j'en parle

Cronopes et fameux de Julio Cortázar
http://calounet.pagesperso-orange.fr/extraits/cronopes_extrait.htm

l'usage du blog

Cet espace public me permet une forme contrôlée d'extériorisation par l'écrit. des fois cryptée , oui. 
dire à de l'inconnu , être lue par des proches.

Faut que je cause.

J'y peux rien

Le soir avant de m'endormir, je ressens un certain repos  à me dire : " j'y peux rien". Je ferme les yeux. Dans la nuit, la lune passe d'une fenêtre à l'autre. La terre tourne, pour le moment même sans moi sur le pont.

au repos mais pas morte

la volonté de ne pas savoir

J'ai longtemps  associé la transparence nécessaire,  salvatrice (mais  illusoire?) que je me dois et celle que je devrais aux autres :  " regarde moi , je ne porte pas d'armes, je suis aimable" . Je commence à voir les enjeux internes de ce manège. Il s'agit d'une tentative d'encadrement de l'irrationnel du désir et  du non désir, tentative de faire découler le désir du mérite. Stupidité ! le désir ne se commande pas, autant que le non désir et la chute du désir. C'est organique, magnétique, animal versus félin ou bassement amibien.
Il y a longtemps, depuis mon enfance,  que j'observe chez d'autres cette volonté de ne pas vouloir savoir de soi . Elle se traduit par l'attaque mais surtout  par la fuite en avant, le pas sur le coté ou plus subtilement par l'inertie. Cette stratégie  me met dans des états de panique (la terre va s'écrouler si on avance pas ) - mêlés de sentiments d'injustice ( et merde !  c'est encore moi qui vais aller seule au charbon pour tout le monde). Dans un système donné , le non agir des uns oblige le super agir des autres.
Je viens de me rendre compte que si je perds face à ce type de comportement , c'est parce qu'il résonne  comme un chantage à la mort. j'ai tellement besoin  de prouver que la vie est possible car elle ne m'est pas acquise, que  je ne peux que plonger,   prête à tous les bouche à bouche et  massages du coeur pour ne pas que ça sombre,  à  la recherche de ce qui ne m'a pas été  donné, le désir dirigé vers moi, spontané ET non violant. 
Avant , je ne voyais pas que ce non agir,  qui permet à celui ou à celle qui l'exerce de ne jamais se sentir responsable ( "moi ??? ,  mais je n'ai rien fait ! "),  devient, selon les situations , stratégie plus ou moins consciente  de faire reposer la responsabilité (de l'échec ou de la réussite? )  sur les autres. " Mais enfin .. c'est toi qui est venue me chercher . Ce merdier , tu l'as cherché" . La suite de la phrase  est dite à mi mot  : "  Moi, j'étais morte et je peux rester morte ..surtout ne pars pas , j'ai besoin de toi pour me soutenir ... mais sache que ce n'est pas toi qui me fera vivre".
Tiens , ça me fait penser à la belle au bois dormant version double bind.

L'égoïsme m'est encore impossible (enfin...  ce que je pense être de l'égoïsme)  . Je ne peux pas lâcher mes frères ; c'est organique (nous formons un tout  comme dans l'histoire des petits poucets) et imposer ma vision de la solution ( thérapie) , c'est pisser dans un violon.

L'épreuve interne qui m'attend -  je la vois venir gros comme un immeuble hausmanien -  est ma désolidarisation de ce corps organique tribal, ma déresponsabilisation vis à vis  des autres en général, la confrontation à l'immense solitude et la peur de ma déchéance immédiate si je lâche cet ensemble organique, la culpabilité certainement, celle de la survivante (!). 
Je me demande quels vont être les impacts sur ma vision politique et éthique du monde.
Il y a vraiment un gap entre le désir et l'amour. Si ce dernier peut se travailler,   le désir dépasse, toujours dépasse, fait déraper, fait errer du féérique au tourment et vice versa. Il est sans loi.  



mercredi 24 novembre 2010

forêts noires et parties de barque

J'adore aller  manger des forêts noires dans le salon de thé le plus chic d'une ville chic  de province. Je conseille celui d'Orléans à la période de Noêl.
A Poitiers, le beau monde se retrouvait pour un thé chez Finck avant de récupérer son beau linge au Beau Noir
je préferais les gateaux de la Duchesse Anne. 
Les tartes au citron : Grand 'rue 
les jésuites :  rue de la Cathédrale.
Les desserts  et chocolat maison du Fleuve Lethé, après les parties de barque sur le Clain. 


sujet classique mais bien jouissif

les trucs dégueu que l'on s'offre  et que l'on ne finit pas  : 
Tous les deux ou trois ans :
- grosse boite de pilchards à la tomate
- tablette de chocolat fourré crème à la fraise ( archi dégueu)
- tropézienne ou polonaise ( mais attention, ça peut être très bon).

manger

j'aime manger et boire mais avec d'autres. 
Seule, ce n'est pas pareil; je m'alimente au plus rapide,  en pensant  apport nutritionnel. Je n'y prends qu'un plaisir basique. 
j'aime cuisiner mais pas pour moi. j'ai inventé de recettes mais maintenant je passerais bien aux recettes de  livres de cuisine.
j'aimerais avoir des assiettes qui restent chaudes le long du repas pour ne pas avoir à finir les entrecôtes  froides ou bien  les spaghettis bolognaises. 
j'aime rêvasser  de mets.  Ce soir ... omelette aux pommes de terres, lardons et oignons (pour le sucré) avec une salade bien vinaigrée.
Le hachis parmentier fait des restes de pot au feu avec de la  frisée. 
j'aime découper une pintade et récupérer le jus pour les petits pois, parce que j'en connais le gout à l'avance. j'éprouve le même plaisir avec un canard aux navets.
Bien cuire une pièce de viande, même un steak  haché est difficile. Faut connaitre son feu et sa poêle.
J'aime le bien être du manger et boire et du feu de bois ( oui, je sais , classique mais bien bien. j'aime comment je m'endors après avoir ri et bien mangé  à table.

l'heure du goûter

le goûter est un moment incontournable. L'heure du goûter est sacrée. 
Jubilation égoïste et béate  avec du pain frais, du beurre et de la confiture de cassis (par exemple).

l'effet du feu

le feu

mardi 23 novembre 2010

l'effet de la lune sur félin doré

la lune

S comme style

plusieurs choses à dire : S comme nager, puis style = réponse à Jehan Alain ( voir PP le moqueur's blog) puis : Z'AVEZ VU LES ONGLES  de Deleuze ??? je les avais déja repérés dans d'autres video mais là c'est flagrant . ça fout les chocottes.


Deleuze - Qu'est-ce qu'un style ?
envoyé par madmarx. - Regardez plus de courts métrages.

ne rien comprendre

Aujourd'hui, pour la  première fois de ma vie, j'éprouve le sentiment clair et net de ne  plus rien comprendre de moi. 
En marchant dans la rue, il m'est apparu qu'enfin,  je me permettais d'être irresponsable (neuneu, beurdin.. tout ce qu'on veut) . J'oscille entre une certaine forme d'inquiétude - car je ne tiens pas vraiment à rester à l'état de molle crêpe fourrée nutella - et  celle  d'un "enfin ! victoire , j'suis débile, hors jeu, je ne paye plus l'impôt, je ne suis plus redevable". 
Je vous  conseille l'expérience, elle est redoutable. 
Et demain? je vais  acheter du velcro pour solidariser  mes palmes afin de pouvoir  n'en faire qu'une , au cas où l'envie me prendrait  de nager en S*.

* la nage en S est une tentative très personnelle de nage ondulée.

mercredi 17 novembre 2010

désolée , Mimi

Aujourd'hui, j'ai pas envie de chanter.

prendre le large

oui, drôle d'expression; elle dit que prendre le large ce n'est pas seulement aller  sniffer l'air de la mer. Prendre le large, sur les cotés de soi, sur le devant, au dessus, au dessous. Décrocher ses amarres et laisser flotter. On ne sait pas pour combien de temps.

Mimi Perrin

Mimi Perrin est morte lundi.
dimanche, je pensais à elle et à son boulot( voir plus bas dans le blog,) Aujourd'hui"hui , je vais chanter pour la remercier.  





