jeudi 23 septembre 2010

Je nage beaucoup, je fume des pétards le soir , je ne bosse pas, je bois un peu,  jamais seule, j'suis homo et je suis contre l'ultralibéralisme et j'aime les chats. je n'ai pas un gramme de cholestérol, ni de ceci ni de cela. Je ne dis pas tout parce qu'on va encore me sauter sur le poil en me  traitant de parasite, de tarée, de droguée, de 68arde attardée et de gentille folle pas sérieuse.  
j'ai la capacité de rencontrer des gens de toute catégorie sociale et culturelle parce que ça me fait plaisir et je suis curieuse de sa/voir  comment vivent les autres. J'ai travaillé énormément sur moi pour éviter de faire supporter  mes humeurs aux autres. Je travaille la bienveillance et la paix. Certes, j'ai un caractère bien trempé. Mais jamais de la vie, je me permets de dire aux autres qu'ils devraient faire ceci ou cela.  Si j'émets une opinion, j'espère qu'elle est entendue comme  mienne, avec tout le relatif que cela suppose et tujours dans l'optique de se sentir mieux. Bon d'accord.. des fois je ne mâche pas mes mots.
Je pose de plus en plus mes limites, elles se posent d'ailleurs toutes seules. Je  m'insurge quand je ne me sens pas respectée.
Mes limites sont les racismes en tout genre, le manque d'égard à mon égard et les points de vue émis comme vérité absolue. 
 Non seulement je me suis fait traiter de parasite..mais, au cours d'une soirée récente entre amis, le fait que je fume régulièrement m'a été envoyé dans les dents sous le faux prétexte de préoccupation de ma santé et de ma productivité  " ça ne rend pas efficace" et "c'est dangereux".
Comme dirait l'autre, les bras m'en sont tombés. Ces gens, que j'aime bien , me sont devenus soudain des étrangers. Pourtant, cela faut une bonne dizaine d'année que nous nous côtoyons. Je fumais déja mais peut être pas aussi ostensiblement  ( pendant cette soirée entre amis, je ne fumais pas) et mon cerveau produisait déja les mêmes idées. Ils n'osaient donc pas le dire et puis , je travaillais... j'étais donc un peu plus normale.
j'ai ouvert ma goule et mon blog pour parler d'inceste et d'autres choses. Je suis en arrêt de travail pour avoir le temps de me panser ( c'est acceptable ) et pour penser (  ça l'est moins ) et pour rien foutre ( ce n'est pas du tout audible). 
Où est le problème ? 
Quand je demande: " mais si vous aviez le choix.." les réponses sont très très majoritairement : "je ne travaillerais  pas ou pas comme ça" (cad dire de manière plus douce). Le travail, outre le besoin de crouter,  est le moyen d'être socialement  reconnu ou de ne pas se retrouver seul, de rencontrer des gens et de se sentir vivre. Or, peu de personnes disent  franco," je travaille parce que j'ai besoin de reconnaissance ou j'ai peur de la solitude, j'ai peur de me retrouver en face à face avec moi même", comme si c'était un péché de se retrouver face à soi.  Peu osent  dire "J'aimerais bien ne pas travailler mais je ne sais pas par quel bout le prendre et j'ai peur de me retrouver marginalisé et sans fric".  L'oisiveté n'est pas une valeur de la bourgeoisie ni celle du Parti. Faut bosser point barre et quiconque déroge, sera mal vu. On a pas digéré l'Ancien régime? 


Quand je parle de normalité et du relatif de cette notion, je vois les sourcils se froncer. Quand je dis que tout humain est un être pathologique,  avec ses peurs irrationnelles ou non , ses obsessions qui ne sont pas forcement sexuelles, ses tournages en rond, ses marottes,  sa capacité à (se) faire du mal ou du moins peu de bien, mais aussi avec son imaginaire créatif ou inventif, son envie de rire. Il est pathologique parce qu'il n'est pas un robot et qu'il ressent.  Je vois bien qu'on fronce les sourcils. Quel est le problème de ne pas être parfait ?  je ne vois pas. Mais chut faut pas le dire.
Ne parlons pas même pas de sexe et d'affect... trop de problèmes. 


Je voudrais parler de hash. j'aime fumer tranquillement seule. Ma pensée se laisse aller comme sur le divan, en volutes associatives. Les résistances se lèvent. Fumer me donne accès à un autre registre de moi-même, plus sensible, plus poétique. Il m'est arrivé quelques fois de fumer pour m'abrutir comme on boit un coup de trop ou que l'on s'enfile un somnifère parce que basta, la période est trop dure. J'ai passé de grandes périodes sans; périodes qui se comptent en années, parce que j'avais envie de penser autrement, de manière plus carré. Je ne suis jamais passée aux drogues dures, essentiellement parce que cela ne me convient  pas et que ça me  détruirait. Je ne suis pas du tout autodestructrice même s'il m'est arrivé de penser qu'il vaudrait mieux que la vie s'arrête parce qu'elle est trop difficile. 
Quel est le problème dans le fait que je fume?  je ne vois pas. 


