Cet am , j'ai commencé à regarder un film en streaming, un de ceux qui s'arrêtent après 72 minutes de visionnage. Je l'ai choisi par dépit dans la grande liste de la catégorie " drame". Au bout de 10 minutes , je me suis aperçue qu'il n'était pas sous titré et que les acteurs parlaient une langue asiatique, très douce, qui me berçait. Le décor et les images étaient également emprunts de cette douceur qui leur conférait de la candeur. Je me suis laissée enrober dans la lenteur née de la rencontre de mon propre rythme interne et celle du film. Je ne savais plus si j'appartenais encore au règne des mammifères parce que circulait en moi plutôt de la sève que du sang.
Celles de mon coeur se sont estompées, je suis descendue jusqu'à mes pulsations végétales. Il faudrait pouvoir offrir à chacun qui le souhaite, le temps et les conditions de ces retrouvailles avec ses racines organiques.