Par Max Dembo | QOBUZ | CHERS DISPARUS | 16 novembre 2010

 

La chanteuse et fondatrice des Double Six, étonnant groupe de jazz vocal français très populaire dans les années 1960, s’est éteinte à l’âge de 84 ans.


Mimi Perrin est décédée le 15 novembre à Paris, a annoncé à l’AFP Franck Bergerot, rédacteur en chef de Jazz Magazine/Jazzman et proche de la chanteuse. Fondatrice en 1959 des Double Six, elle était âgée de 84 ans.

Née le 2 février 1926, Jeannine ‘Mimi’ Perrin avait réussi avec les Double Six le tour de force de chanter et de faire chanter en français des thèmes, chorus compris, de célèbres musiciens de jazz (Gerry Mulligan, Charlie Parker, Dizzy Gillespie...), en choisissant les voix et les mots avec un soin tel que ses arrangements sonnent comme l’original jusque dans la texture et l’articulation.

Après avoir étudié le piano classique très jeune, Mimi Perrin découvre le jazz à l’adolescence. Elle suit des études d’anglais à la Sorbonne jusqu’à la licence et enseigne pendant deux ans. Mais l’attrait de la musique est trop fort.

Mimi Perrin se fait alors connaître dans les années 1950 comme la seule femme pianiste dans les très hype caves de Saint-Germain-des-Prés, où elle côtoie tous les grands musiciens de l’époque. Elle travaille également comme choriste pour les maisons de disques derrière les vedettes de variété et les yéyés des années 1950 et 1960. Sur Itsy bitsy petit bikini de Richard Anthony, c’est elle qui, de sa voix d’alto, prononce la phrase inoubliable : « Un, deux, trois, elle rêvait de montrer quoi ? »

Après avoir appartenu au groupe vocal les Blue Stars de Blossom Dearie, Mimi Perrin crée en 1959 les Double Six pour lesquels elle met en paroles et écrit des arrangements pour groupe vocal. Inspirée par le célèbre trio Lambert-Hendricks-Ross, elle se heurte à la rigidité de la langue française, moins onomatopéique que celle de Shakespeare. Elle parvient toutefois à créer des textes poétiques et humoristiques imitant les solos des musiciens, chacun des chanteurs reprenant ainsi un instrument. Suite à des problèmes de santé, elle arrête sa carrière en 1966, les Double-Six cessent d’exister.

Mimi Perrin a fait quelques apparitions, dont un enregistrement avec Jacques Higelin (sur le titre Manque de classe sur l’album Higelin ’82). Après sa carrière musicale, elle s’est orientée vers la traduction, devenant l’une des traductrices de l’anglais les plus sollicitées. Autobiographies de Dizzy Gillespie, Nina Simone et de son grand ami Quincy Jones et surtout, depuis 1989, romans du Britannique John le Carré, les ouvrages qui sont passés entre ses mains furent nombreux.

mardi 16 novembre 2010

l'histoire des singes en hiver

la fin du film avec l'histoire des singes en hiver (à 9'40)


SINHIV7
envoyé par Too-buyspeedoo. - Regardez des web séries et des films.

lundi 15 novembre 2010

renfermées dans les églises

plus tard, je filmais dans des églises, avec ma " chef". Dès que le curé ou l'agent de la collectivité locale nous laissaient, on  mettait  JJ Goldman  à fond  sur la sono du curé. On se faisait des booms gratos. Quand même, on  dansait après avoir travaillé !  On a fabriqué de très beau films.


Jean-Jacques Goldman - Envole moi
envoyé par cladstrife. - Regardez d'autres vidéos de musique.

résiste

j'ai longtemps été pionne, ça payait bien. 
Dès que les chefs ( CPE)  avaient le dos tourné, on bouclait le bureau et hop , on se passait  les plus débiles des tubes de l'époque, bien sûr,  à fond  et on dansait au lieu de faire le tri des cartes de cantine et le pointage des absents.
Un de  mes collègues allait se piquer dans les WC à coté, il revenait avec une  allure de déterré. Il se posait sur un bureau, la tête entre les mains et il disait inexorablement " je pique du nez". il était toujours amoureux de situations impossibles et adorait William Sheller. Ses parents assuraient ses fins de mois parce que l'héro, c'est pas donné. Voir sa tête verte marron d'après shoot,  m'a vaccinée à tout jamais. Il était tellement maigre et brun verdâtre qu'on avait réussi à le faire passer pour un haïtien après d'une nouvelle collègue, un peu débile- il faut le dire- qui ne prenait d' amoureux que provenant  des îles. Ah,  l'exotisme ! 

J'ai longtemps pensé qu'il était mort du sida  mais non, il l'est pas. Il est devenu éducateur.

noisette portrait

aujourd"hui, jour d'autisme niveau 5 (sur 6)

 Je vais rassembler mon kit de femme grenouille pour aller infuser au fond d'un bassin. salut tout le monde,  je me chanterai les double six of paris, je penserai au pull de Poupy Schneider  et au feu d'artifice sur la plage de Tigreville ( en vrai,  Villerville - calvados).
je compterai 30 longueurs pour me caler puis je lâcherai les amarres temporelles. Au bout d'un moment, une heure , une 1.30 h , quand je commencerai à sentir le  froid  sur les épaules, je réintégrerai mon corps de terrienne. 
En sortant de la piscine... y'aura peut être des chinois partout qui ne me regarderont pas quand ils traverseront devant mes roues de vélo, comme s'ils étaient transparents, comme si j'étais transparente , comme si le monde n'était que transparence, comme ils font actuellement quand je trace à Belleville. Ils me rendent folle à ne jamais voir ni entendre. Ils pensent à quoi?   survivre ?  . j'ai envie de les secouer, de les coincer entre 4 yeux  et dire :  "oh oh,  on est là , dans le même monde, regarde-moi !".
allez hop, dans le bain, je verrai bien à la sortie.

des chinois et des autres

oui, les chinois nous ont mangé. Bon appétit les amis ! car on est vraiment indigestes.
Mon coté faut toujours ne compter que sur soi reprend le dessus. j'ai remis mon plan autarcie sur le devant de la scène. Faut quoi pour vivre ? 
un toit
du chaud
des chats
de l'eau 
des légumes, des oeufs donc des  poules , du beurre, des châtaignes, du miel, des céréales et des pois. 
du savon et du dentifrice, une tondeuse.
des médicaments ( aspirine essentiellement)
des livres
des chaussures
et des amis.
Après la scie à bûches, j'ai donc décidé d'acheter au plus vite un kit solaire pour une production  minimum d'électricité/eau chaude et une serre. 
je vais faire  restaurer les vélos. 
Quelques fois , je me dis vivement que les chinois arrivent en masse , ça changera. 
Je regarde le monde avec les mêmes yeux et la même incompréhension qu'il y a 50 ans. Je ne le comprends pas. Je ne comprends rien au monde et aux gens.




Gina Lollobrigida & J.L. Trintignant-La Mort a pondu un œuf

un singe en hiver / le pull de Poupy Schneider

une merveille :

SINHIV4
envoyé par Too-buyspeedoo. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

dimanche 14 novembre 2010

Saint Astier , patron des ...

je ne vous dirais pas . 
si!  je  le dis : Saint Astier est le patron des lesbiennes, celles qui refont leur bicoque Faut me croire. Je l'ai fait.
http://www.c-e-s-a.fr/gamme_complete?PHPSESSID=b52aa69bb6e8a174dfca1f0cd0258185

NHL 3,5

les double-six of paris

Je chante ça, par exemple, quand je nage et quand je marche dans les rues de paris. c'est quasi automatique, ça me fait danser des palmes. Moi, je dis : "toujours ça de pris".
Si on m'avait donné le choix ( je parle de venir sur Terre ou non) , j'aurais demandé  le contrat et j'aurais rayé les sales lignes en petits caractères


CLIQUEZ SUR LE TITRE  là haut ou juste dessous

les verts , c'est fini

un parti de moins, ça va être encore plus facile pour voter

les trous de nuit

Quelques fois , je me réveille dans la nuit, interruption brutal du sommeil, hyper réveil.  ça ne tient pas trop longtemps, comme les bonnes résolutions de rentrée. J'aime trop dormir.  Bonne nature, comme on dit.

samedi 13 novembre 2010

Oui, comme tout le monde...

