mardi 13 juillet 2010

même pas dans mes rêves

Je ne sais pas a partir de quel age, 10 ans peut être,  j'ai décidé de stocker dans ma mémoire des images qui se devraient indestructibles . je me souviens très bien comment, j'ai décidé, un après midi de fin d'été, de mémoriser la fourche d'un des deux pauvres cerisiers  que mes frères n'avaient pas complétement tués à force d'y grimper pour bouffer les cerises ou faire les cons. L'idée m'est venue alors que j'étais assise en bas de l'escalier extérieur à observer consciencieusement l'humidité du sol autour de la petite  fuite  du robinet d'eau  enterré  et recouvert d'une petite plaque de fonte.  Ce robinet servait à arroser les deux  immenses parterres de rosiers et les voitures et de temps en temps , un chien. Il a du fuir pendant ds années. c'était son rôle; fuir  et c'était comme ça. 
j'étais adossée au pilier en ciment, le corps tourné vers la droite, les pattes allongées dans le gravier.  j'avais en pleine vue  un premier arbuste, un pêcher?  derrière , les rosiers,  les deux cerisiers , le fil à étendre le linge puis  le champs, la jungle, l'interdit.
La fourche du cerisier était précisément faite  pour poser le pied, du 27 au 36. Une telle perfection se devait d'être mise en boite. j'ai fait le tour du mini tronc, en cherchant le meilleur angle de prise de vue et j'ai cliqué deux trois fois dans mes neurones. Un seul cliché est resté, la fourche en contre plongée , dans toute sa beauté pratique. L'écorce noire chaude, argentée  qui se détachait en ruban comme un copeau. Les larmes de sève. il parait de c'est bon , j'ai toujours trouvé ça dégueulasse et ça colle longtemps les doigts et les dents.
Une autre fois, j'ai avancé le travail des archéologues du futur en enterrant un bocal contenant deux trois sortes d' herbes que je connaissais. Un mot placé dans le bocal à coté des herbes,  indiquait leur nom vulgaire , le lieu et la date de cueillette. 
Une autre fois encore , j'ai mémorisé le bruit de tous les interrupteurs des chambres du haut. Celui qui sonnait le mieux était celui la lingerie. il avait fallu plusieurs séances pour parfaire le boulot,  enregistrement d'un premier son , mémorisation, le lendemain y  revenir, comparer le bruit mémorisé avec  le vrai, l'accorder au plus juste , effacer la mémoire du faux. Toutes les chambres y sont passées sauf celle de tonton qui était toujours fermée à clé.
Souvent , j'allais me recueillir devant les deux éclats de bombes, posés au fond du jardin , à la fin de la forêt de guigniers. Ce recueillement consistait a soupeser ces deux morceaux de métal mordant et  vachement lourd. Les bombes c'est pas du gâteau.  Fallait faire attention a ne pas se blesser, à cause du  tétanos. la guerre. le bombardement. les avions, les maisons soufflées, Jean L'bert  qu'il avait fallu habiller de pied en cape  parce qu'il ne lui restait plus qu'un pyjama.Voila , je m'étais recueillie.  Personne ne serait amusé à déplacer ces bouts d'ovni déchiqueté. ils étaient posé là et c'est comme ça.
La terre au 4 cyprès était rouge, pleine morceaux de silex enrobés de calcaire. Elle sentait comme dans la cave.

même dans mes rêves, c'était pas vatican 2

J'allais au cathé. j'avais quoi ; 7ans?
je rêve que la vierge marie m'invite a manger à l'église du bled, (Salle en Toulon, dans la Vienne) à midi . J'arrive à l'heure. D'un coté de la travée centrale,  les filles , de l'autre les garçons. Je la vois de dos  la vierge Marie, habillée comme une statue en plâtre  peinte et repeinte . Elle est installée à l'autel qui pour la circonstance fait aussi restaurant. Elle lave une salade. Sur le  coté , des burettes d'huile et de vinaigre.
Elle finit de rincer la batavia ( ça fait plus latin que laitue) et cherche un saladier; soulève la nappe blanche,  regarde dessous l'autel, à coté, dans le tabernacle, y'en  pas ; y'en a pas. Elle leve les yeux , miracle , la lumière ,  l'éclairage... la suspension en verre dépoli fera l'affaire. Elle la décroche ; Marie est prompte et  adroite. Elle mélange dedans la salade , l'huile et le vinaigre, elle touille et retouille. C'est prêt. Elle se retourne vers l'assemblée.
Moi, je suis au premier rang, coté fille ou garçon , j'en sais trop rien. Je tends le bec comme pour communier, elle me refile un bout de salade en guise d'hostie. Mais horreur, elle n'avait pas lavé le saladier;  la poussière colle partout,  à la vinaigrette, sur les bords du plat . Ah non ! , je ne peux pas avaler ça, je profite de son retournement vers l'autel pour fuir à tout jamais. 
Jamais, jamais,  j'avalerai de salades,  pas plus celles des curetons que des autres, ceux des notables, ceux des moralisateurs et des faux cul et des autres.
Quant à la foi.. ouarf ouarf . Je me demande pourquoi on nous oblige à  se poser cette question de dieu et tout la bastringue. Pour éviter de se poser la question de soi et de ce qu'on fiche ici ?  de sa liberté, par exemple ? . Mon vrai fantasme de base de liberté  est le saut en parachute depuis très haut. La chute libre en hurlant de plaisir et de peur,  quel pied. Pas le faire la sotte à l'élastique, non c'est pour les petits cadres d'entreprise de merde,  mais un vrai bon saut depuis 5 000 m au moins.
Dans la littérature catho,  j'adore saint Augustin et  saint Thomas, ces deux enculeurs ... la  top de la sophistication de l'enculage de mouche. Fallait le faire, pousser  l'absurde jusque là, même Raymond Devos ne l'a pas fait.

la cloche et les importants poitevins

http://www.ina.fr/economie-et-societe/religion/video/RXF05010920/benediction-de-la-cloche-de-notre-dame-la-grande-a-poitiers.fr.html. 
Comme dit PP, c'était comme sous l'ancien régime. berk berk berk
je n'ai jamais très bien digéré les macarons de Montmorillon à cause de ct'ambiance. Mais les croquants aux amandes grillées, tout fins et tout durs,  passés au jaune d'oeuf.. j'ai jamais craché dessus. trop bons.