Mon idéal est que tout être vivant ait la possibilité de boire, manger, de se soigner, de se nourrir intellectuellement et effectivement, de vivre en paix. Où est le problème?  On me rétorque : "Tu es une idéaliste,  que fais tu du principe de réalité ( la crise, le chômage, la mondialisation ... ) ? ". La réalité n'est elle pas issue de choix et de décisions. En quoi devrait on les considérer comme lois de la nature?  Quel est le problème de croire et œuvrer à l'amélioration de la condition humaine? Quel est le problème de refuser la compétition (parait que la competition stimule l'économie.. on voit le résultat ), de refuser la razzia des ressources et la loi du plus fort ? Quel est le problème, je ne vois pas.
A l'école, j'ai étudié, la littérature, la philosophie, les langues , la physique. j'ai appris qu'il était bon de réfléchir. J'ai été notée pour ça .
Je fais la différence entre savoir et connaissance; grosso modo, pour moi, le savoir, c'est la masse d'information que l'on peut régurgiter sans la penser, sans se l'approprier. La connaissance  issue de la critique du savoir, permet d'élaborer des grilles de lecture du monde et de les confronter à d'autres. Je cultive la confrontation non belliqueuse. Je me cultive tous les jours. Plus j'entends de la musique plus mon oreille s'affine , plus je regarde des tableaux, plus je vois,  plus je lis, plus je comprends plus je bricole plus je sais bricoler ...A l'école,  j'ai été notée pour ça.

En ce moment, plus je côtoie d'humains, mes amis de diner de l'autre soir, plus j'ai peur de leur capacité à la schizophrénie, comment peut on adhérer moralement à la déclaration de 48, ( http://fr.wikisource.org/wiki/D%C3%A9claration_universelle_des_Droits_de_l%E2%80%99Homme) et accepter, voire soutenir le grand mouvement actuel  de négation de  ces mêmes principes? Qui ne prend pas le temps et la peine de regarder et penser, finit par ne plus voir la banalité du mal.
Je prends l'exemple des roms qui,  au fond de chacun, sont les voleurs de nos poules. Faut les sédentariser ! qu'ils vivent et travaillent comme tout le monde ( chomage, sous prolétariat, contrat CDD de deux jours etc etc ).  Ils nous agressent par leur mouvement sur un sol sans délimitation de propriété. L'image du rom oblige à repenser les notions de racines, de terre mère, d'ancrage sur terre,  repenser le "d'où je viens et où je vais" et surtout le "pourquoi " et "a quoi ça sert tout ça" . Les roms ne construisent pas, n'édifient pas, ils glissent sur les chemins, ne laissent pas de trace, comme nous les cathédrales et les tours Eiffel, sauf leurs immondices. De la gestion des aires de stationnement, on peut en discuter, oui , mais techniquement, j'ai travaillé en voirie communale; les solutions existent, surtout quand les collectivités appliquent la loi (Besson, http://www.senat.fr/lc/lc145/lc1450.html) et soyons clair, cette loi n'est pas la panacée. Les roms n'entassent pas de bois pour se chauffer, ils descendent vers le soleil ( ah les gros saligots pendant que nous on trime !). Je ne suis pas particulièrement pour ce mode de vie, surtout en tant que femme, mais je constate qu'ils ont un autre imaginaire  que le mien qui pourrait alimenter la construction d'une nouvelle grille d'analyse et enrichir ma manière de penser mon ici et maintenant. Me penser en chemin en même temps qu'enracinée .. 
je ne suis pas une obsédée du mobilier pour ne pas m'encombrer. J'aime l'idée que tous les livres du monde puisse être numérisés et  qu'ils tiennent dans un clé usb calée au fond de  ma poche et que je sens dans ma paume quand je marche  mais si j'ai pas de chez moi, je suis larguée.  
Oui, ce sont des pensées d'idéalistes et alors? ! où est le probleme, on crève actuellement d'un manque de pensée. La mienne est aussi valable qu'une autre et avec deux idées, on peut fabriquer une troisième. 
et puis basta. Ce que j'aime le plus , c'est aimer et je peux dire que c'est le plus énorme des boulots. 










MANIF , plein de monde

Bordel, c'est pourtant  simple, nous avons besoin de temps pour vivre. Nous avons  besoin de vivre notre temps, à notre rythme, à notre manière. Nous ne voulons  plus subir cette injonction. Nous voulons être respectés.  

des chats


il n'y a pas chat chez moi à Paris, juste une petite noire qui arrive par la fenêtre au gré des ses envies. Le soir, elle ne reste pas. Alors, j'en vois partout, même dans le fil du téléphone




je veille

Hier matin, en ouvrant cette enveloppe qui contenait deux billets de théâtre et un mot, une tristesse lourde comme du plomb m'a envahie et ne me lâche pas. Je n'aurais pas été plus malheureuse s'il s'était agi d'un faire part de décès.
Comme on va se pendre, j'ai renvoyé les billets, les projets, les envies, les bonheurs esquissés.
j'ai fermé les yeux pour n'écouter que ces mots " je veille".