En regardant ces photos , je comprends pourquoi j'ai besoin de nager ; pour ne plus de ne plus être confrontée à la méchante folie du monde. J'ai besoin de repos. Je suis fatiguée.
Oui, comme tout le monde.
Mais bordel, vous aussi, revendiquez l'égard et le respect que l'on vous doit. Ne vous bradez plus, devenez digne. L'essentiel en découle. Le reste n'est que fadaise.

...

C'est à cette période que  la dévastation s'est installée en moi.

"Comment voulais tu que je devine ton désarroi ? rien ne se voyait " , m'a t'il dit la dernière fois que je l'ai vu.

soi

face à soi

vendredi 12 novembre 2010

sur le ton prophétique: "nous savons que..."

Nous avons choisi de ne plus  alourdir nos esprits et nos corps avec l'apparence des choses et les choses d'apparence. Les objets que nous aimons résonnent. Nous ne sommes  pas sûrs du chemin mais il est le seul. Nous savons que le travail se fait depuis longtemps, à notre insu. Nous savons que la transformation est contagieuse et se développe dans l'inconscience de ceux que nous avons touché. Nous semons le doute, nous récoltons bien plus que ce que nous avons perdu.Nous n'avons rien perdu. Nous savons que  les  paniques s'estompent face à l'étrangeté. Nous nous reconnaissons sans pouvoir encore mettre des mots. Nous laissons faire.

de la pub pour les lefdup

http://www.lestroisbaudets.com/hors_concerts/expo/event/49284/vernissagelefdup.html

et regarder un de leur clip : http://www.lefdup.com/NIOU_CLIPS/zikdeChanvre/coconut_Lefdup.mov

et d'ailleurs, j'y serai ce soir avec ma tronche de papier mâché mais lavée. Pour me faire de l'argent de poche , je fabriquerai des crèpes dentelle élastique  que je ferai flamber à l'alcool de poire/pomme et je les lâcherai enflammées dans la salle obscure. ça sera  beau comme la valse  des soucoupes volantes de l'Apocalypse. 
En attendant , faut que je trouve quelque chose pour me faire lever de mon lit, la promesse d'un café? 

et puis , j'aime bien les kilims, par terre et sur les murs

http://www.kilim.fr/fr/pagekilim.htm
sac de selle



à poser contre un grand mur : lampe liane J.Royère

 en plus , pas compliqué à fabriquer

http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/arts-decoratifs/collections-26/parcours-27/chronologique/epoque-moderne-contemporaine/les-salles-298/les-annees-50/jean-royere-359/

zoom sur  le canapé  :

trophées pour habiller une cheminée

ou quelque chose dans le genre
  


jeudi 11 novembre 2010

repons : India song

j'ai vu India Song pour la première fois dans une vieille  salle de fêtes  de Chatellerault, la ville des sous prolos. J'y suis allée en 2CV avec mon copain de classe, O. ,  pd comme un foc tout autant que moi, pdette. Lui ne se voyait pas  baver devant  Delphine et Lonsdale ne le faisait pas frémir. Alors, comme son père possédait une propriété dans le secteur, il avait décidé d'y aller faire un saut, pendant ma séance de cinoche , pour siphonner le réservoir  des bagnoles  de la collection paternelle. Bernique, il n'a pas trouvé pas  gramme d'essence et  on a du en acheter pour 5 francs,  à peine de quoi rentrer. Moi, je m'en foutais  de tomber en panne sur la nationale , j'avais vu India Song. Lui maudissait son père , une fois de plus. Alors, on a  décidé de fabriquer une pièce montée, de A à Z, la pâte, les choux, la crème, le caramel. On l'a fait dès le lendemain;  une immense avec 24 oeufs. C'était bien.

l'odeur des GAM ou Point vert

L'odeur des Gam (ou  Point ) Vert n'est pas celle des Catena. La différence réside  en ce que ces derniers ne vendent pas d'alimentation pour hamsters, chevaux, chats et chien-chiens. J'en conclus que ce fond lourdingue qui crée  l' identité olfactive de ces magasins  est celle des granulés alimentaires. Jusqu'à présent , dans mon schéma mental , c'était celle des terreaux et surtout des engrais en paquets vert . Me suis trompé. 
C'est quand même mieux de se poser et de réfléchir un peu, non ?

On pourrait passer des soirées à se raconter nos erreurs de perception. 
Il y a quelque temps, j'ai été persuadée de manger du poisson sauce curry alors qu' il s'agissait de poulet. Faut bien le dire : après  3 whiskies, le champagne et le reste.
Souvent, dans ce moment de grande trouble psychomoteur,  mon coude ne retombe pas  sur la table  mais dans le vide. Sa chute  surprend mon épaule et ma tête. Un bête ricanement s'en suit parce qu'à tous les coups ça marche. Après l'étape du  coude ripeur, vient  celle de l'avachissement dans le canapé, agrémenté d'un grand sourire débile. J'aime bien l'ivresse, faut bien le dire.
Je ne connais aucune civilisation qui ne fermente,  n'inhale ou n'avale  quelque chose pour s'enivrer ou se péter la tête.

jeudi 11 novembre

J'aime bien le 11 novembre parce que des drapeaux flottent sur les oreilles des autobus. 
ça me fait ça tous les ans , j'imagine les pleurs de soulagements qu'il y a du avoir quand, dans une rue,  une  voix puis 20 puis tout le monde s'est mis à crier " c'est l'armistice".
5000 m dans les pattes.
un fo ,  la grosse soupe des chinois dans le ventre, avec plein d'herbes,  sans boulette mais avec de la tripe, j'aime bien la tripe, tout petite déja , j'aimais bien les tripes,  et une bouteille de Brouilly  à deux. C'est honnête.
j'étais avec mon frère, j'aime bien aller au resto avec mon frère. On parle de nos histoires, d'aujourd'hui et d'hier. On parle de mob en rade dans la cambrousse à Nieul l'Espoir, là où maman avait planté la Chevrolet et puis on discute de nos chaussures. Je savais même pas qu'Aigle ne fabriquait plus de bottines à lacets. C'est lui qui me l'apprend.
Entre marcher  avec des trous dans les chaussettes ou avec des chaussettes aux trous agrafés, lui préfère les agrafes, moi les trous. Chacun ses goûts au fond; avec l'âge, on devient tolérant. C'est ce qu'il y a de bien avec mon frère , plus ça va et plus on parle librement. Quoi que...il y a bien longtemps qu'on se parle. Si je me souviens bien,  à  Salles (86), il y a 45 ans , les chiottes étaient au fond du jardin, loin. Le soir, fallait toujours rafler quelqu'un au passage pour discuter avec,  le long du chemin et in situ. En marchant, on se souvient du dernier canard  prêt à  cuire à qui on   tranché la tête et qu'on a laissé s'échapper au dessus des arbres. Ils se perfectionnent nos canards, ils volent de plus en plus longtemps sans tête qui, par terre, continue à ouvrir et fermer son bec comme si elle se noyait. Idem pour les poules qui ne s'envolent pas. Même so on la lance vers le ciel , le corps retombe. Les poules sont nettement moins marrantes. 
Question sur le  chemin des chiottes :  " Tu penses que la vie , elle reste dans la tête ou dans le corps du canard? tu crois qu'ils pourraient crier? de la tête ou du corps?   pas réponse , pas de solution. Autre question : "tu crois que les rats peuvent nous bouffer le cul  ?  réponse : " ah oui!  mais moi je fais du bruit quand j'arrive, je fous des grands coups de godasse dans la porte ".
Ben,  avec mon frère, au fond, même si nos sujets de discussion évoluent,  on ne parle que comme ça et de ça, de la nuit et des bêtes. 

comme ça que je vois : zoomé, flou et saturé.

c'est comme ça que l'image me vient dans les yeux

mercredi 10 novembre 2010

arrivée en gare

drôle

faut deviner où cette photo a été prise

de nuit

ah m..., j'ai oublié de faire la version  jour... ça aurait été sympa non ?

hier en trainant

Hier soir tard, en trainant dans les rues, j'ai trouvé une bouteille de  détachant universel, tout neuf, jamais ouvert.
J'aimerais tomber sur un dissolvant à calcaire de cerveau. Un truc magique qui après son passage, laisserait  le cerveau brillant et prêt à un nouvel emploi. Un cerveau qui sentirait bon le propre, un cerveau rechemisé avec une  segmentation neuve et  culbuteurs bien réglés. 
j'aimerais le miracle;  une intelligence percutante et poétique, 
envahissante et qui donne du peps  comme l'odeur du café et du pain grillé  le matin.

