jeudi 29 octobre 2009

La Roche-Migennes

bon la Roche-Migennes.
Tous les jours pendant des années , j'ai pris le train en gare de Lyon , destination Melun.
Le terminus était la Roche-Migennes.
Est ce parce que j'aime aller au bout des choses mais a moins d'être divertie par un collègue de boulot, je me suis mis à rêvasser sur cette ville inconnue et qui devenait de plus en plus clairement le décor de mon picnic idéal.
Je voyageais en troisième classe , mon panier en oisier sur les genoux, plein d'une bouteille de cidre , d'un paté de lapin, d'un Selles sur Cher , d'une tarte au citron et d'une nappe Vichy rouge. Le pain , je l'acheterai sur place.
Je matais discretement mes compagnons de compartiment, un couple de paysan du gatinais , revenant de comice, une femmes et sa fille adoslescente d'un 15 zaine d'annéee, un séminariste au long cou et des jumeaux rouquins jouant aux cartes. Évidement , nous étions serrés, transpirants et somnolants. Quelques évènements nous sortaient regulièrement de nos siestes respectives. les jumeaux trichaient, le séminariste avait soif mais les paysans ne partagaient surtout pas leur casse croute avec celui qui pourtant leur donnnerai gratuitement l'extrême onction.
Les gares défilaient à vitesse d'escargot, les portes du compartiment s'ouvraient et se refermaient avec toujours le même commentaire : " c'est plein, on va plus loin"
Melun , Vulaines sur Seine, ( un de ces 4, j'irai visiter les Malarmé, sinon ils vont faire la gueule ), Moret sur Loing ( un jour, j'irai boire à nouveau le champagne chez la veuve Clemenceau) , Faux sur Yonne, Joigny, enfin la Roche Migennes.
Cette rêvasserie durait le temps du trajet jusqu'a Melun .

Un beau samedi de septembre, je suis allée en vrai à la Roche-Migennes (...au bout d'un moment, j'ai besoin de changer de fantasme... ) entrainant dans cette aventure une copine amusée.
Cette ville est un bout du monde, un noeud ferroviaire en voie de désertification. Des maisons en brique se chauffaient la façade sous les rayons d'un soleil d'automne. Personne dans les rues, il devait être midi ou 13h. En attendant le train de retour , nous nous sommes installées à la terrasse du bistrot le plus proche de la gare, assises au soleil d'un autre siecle, nous avons dévoré chacune un énorme sandwich paté cornichon ( j'adore ce mot: corps-nichon) taillé dans un pain de deux ( livres ) et des Orval périmées de deux ans . Le patron nous a béni pour avoir liquidé son stock de bière passible d'une amende de la DASS.
De retour à Paris, je planais bienheureuse et radieuse. Mon amie ; toujours amusée.
A la suite de quoi, nous avons vécu quelques bonnes années ensemble.

2 commentaires:

  1. Ah ! La Roche Migennes !

    Pour les mêmes raisons que vous, j'en ai rêvé de la Roche Migennes ! Tous les matins , l'annonce sur le quai, gare de Lyon ... l'évidence d'un bout du monde ! Je me disais à chaque annonce, c'est à dire chaque matin, " Un jour, c'est sûr j'irai à la Roche Migennes ! " Je prolongerai ma carte orange cinq zones.

    En attendant j'arrivais au boulot et ma secrétaire pour peu que ce fut un lundi me disait ( vous l'avez connue et son franc parler) " Oh putain, on s'est éclaté samedi à Migennes" Elle disait "Migennes" en initiée ... Il parait qu'on faisait la fête à la Roche Migennes... Alors je rêvais de ce bout du monde au bout du quai du train. La Roche Migennes, c'etait Samarcande, Trébizonde !

    Ouais, sauf que finalement je suis allé à Trébizonde et jamais à la Roche Migennes...

    And last but least... C'était l'époque à laquelle une cantatrcie très surfaite autant que scientologiste avait son heure de gloire, et dès qu'on parlait de Julia Migenes-Johnson je pensais aussitôt à la Roche Migennes... c'est vous dire...

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  2. mon cher PP, faut y aller .. c'est mieux que Samarcande et Saïgon et le voyage coute moins cher .
    Tut ceci me fait penser à " un singe en hiver"

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