vendredi 28 mai 2010

on avait dit le 8 Juillet , lacher de cousines

bon alors qui vient? cousines  et  pas cousines
on s'en fout au fond,
c'est pour se faire plaisir

de l'ordre et du désordre, rapidement

j'aime d'abord le bordel personnel , le chaos, le désordre parce que c'est la vie qui déborde malgré les barrières Vauban ( un petit sejour en voirie communale , ça vous forge un lexique). En pratique, le chaos  n'est pas toujours plaisant. à forte dose , ça peut tuer.
j'aime le calme, l'ordre qui vient après parce que ça repose,  permet de regarder de plus près,  d'écouter, de jouir. Je hais travailler dans le speed , ça me fiche mal au crane. j'aime forniquer avec ordonnancement  et précision. A forte dose, ça endort.
j'aime l'ordre s'il sert la liberté et s'il sait s'en tenir à ça.
je ne sais jamais si , en me réveillant,  ça va être le bordel ou le calme. Seule ou avec d'autres.
Aujourd"hui piscine puis autre chose puis concert à St Sulplice. Je guette  le petit bordel salvateur  comme le  zef,  qui va  enrayer ce programme trop bien huilé.
je n'ai pas la carrure des grands désordres de masse. Je sais a  peu près comment ça se termine ;  dans le sang de la curée puis dans l'ordre des chiens intéressés et obéissants.

j'ai de l'avance, il est à peine 5h . / S'en sortir

Cette histoire d'appartenance à une classe  et d'exil de l'intérieur dont parle PP le Moqueur,  me tiennent éveillée. L'eau du thé boue. j'ai l'impression d'être en hiver et qu'il est bien plus tard.
Ne pas revendiquer d'appartenance à  une classe ou une région , un pays , une couleur ou une langue, c'est planer? En tout cas , ce n'est ni opportuniste ni démago ni agressif de ma part. c'est comme dieu, je m'en fous.
j'ai eu du bol  d'être née en Poitou qui n'est qu'un lieu de passage , un rien géographique, un rien culinaire , un rien en vin, un rien de pensée. Michel Foucault y est né . il en est vite parti . ça doit plus difficile de ne pas se revendiquer d"'ici" en étant bourguignon ou bordelais. 
je suis issue de la LibertéEgalitéFraternité. Je le souhaite pour ceux d'après. je revendique le bon, le très bon  et le bien , le très bien, le délicieux pour tous. ça rendra peut être moins con.
le nomadisme.. pas vraiment, l'idée de  n'avoir que mon sac me fait flipper. Pourtant je me sens  prête à toujours l'affronter, un peu comme la mort. Si la maison flambait, je ne chercherai qu'à sauver ma carte d'identité et autre paperasses, celles qui prouvent que je suis française,  juste pour m'éviter les emmerdations administratives . Le reste peut cramer, c'était inscrit.  je n'ai rien, pas de clavecin à sortir au milieu de la nuit. quelques livres peut être. Je ne sais pas si j'aime avoir quelque chose pour moi à cause de l'inquiétude d'avoir à  le sauver.  Un renoncement d'avance ? peut être. Le renoncement comme porte de sortie honorable.
j'ai quand même toujours en tête  qu'il faudra partir d'un instant à l'autre  parce que je ne suis pas de là et que ça sera toujours comme ça . Encore cette histoire de légitimité. tiens, légitimité de quoi  au fait?  d'aimer hors classe désignée. Aimer dans son acception large. Aimer largement.
Se sortir de son milieu, sortir de la fatalité programmée .
Pour ça, mes frères ont fait les 400 coups, monté  des plans et des plans d'esbroufe, plongé ds tous les métiers,  se sont  barrés laissant des ardoises grande comme ça, le scandale étant que seuls les riches ont le droit de le faire , les petits pauvres sont assujettis à la morale. Cramer en nuit ce qui reste et recommencer . On le savait , pas de matelas, pas de parents pour donner un coup de main, pas d'héritage en vue, aucune sécurité matérielle, pas de voiture à 18 ans comme tous les ploucs, alors  on crame, on bouffe tout ce qu'on a  et vite surtout. Je suis devenue fonctionnaire aussi  pour avoir un mois d'avance de trésorerie et ne pas être virée du jour au lendemain. Mais rien n'est acquis,  jamais. Je ne retiens jamais de force, ni objet ni personne. Dans ma vie, j'ai acheté deux objets inutiles, une jarre à huile de noix et un panier à betteraves. Je décore pas ma maison, elle est brut de chaux, en couleur cette fois. Je me dis qu'un jour,  je filerai cette baraque à F.  ça lui profitera plus. Elle est plus une fille de l'avoir que moi,  et moi, je me barrerai ailleurs. Bizarre comme scénario.
je suis en arrêt de travail et je souhaite le continuer le plus longtemps possible. Ne plus être assujetti à un rôle dans un systême de code.  Suis de ces feignasses qui ne tiennent pas a coup de  discours sur le mérite ou  la honte, ni  la justification morale. Le monde tourne comme il peut, je suis aux abonnées absentes.. Les  machines à faire du bruit me cassent la tête.