à lire, au sujet de la falsification du plaisir

http://www.hommes-et-faits.com/philosophie/isb_carte.htm
Au sujet de la falsification de  plaisir. La cartographie sociale du corps n'est pas le territoire.
le site est aussi très bien: http://www.hommes-et-faits.com

mardi 9 novembre 2010

je me souviens de rires

Je me souviens de rires collectifs, assis, de fous rires à en pleurer ,  de la sensation physique du corps ébranlé des pieds à la tête, de l'impossibilité de parler parce que le rire l'emporte, du mal aux côtes  et de devoir se lever pour respirer.

qu'est ce que tu crois ? Mouloudji

scott Ross / Soler


Pour  mon anniversaire ou mon petit Noël,  un clavecin  et un esclave interprète comme ceux- là  .. oui

des biens materiels et immatériels

J'aime regarder le monde dans ses formes multiples, les configurations éphémères des nuages au dessus de la mer, la naissance,  le développement et l'assoupissement d'un feu dans une cheminée, l'agencement du monde des autres. Je les aime parce qu'issus de mécanismes complexes,  parce que  que j'en suis témoin mais également partie prenante. L'agencement du monde des autres  me permet d' appréhender  l'énigme des autres . Je me laisse porter  avec beaucoup de tendresse et sans doute de respect dans la  multitude de micro signes qui se situent au delà du voulu. Avec l'age, je ressens de plus en plus de respect pour ce qui me semble respectable : le soi des autres .
Evidement , je me pose la question de l'agencement de mon monde. Par  exemple , que donne à voir ma maison à la campagne de mon découpage de espace lié à mon besoin?
Besoin d'un point d'eau chaude pour me rassembler le matin
Besoin d'un espace chambre avec lit pour y être seule .
Besoin d'un point de vue sur l'extérieur , un fauteuil donnant sur la vallée.
Est ce que ça se voit? je n'en suis pas sûre.
Je me dis que tout ce qui m'importe tient dans un sac à dos: permis de conduire,  carte bleue, brosse à dent, crème pour la peau, de quoi me changer, un  ordinateur, l'appareil photo de l'iphone et jadis un victorinox. Mon identité se déploie à partir de ce campement de base. Tout peut cramer , je peux ressusciter à partir de cette base.
Dans ma vie,  j'ai surtout acheté un grand panier à betteraves chez un osiériculteur  et vannier que j'ai filmé pendant plusieurs mois. Cet objet résume l'intelligence de l'humain , tout est pensé ; la culture et le traitement  de l'osier, le montage du panier en fonction de son futur usage, tout est pensé , le poids , la forme , la résistance, le ratio matière utile/ temps passé/ coût. Sa beauté apparait ainsi à mes yeux.

pas mal de textes intéressants dans ce site

par exemple : 
http://1libertaire.free.fr/FHeritier07.html

la machine se dégrippe

Dans mon cerveau , un moteur, de grands rouages et des plus petits,  des grains de sables, de l'inertie nécessaire, féconde. Les pistes de réflexion se dégagent, les mots s'alignent, la parole se délie. 
je navigue, dilettante et opiniâtre. Putain de bordel ;  ça vient. 

lundi 8 novembre 2010

Les « vierges jurées" d'Albanie.. ça me fait reflechir sur le genre et l'amalgame entre masculin et pouvoir

Les « vierges jurées » : une masculinité singulière et ses
observateurs.
Laurence Hérault. Aix-Marseille Universités. IDEMEC. Aix-en-Provence.

Depuis le milieu du 19ème siècle, des voyageurs et des chercheurs ont témoigné de
l’existence en Albanie du nord, au Kosovo et au Monténégro, de femmes vivant en hommes
et connues en albanais sous le nom de Virgjëreshë ou Virgjin (vierge) ou encore de Vajzë e
betuar (fille jurée). Ces «vierges jurées» 1 s’habillent, se comportent et sont reconnues comme
des hommes dans une société qui a été longtemps considérée comme l’une des dernières
sociétés tribales de l’Europe (patrilignage et vendetta). Si cette masculinité féminine est certes
minoritaire, elle se donne cependant comme une institution coutumière, légitimée par le
kanun (code coutumier albanais), et « transhistorique » puisqu’elle est encore présente dans la
société contemporaine. Je voudrais tenter de montrer ici la manière dont cette masculinité
féminine a été comprise notamment au regard des questions du pouvoir et de la hiérarchie des
genres, des processus de constitution de la masculinité ou encore des rapports entre genre et
sexualité.
Filles jurées, hiérarchie des genres et « primitivité » albanaise
En 1908, Edith Durham, une Anglaise déjà rompue aux voyages dans les Balkans,
parcourt l’Albanie du Nord à la découverte des coutumes des populations de cette région
montagneuse. Dans les textes qu’elle publie à la suite de ce voyage, Durham se montre
fascinée par cette société qu’elle présente, comme nombre d’auteurs de cette période, comme
une sorte de conservatoire ethnologique, notamment en raison de son système tribal
« encore » actif et de la présence de « nombre d’anciennes coutumes encore intactes »2. Parmi
ces dernières, figure celle des filles jurées qui nous intéresse. Dans son ouvrage High
1 En Europe de l’Ouest ce sont les termes « vierges jurées» ou « sworn virgins » qu’on rencontre le plus souvent
dans la littérature.
2 DURHAM E. «High Albania and its customs in 1908», Journal of royal anthropological institute of Great
Britain and Ireland , 1910, n°40, p 453.
halshs-00438673, version 1 - 4 Dec 2009
Manuscrit auteur, publié dans "Sextant, 27 (2009) 273-284"
2
Albania3, ces « vierges albanaises », comme elle les nomme alors, font leur apparition à
l’occasion d’une description des pratiques matrimoniales :
« Marriage is arranged entirely by the head of the House. The children are betrothed in
infancy or in utero. Even earlier. A man will say to another with he wishes to be allied, “when
your wife has a daughter I want her for my son”. A wife is always bought. The infant comes
into the world irrevocably affianced, and part of the purchase-money is at once paid. (…) The
girl may – but it requires much courage on her part – refuse to marry the man. In that case she
must swear before witnesses to remain virgin all her life. Should she break this vow, endless
bloodshed is caused. » (1985: 35).
Dans un texte plus tardif, Durham précise les droits associés au statut de vierge:
« Dans la région de Maltsia e Madhë, elle pouvait s’habiller en homme si elle le voulait. Elle
s’associait en toute égalité aux hommes, mangeait et fumait avec eux. Elle était armée. La
raison évoquée (pour expliquer la situation) était qu’il n’y avait aucun homme pour la
soutenir. (…). J’ai rencontré quatre vierges habillées en homme, mais qui ne portaient pas les
armes. J’ai entendu parler de l’existence de trois autres. Une de ces vierges originaires de
Djakova avait, parait-il, servi dans l’armée turque sans être découverte » 4. Le refus du
mariage n’est cependant pas la seule façon d’accéder à ce statut particulier: « Dans la Maltsia
e Madhë, si un homme avait plusieurs filles et aucun fils, il décidait qu’une de ses filles
deviendrait «vierge jurée» et se comporterait en homme. Elle dirigeait la maison et la
propriété jusqu’à la fin de ses jours ; ensuite, les biens revenaient à l’héritier masculin le plus
proche. Elle pouvait vendre (en les mariant) ses soeurs les plus jeunes. Dans la tribu des Hoti,
j’en ai vu âgées d’une quarantaine d’années. » (1928 : 1945).
On voit se dessiner ici les deux principales voies d’accès des femmes à la masculinité :
d’une part le refus d’épouser le fiancé promis, d’autre part le déficit familial en garçons, c’està-
dire en héritiers puisque dans cette société patrilinéaire, seuls les hommes transmettent les
biens et l’appartenance au lignage (fis). L’intérêt des textes de Durham ne tient pas cependant
à cette description, mais bien plutôt à la façon dont elle lie cette pratique à des coutumes
locales qui lui semblent d’un autre temps, notamment le mariage arrangé. On comprend que
dans cette « société tribale », le mariage se donne moins comme une union inter-individuelle
que comme une alliance entre lignages. Le fis, groupe de filiation patrilinéaire, est exogame etdépend en conséquence des femmes des autres lignages pour se perpétuer. Dans un tel
système, la compensation matrimoniale qu’un chef de maison verse à la famille de l’épouse
de son fils signe le plus souvent la mise à l’écart de la lignée maternelle : la donner et
l’accepter c’est dire que désormais l’appartenance et les droits patrimoniaux des descendants
seront attachés exclusivement à la lignée paternelle. Les femmes sont ici doublement exclues :
en tant que filles et soeurs d’abord puisqu’elles n’ont aucun droit patrimonial dans la lignée de
leur père ; en tant qu’épouses ensuite puisqu’elles restent des étrangères dans le fis de leur
époux où elles ne peuvent revendiquer les biens d’une lignée à laquelle elles n’appartiennent
pas. Le mariage albanais apparaît ainsi, aux yeux de Durham, comme une coutume
« primitive » qui met à mal certaines valeurs qui s’affirment alors dans les sociétés de
l’Europe occidentale. Il malmène notamment la liberté individuelle puisque qu’aucun des
fiancés n’a voix au chapitre et surtout pas la jeune fille: « what was the woman’s point of
view ? In these tales she has neither voice nor choice – adet (custom) passes over her like a
Juggernaut car » (1985: 91). Le mariage arrangé souligne aussi la subordination des femmes
puisque celles-ci font figure de simples marchandises échangées entre hommes : « the women
of the tribe were the tribesmen’s property, and as saleable as an ox, an ass or a rifle. My first
experience was at the house of a well-to-do Catholic of Hoti. He pointed to a swaddled babe
in a cradle and said, with pride, that he had just sold her and received ₤4 and would have the
balance when he handed her over»6. Les femmes ne semblent pas avoir de valeur « en soi »
mais seulement en tant que pourvoyeuses d’enfants et particulièrement de fils pour le lignage:
« I never heard of a case in which a youth refused the bride provided for him. When I
remarked on this, people said : « why should he ? A woman is a woman; God has made them
all alike”. » (1910: 460).
Dans ce contexte, la virginité jurée semble être, pour une femme, un moyen d’affirmer
son individualité. Cependant si la possibilité d’un refus du mariage existe, il ne se donne pas
véritablement comme un droit mais plutôt comme une conquête d’où la violence n’est pas
exclue : «[This woman] was an Albanian virgin. Having been sold by her father to a man to
whom she absolutely refused to go, she ran away at night, but did not get beyond the tribe
land. The men of her family all turned out and hunted for her as for a wild beast, capture her
in a wood, bound her hand and foot, and took her home. Here she was tied to a log, but at
night she gnawed the bonds at her wrists, freed herself, and again escaped, this time reaching
the house of her brother-in-law in Dushmani. He sheltered her, and has kindly given her home
6 DURHAM E. « Bride price in Albania », Man, 1935, 35, p 102.
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with him; and as she has sworn virginity before witnesses she is now free. » (1985:173). Si
cette affirmation de soi se gagne aussi chèrement c’est parce qu’elle met en péril les alliances
établies entre lignages et porte atteinte à l’honneur des familles engagées, ce qui peut
entraîner une vendetta meurtrière. Le voeu de virginité devant témoins marque bien la
reconnaissance du choix de la jeune femme, mais il est avant tout une procédure visant à
défaire pacifiquement l’alliance contractée, c’est-à-dire à délier, sans perte d’honneur,
l’engagement des chefs de maison. Cependant la jeune fille semble payer le prix fort pour son
refus, puisqu’en renonçant à une union, elle renonce à toutes. En ce sens, on peut voir dans le
voeu de virginité un renoncement à la féminité telle quelle est envisagée ici. Même si elle
n’adopte pas le comportement masculin, le voeu l’exclut de la féminité : elle n’est plus
véritablement une femme puisqu’elle a renoncé à ce qui, localement, fait la valeur et constitue
le destin féminin, à savoir la maternité. De ce point de vue, l’accès au statut de «vierge jurée»
est une exclusion de la féminité avant d’être une intégration à la masculinité. Si une fille jurée
peut être homme, elle n’est surtout plus femme.
Lorsque Durham évoque la seconde voie d’accès des femmes à la masculinité à savoir
le déficit en hommes, elle souligne là encore l’infériorité des femmes, exclues des droits
patrimoniaux, mais aussi la violence symbolique et réelle associée aux vengeances de sang.
En effet, le déficit en garçons n’est pas uniquement le fait d’une fécondité « défaillante » ou
des maladies infantiles mais bien souvent le résultat désastreux des vengeances de sang. Les
pères, fils, frères, puis oncles et cousins paternels sont les vengeurs désignés d’un homme
assassiné dans le cadre d’une vendetta mais aussi des victimes privilégiées lorsqu’il s’agit de
« rembourser » un meurtre préalablement perpétré par un homme du lignage. Même si les
vengeances de sang sont encadrées par le kanun et peuvent donc trouver des issues pacifiques
contrôlées, on comprend combien elles peuvent être funestes pour une famille et une maison,
n’épargnant ni les vieillards ni les jeunes garçons. En revanche, les femmes en sont exclues:
elles ne sont pas des victimes « honorables » (leur mort ne venge pas celle d’un homme) ni,
selon le kanun, des vengeurs potentiels car elles ne portent pas d’armes. Autrement dit, si
certaines filles accèdent à la masculinité et aux droits et devoirs qu’elle suppose, c’est bien
avant tout parce que les femmes n’ont aucun droit ni aucun pouvoir : elles ne peuvent hériter,
elles ne peuvent diriger une maison, elles ne peuvent défendre l’honneur d’une famille. Une
famille dépourvue de garçons est donc une famille démunie et déjà virtuellement morte. Faire
d’une fille une «vierge jurée», c’est donc assurer la perpétuation de la famille, même si c’estseulement pour une génération de plus7, et c’est aussi le seul moyen pour une femme
d’accéder aux droits dont elle est normalement privée : « only if a woman were sworn to
virginity did she allow her equal rights with a man. » (1985: 63). Mais si la virginité jurée,
quand elle est associée à la performance de la masculinité, ouvre bien aux femmes l’accès au
pouvoir social, elle ne renverse pas la hiérarchie des genres qui reste, quant à elle, intacte. En
ce sens, elle n’est pas transgressive : masculinité et pouvoir semblent, quoi qu’il arrive,
synonymes.
L’association que fait Durham entre virginité jurée, hiérarchie des genres et
« primitivité » albanaise se retrouve également dans des textes postérieurs bien que de
manière différente. Dans la littérature ethnographique régionale des années 1950-60, les
«vierges jurées» ne s’expliquent pas par le pouvoir des hommes mais bien plutôt par la
domination des femmes. C’est le cas dans les textes de Gjergji et Vukanović8, où les filles
jurées sont présentées comme les héritières des amazones. Comme elles, elles portent les
armes, participent au combat et accèdent au pouvoir. Cette référence mythologique doit se
comprendre dans le cadre d’une lecture marxiste de l’évolution des sociétés humaines où la
hiérarchie des genres se renverse avec le passage historique du matriarcat au patriarcat. Dans
l’Albanie du 20ième siècle, la présence des « vierges jurées» devient une survivance de ce
matriarcat primitif où les femmes détenaient le pouvoir9. Si l’Albanie du nord n’est plus ici
primitive en soi, elle est bien toujours un conservatoire et les « vierges jurées» l’un des traits
d’une organisation sociale originelle.
Dans ces diverses interprétations, les « vierges jurées» s’inscrivent dans une lecture
évolutionniste de la hiérarchie des genres qui ne leur offre que l’obsolescence en guise de
devenir. C’est évident chez les tenants du matriarcat primitif puisque qu’il n’y a là, pour eux,
qu’une survivance, c’est-à-dire une incongruité sans lien aucun avec les pratiques
contemporaines et sans fonction sociale actuelle. Mais cette idée est aussi implicitement
présente chez Durham, pour qui la modernisation souhaitable de la société albanaise rendrait
la coutume des «vierges jurées» obsolète. En effet, si les mariages n’étaient plus arrangés dès
la naissance des individus mais unissaient des fiancés qui s’étaient choisis, les jeunes filles
n’auraient nul besoin de jurer. De même, si les femmes avaient la possibilité d’hériter et de
7 Cf. G. De Rapper, « Entre masculin et féminin. La vierge jurée, l’héritière et le gendre à la maison »,
L’Homme, 2000, 154-155, 457-466.
8 Cf. YOUNG A. Women who become men, Oxford, Berg, 2001. p 55.
9 D’après G. De Rapper (communication orale), cette interprétation est toujours actuelle en Albanie dans des
articles de vulgarisation contemporains. Il se pourrait qu’il y ait là une volonté de distinguer clairement la
coutume locale des formes transsexuelles ou homosexuelles occidentales plus ou moins bien tolérées en lui
donnant une profondeur historique et une spécificité culturelle qui empêchent une assimilation des expériences.
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conduire une maison, une famille en manque d’hommes ne serait pas dans l’obligation de
transformer ses filles en garçons pour assurer son avenir. Pourtant les transformations de ces
sociétés n’ont pas abouti à la disparition des vierges jurées comme le montrent les textes des
auteurs contemporains qui ont enquêté sur cette masculinité particulière10. Nous allons voir
maintenant comment ils tentent de la comprendre.
Être homme mais de quel genre ?
Si les « vierges jurées» sont toujours présentes aujourd’hui, la manière d’accéder à ce
statut s’est modifiée au cours du 20ième siècle. L’entrée dans la virginité jurée pour refus de
mariage arrangé semble disparaître ; seules restent les filles jurées qui s’inscrivent dans une
famille plus ou moins en déficit de garçons, c’est-à-dire celles qui adoptent clairement un
comportement masculin. En revisitant les textes anciens et en enquêtant sur le terrain, les
chercheurs contemporains se montrent d’ailleurs attentifs aux parcours de vie individuels et à
la manière dont les vierges ont vécu ou vivent leur masculinité.
Au premier abord, ils soulignent le fait que l’adoption du rôle masculin semble
nécessaire et suffisante pour être reconnu comme homme. Tout tiendrait ici dans la
performance de la masculinité ce qui pourrait, peut-être, expliquer le fait que les «vierges
jurées» ne semblent, ni hier ni aujourd’hui, aspirer à la modification de leur corps11. Par
ailleurs, la procédure du voeu devant témoins semble moins essentielle que ne le laissaient
penser les descriptions anciennes. C’est finalement moins un serment ritualisé qui fait accéder
les filles à la masculinité que la socialisation dans le genre revendiqué. La plupart des
«vierges jurées» accèdent, en effet, à la masculinité dans l’enfance et le serment ne prend pas,
dans leur histoire, un relief particulier même si l’engagement dans la virginité semble toujours
aussi essentiel. C’est bien plutôt la socialisation comme garçon qui semble faire ici son
oeuvre. On peut noter, en outre, que ce ne sont pas seulement les parents qui décident de la
masculinisation d’une de leurs filles mais qu’assez souvent, celle-ci a le désir de le faire :
« Tonë’s12 birth was followed by the birth of two sons and two daughters. However, both
sons died at an early age from the much-feared endemic malaria. Left without brothers, Tonë
10 Grémaux a travaillé, dans les années 1980, avec deux «vierges jurées» et les proches de deux autres,
décédées ; Young présente les parcours de 16 «vierges jurées» rencontrées dans les années 1990.
11 Cf. SARCEVIĆ P. « Sex and gender identity of sworn virgins in the Balkans », JOVANOVIĆ M. Gender
relations in South Eastern Europe, Beograd, Udruženje za društvenu istoriju ideje 4, 2002.
12 Tonë Bikaj 1901-1971.
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7
decided, when she was about nine years old, to become the son and brother the parents and
sisters needed so much. Tonë promised never to marry and exchanged girls’ clothes for boys’.
Instead of the female tasks he used to perform at his mother’s side, he started to help his
father with male tasks. (…) The decision to behave like a boy pleased his parents very much.
When he visited peasants in the neighborhood, his father proudly introduced them to his “new
son”. Like all other sons in these unsafe mountains, Tonë received weapons from his father at
the age of fifteen»13. L’engagement des filles jurées dans la masculinité se donne donc aussi
comme une affirmation de soi et se réalise selon un processus d’apprentissage non
spécifique : comme ordinairement, c’est en grandissant en tant que garçon qu’on devient
homme : « Lule14 remembers only ever having behaved as a boy and spent her time as an
equal with the boys in primary school. Her older sister Drane says “we tried to dress Lule in
skirts, but she always refuses. » (Young, 2001: 72)
Puisque le corps n’est pas transformé et que la socialisation semble efficiente, est-ce à
dire que la performance du rôle masculin est suffisante pour se dire et être reconnu comme
homme ? Les auteurs semblent obligés ici à une réponse de normand tant les détails des
histoires de vie invitent à la nuance. Les filles jurées sont bien des hommes au sens où elles
font tout ce que font les hommes et que ne font pas (ou ne peuvent pas faire) les femmes: elles
portent des vêtements masculins et les cheveux courts, fument du tabac, possèdent des armes
(et s’en servent, selon les lieux et les époques, pour se protéger et venger le meurtre de leurs
proches), assistent au conseil des chefs de famille, voyagent librement, seules ou en
compagnie d’autres hommes, mangent avec les hommes mais pas avec les femmes, reçoivent
les hôtes de passage, réalisent tous les travaux agricoles impartis aux hommes, prennent, le
moment venu, la direction de leur maison, marient leurs soeurs, etc. Ces multiples
comportements et activités, constitutifs ici de la masculinité, font bien d’elles des hommes
comme les autres. Cependant, les auteurs remarquent également qu’elles n’agissent et ne sont
pas traitées toujours exactement de la même façon que les hommes ordinaires. Grémaux et
Young notent ainsi dans les récits recueillis et dans leurs observations un certain nombre
d’ambiguïtés ou de contradictions. En premier lieu, les pratiques de nomination des vierges ne
sont pas « mono-genrées » : selon le contexte, leur nomination oscille entre le féminin et le
masculin. Si les gens s’adressent à elles en utilisant uniquement des formes masculines, enréférence, ils mêlent parfois les pronoms masculins et féminins. «Talking about Mikas15, my
informants alternately used “he” and “she” as was also observed by Gusic when Mikas was
still alive. In his presence, however, nobody would have had the insolence to call him a
woman, although everyone in Jezera knew that he was a biological female; feelings of
reverence, but also of fear, prevented them from doing so» (Grémaux, 1993 : 251). En outre,
si l’accès à la masculinité est parfois marqué par un changement de prénom (Shkurtan16 et
Mikas ont, par exemple, masculinisé leur prénom féminin Shkurta et Milika), ce procédé n’est
pas général et la nomination des filles jurées semble plutôt jouer sur la fluidité locale des
diminutifs : Stana17, par exemple, a gardé son prénom féminin mais est aussi appelé Stancane,
une forme masculine de Stana ; Tonë utilise, comme beaucoup d’hommes ordinaires, un
diminutif féminisé (Tonë est une forme féminine de Ton). En second lieu, si les «vierges
jurées» peuvent être, et ont été pour certaines, de valeureux vengeurs dans le cadre de
vendettas, elles ne semblent pas être des victimes valorisées : « intentionally killing or
wounding such a person while in full awareness of the fact that he was a female by nature was
considered shameful and unworthy for a genuine hero » (Grémaux, 1993 : 278). Si la mort
d’une «vierge jurée» n’équivaut pas ainsi à la mort d’un homme, c’est peut-être parce qu’elles
conservent partiellement un statut de femmes, capable de leur assurer la protection associée
normalement au genre féminin. Cette protection qui peut se donner comme un avantage
certain dans le cadre des vengeances de sang (on peut tuer sans risquer soi-même de l’être)
apparaît aussi, cependant, comme une exclusion partielle de cette institution essentielle qui
participe à la constitution de l’honneur des hommes et de la valeur des lignages. On retrouve
cette même « mise à l’écart » relative dans d’autres domaines de la vie politique puisque le
kanun précise que les «vierges jurées» peuvent assister au conseil des chefs de famille mais ne
sauraient prendre part aux discussions et décisions qui s’y tiennent. Cette participation
incomplète revient à leur donner, en ce cas aussi, une sorte de statut d’entre-deux genres. Il
semble, cependant, que dans un certain nombre de cas, les « vierges jurées » prenaient
activement part au conseil, si bien qu’il est possible que le mode de participation tienne moins
au statut en lui-même qu’au degré d’estime personnelle accordée à chacun-e dans sa propre
communauté. D’autres éléments moins généralisables, parce qu’attachés à une histoire
particulière ou à des coutumes locales, disent aussi cette petite différence de traitement tel
l’enterrement de Tonë en 1971: « He was burried in the antiquated male costume he had wornon special occasions. (…) At the cemetery some men – relatives and friends of the deceased –
wanted to start the vajtim, a traditional impromptu lamentation or funeral oration in verse, but
were prevented from performing it. The custom of the local Grudë tribe allegedly did not
allow a biological female to be publicly lamented by male. Gjelosh [frère cadet de Tonë] still
feels sorry that Tonë was deprived of the last honors of a man, to which he was said to be
entitled according to the customs of his natal Kelmënd tribe» (Grémaux, 1993 : 256).
L’exemple du permis de chasse de Stana montre également les stratégies d’exclusion et de
négociation à l’oeuvre dans ces situations : « As a true son of the Montenegrin highlands,
Stana displays a passion for hunting and shooting. He usually joins the men in the wolf hunt,
although he has no hunting license. He has been trying for years to obtain one, citing the
menace that the increasing number of wolves presents to the livestock. As soon as a shooting
club was founded in a neighboring village, Stana applied for membership, but his request was
turned down. Stana is nevertheless an excellent marksman, as he showed at a tournament
organized about nine years ago by the club: seeing all the male competitors missing the mark,
he abandoned the passive role of spectator and grabbed a rifle. Much to the dishonor of the
competitors, Stana’s first shot hit the mark» (Grémaux, 1993 : 261).
On comprend, qu’au-delà même de la diversité des coutumes locales et des statuts
personnels, un certain nombre d’indices invitent à tenir les filles jurées pour des hommes
« pas comme les autres ». Ce qui chez les auteurs contemporains se traduit par un
questionnement sur leur appartenance à un troisième genre, questionnement qui s’inscrit dans
le débat qui s’est développé, ces dernières décennies en anthropologie, sur le statut des
« transgenres » observés dans diverses sociétés. Ce débat est intéressant dans la mesure où il
renvoie à notre capacité à comprendre les diverses manières dont les sociétés humaines
aménagent la différenciation des sexes/genres. Plusieurs auteurs ont, en effet, utilisé la
« thirdness » comme une stratégie heuristique permettant le décentrement nécessaire à la
compréhension de conceptions alternatives des sexes/genres18. Cependant, un certain nombre
d’auteurs qui se sont référés à la notion de troisième genre, l’ont peut-être fait un peu trop
rapidement, oubliant d’exposer notamment ce qui fait qu’une catégorie ou une classe
vernaculaire se constitue comme un genre à part entière. Si dans un certain nombre de
sociétés, un statut particulier est bien associé aux personnes « transgenres » celui-ci est-il pour
autant un genre autonome, spécifiquement défini, et amène-t-il à reconsidérer l’articulation
binaire des genres? Les auteurs contemporains qui se sont intéressés aux « vierges jurées » sesont, assez logiquement, attachés à ces questions. Dans un article récent, écrit en
collaboration19, Young s’interroge sur l’appartenance des « vierges jurées » à une catégorie
alternative et répond par la négative arguant du fait qu’elles sont toujours définies en
référence au masculin et au féminin. Constamment présentées comme « des femmes qui sont
devenues hommes », elles ne dissolvent pas, selon Young, le binarisme des genres mais
semblent au contraire lui donner une certaine force et consistance : « nor do they appear to
dilute the dichotomy. Indeed, they seem to support and enhance a rigorous binarism : male
and female still appear as powerfully contrasted and determining categories in Northern
Albania » (2005: 82). Grémaux, considérant que « the designation third gender should (…)
be reserved to creative bricolage, resulting in an authentically new, genuine, alternative form
of human existence outside the realm of mainstream gendered roles, a form of life beyond the
two stereotypical gender categories»20, donne, quant à lui, une réponse quelque peu
différente.
« In Balkan culture virgins were seen as a relatively unclassified category, clearly set appart
from those who have become « women » through matrimony and motherhood, and somehow
more akin to the male gender – which serves more or less as the marked prestige gender ».
(1993: 281). Sa réponse, un peu ambiguë, peut être entendue comme une manière de dire que
les filles jurées « ne sont plus femmes et presque hommes », c’est-à-dire qu’elles ne
transcendent la différenciation ordinaire des genres qu’en ce qu’elles s’affranchissent du
genre féminin et s’associent au genre masculin prestigieux. Autrement dit, la virginité jurée
pourrait représenter ici un « genre émancipateur » bien plus que le « genre contestataire »
préalablement défini. En ce sens, Grémaux est plus proche de l’idée d’une « expérience
liminaire de genre » que d’un troisième genre autonome, c’est-à-dire une expérience qui, si
l’on reprend la notion de liminarité de Victor Turner, autoriserait une élévation de statut par
une procédure préalable de renoncement au statut antérieur et à ses prérogatives. Une telle
expérience ne conteste en rien la hiérarchie ordinaire des genres mais participe bien plutôt à la
constituer de la même façon que les étapes liminaires des rites de passage (où s’expérimente,
selon Turner, une modalité non hiérarchique de lien social qu’il nomme communitas)
participent à l’instauration de statuts hiérarchisés fondateurs de la structure sociale. De ce
point de vue, la réponse de Grémaux n’est pas si différente de celle de Young : ils
reconnaissent tous deux que la virginité jurée ne constitue ni une véritable contestation de labinarité du système des genres ni une déstabilisation de la hiérarchie établie entre masculin et
féminin. A travers cette discussion, on voit que ces interprétations contemporaines de la
virginité jurée offrent une vision plus dynamique des personnes concernées : contrairement à
Durham qui les décrivait essentiellement comme des victimes d’un système social inégalitaire
et violent, elles paraissent ici participer pleinement à et de sa constitution.
asculin-vierge: interdire la descendance et garantir les genres
M
On a compris que la virginité est au centre du processus de constitution de cette
masculinité singulière. Les filles jurées s’engagent nécessairement à l’abstinence sexuelle
quelle que soit, par ailleurs, la manière dont elles prêtent serment. Pourquoi cette importance
accordée à la virginité? Quel est son rôle dans la constitution de cette masculinité particulière?
Grémaux, se référant à Kirsten Hastrup, associe virginité et appartenance à un genre alternatif.
Selon Hastrup, en effet, la virginité place les femmes dans un statut d’entre-deux qui
transcende, entre autres, la différenciation entre hommes et femmes. En ce sens, la virginité, à
l’instar de la « thirdness », menace la catégorisation binaire des genres: « virgins challenge
common concepts of feminity, of which motherhood and dependance on men are basic traits,
and moreover they threaten the clear-cut demarcation of both genders» (1993: 246).
Cependant, les effets de cette menace sont réduits dans le cas des filles jurées: «In transvestite
Balkan virgins, we see this inherent ambiguity and ambivalence substantially reduced by their
classification as “social men”, as well as by prescriptions and restrictions concerning their
sexual behavior » (ibid.). Autrement dit, pour Grémaux, la virginité, est le fondement
essentiel du « hors-genre » des filles jurées qui menace le système binaire ordinaire, menace
que la référence à la masculinité vient circonscrire21. On se demande cependant, si dans cette
interprétation, la place relative de ces deux éléments n’est pas indûment symétrisée. En effet,
si dans la procédure de « fabrication » des filles jurées, virginité et masculinité sont bien
étroitement liées, elles paraissent s’agencer selon une logique non symétrique : c’est bien,
semble-t-il, parce qu’il est important de faire des hommes qu’il y a contrainte à la virginité et
non l’inverse. Pour être homme, une femme doit s’engager à la virginité mais l’engagement
dans la virginité ne la contraint pas à la masculinité (on a vu qu’en cas de refus de mariage,
21 C’est en ce sens que nous avons pu dire auparavant que ce genre est plus émancipateur que véritablement
déstabilisateur.les filles jurées ne se masculinisaient pas nécessairement). Il est donc possible ici d’être une
« non-femme » sans être homme, mais il n’est pas possible d’être homme sans être une « nonfemme
» comme le suggèrent les conséquences prescrites ou réelles d’une rupture du voeu.
Selon le kanun, en effet, la rupture du voeu est synonyme de déshonneur personnel et familial
et conduit à la mort: « capital punishment (by stoning in Montenegro and by burning alive in
North Albania) was prescribed by customary law for pregnant nubile girls and sworn
virgins»22. Si Grémaux n’a pas rencontré de cas où cette sanction ait été appliquée, il signale
cependant l’histoire d’une rupture de serment qui s’est soldée par un retour au genre féminin.
Il s’agit de Fetah qui a vécu en homme depuis sa naissance (en 1926), jusqu’à l’âge de 25 ans
avant d’épouser Asslan Asllani : « at marriage, her female name Fatime was reinstated and
the tight manly trousers exchanged for wide harem trousers. It was far from easy to get used
to the role of housewife. In retrospect, Fatime claims to be content to having become a
woman. Recently she declared to a journalist: “I’m happy with my son and two daughters”»
(1989: 163). Que l’issue en soit fatale ou heureuse, la rupture du voeu conduit à une « sortie »
de la masculinité. On comprend que ce n’est pas ici l’abstinence des filles jurées qui menace
la différenciation des genres comme l’affirmait Grémaux, mais bien plutôt l’actualisation de
leur capacité reproductive. Cette dernière brouille, en effet, dangereusement la différence
établie puisqu’en étant mère, une fille jurée serait à la fois femme et homme. Si la
performance du genre masculin par les filles jurées est réalisable sans mettre en danger la
bipartition des genres, c’est parce que la virginité fait office de garde-frontière en empêchant
une expérience de genre mixte. En ce sens, elle est comparable à la stérilisation explicitement
ou implicitement imposée aux transsexuels occidentaux23 : elle se donne comme la garantie
de la différenciation des genres.
De ce point de vue, il se pourrait que le serment de virginité renvoie moins ici à une
prohibition sexuelle qu’à un interdit de procréation comme le suggèrent quelques exemples de
« partenariat » entre vierges jurées et femmes. L’un, peu documenté, concerne une vierge qui
a vécu avec sa « soeur spirituelle24 » au début du 20ième siècle ; l’autre se rapporte à N.25 qui,
lors de l’enquête de Grémaux dans les années 1980, vivait avec une femme en ville. Le troisième concerne également deux « soeurs spirituelles » Rukë et Shefkije Rexhepi Cur26 qui,
en 1958 quand Vukanovic les rencontre, vivent ensemble depuis une vingtaine d’années.
Selon les voisins leur union aurait une dimension sexuelle. On peut ajouter à ces exemples
mentionnés par Grémaux, celui de Daga Marinković27, rapporté par Sarčević: « for more than
twenty years she shared an apartment with her colleague and best friend Manja. Their life
during this long period was much like a “marriage”, not in the sense of erotic love but in
terms of the organization of everyday life and the division of work in the house. Although
they never stuck to the division of work according to sex, Daga took on most of the “man’s”
work while Manja would do the “woman’s” work. Manja had relationships with men during
this period but did not get married. She moved away from Bijelo Polje when she did
eventually marry. Daga speaks reluctantly of this period of life, aware that some people
interpret their closeness as an expression of lesbian tendencies. She feels insulted by this. Of
course, people who knew them well did not draw such conclusions. Based on just a part of
material I gathered on this part of Daga’s life, I am ready to testify that their relationship was
much more like that of a sister and brother in this region rather than that of sexual partners »
 Ces partenariats, qui sont soigneusement distingués des mariages, se donnent,
cependant, comme autant de performances de l’union hétérogenrée ordinaire. Bien que la
sexualité n’y soit pas (nécessairement) présente, il se pourrait qu’elle bénéficie d’une
acceptation relative comme le laisse entrevoir le cas de Shefkije. Comme on l’observe dans
d’autres sociétés, il est possible qu’en se coulant dans le moule de « l’hétérogamie », la
sexualité des vierges soit ici moins problématique qu’il n’y paraît au premier abord. Un
partenariat vierge jurée/femme n’apparaît pas, en effet, comme une « union » entre deux
femmes mais bien comme une « union » entre deux personnes qui jouent les partitions
masculine et féminine propres à l’union hétérosexuelle légitime. Ce faisant, il semble
concevable et recevable car, comme la masculinité des vierges, il n
ciation des genres ni « l’hétérogamie » qui lui est associée.
Pour autant, ce qui demeure toujours impossible aux vierges jurées, c’est l’accès à une
descendance. On a vu qu’elles ne pouvaient mettre au monde elles-mêmes des enfants, mais
leur « partenaire » éventuelle ne semble pas être en mesure de les seconder en la matière. Les
informations disponibles en ce domaine restent malheureusement fragmentaires, mais ilsemble que les femmes qui vivent avec des vierges n’ont pas elles-mêmes d’enfants. Elles ne
peuvent donc offrir une paternité adoptive à leur partenaire. Les filles jurées sont
fondamentalement des êtres stériles, qui ne peuvent se constituer une descendance d’aucune
manière. Leur virginité est ainsi à la fois leur force et leur faiblesse : grâce à elle, elles
peuvent accéder à des droits et des pouvoirs qui leur seraient autrement inaccessibles, mais
étant dans l’incapacité de les transmettre, elles sont personnellement vulnérables, notamment
à la fin de leur existence (sans soutien évident durant leur vieillesse), et « généalogiquement »
insignifiantes (sans importance véritable dans la constitution d’une famille et d’une lignée).
Plusieurs exemples donnés par les auteurs contemporains montrent, cependant, que la
disposition d’un frère cadet « renverse » cette faiblesse intrinsèque. En effet, une fille jurée
pourvu d’un cadet et un cadet pourvu d’un « aîné-fille jurée », ont toutes les chances de
donner à leur famille et à leur maisonnée une importance qu’ils auraient eu, l’un et l’autre,
plus de mal à garantir seul. Dans ces cas, comme par exemple ceux de Tonë et Daga que nous
avons déjà évoqués, les récits de vie montrent que l’aîné s’occupe et/ou protège son cadet
durant son enfance et sa jeunesse alors que les parents vieillissants (ou décédés) ne peuvent le
faire. Il devient ensuite généralement le chef de la maison (souvent constituée en commun)
avant d’en léguer la propriété et la responsabilité à son cadet qui la transmettra, à son tour, à
ses enfants. Durant sa vieillesse, il vit généralement avec son cadet et profite des soins de ce
dernier et de sa famille. Grâce à leur « frère-vierge jurée », les cadets peuvent ainsi
transmettre à leur descendance une maison assez souvent plus prospère que celle qu’ils
auraient pu constituer ou gérer seuls. Parallèlement, les filles jurées acquièrent, grâce à leur
cadet, la sécurité et les privilèges associés à la possession d’une descendance. En ce sens, on
pourrait dire que la masculinité des vierges jurées semble « parachevée » lorsqu’elle prend
place dans une famille non dépourvue d’hommes. La transmission, possible en ce cas, des
droits et devoirs inhérents aux hommes, marque en quelque sorte l’aboutissement de leur
performance masculine. En léguant leurs biens et leur statut de chef de maison à (et par
l’intermédiaire de) leur cadet, les filles jurées s’inscrivent véritablement dans une lignée
masculine et donc plus complètement dans la masculinité car si les hommes font les lignées,
ces dernières les fondent conjointement. De ce point de vue, les vierges jurées nous montrent
que l’appartenance au genre masculin, loin de dépendre seulement d’une configuration
corporelle définie et/ou d’une performance strictement individuelle de la masculinité, procède
aussi des liens que chacun peut et/ou se montre capable de nouer avec les autres. La
conception occidentale de la sexuation, centrée sur l’idée que le sexe/genre est une propriété
intrinsèque des personnes, tend à nous faire oublier cette dimension relationnelle de laconstitution sexuée des individus. Finalement, être homme (ou être femme), ici comme
ailleurs, c’est toujours l’être par/pour/avec les autres.