vendredi 3 décembre 2010

marcher à pied

pire randonner à pied. la nature à tendance à m'ennuyer  sauf les jardins potagers. A pied, ça n'avance pas et la notion de réconfort après l'effort.. merci mais pas vraiment. je l'ai fait , plusieurs fois, ça me gave. A la limite, sur un animal, j'dis pas. faut s'arrêter souvent pour referer  un pied,  chasser les mouches ou faire boire la bête. Les gens que l'on croise parlent plus ;  croiser des gros animaux , ça rend moins trouillard. 
j'aime bien me balader dans les grottes. Quand on en sort , l'air sent quelque chose.
J'aime pas  le miel de châtaigner qu'on ramène de vacances . Il est encore plus cher qu' à Paris. 
mais qu'est ce que t'aime ? Sentir les insectes me piquer le cou. Manger des kilo de  figues chaudes.  me planter sur le ventre dans l'herbe,  les bras en croix,  le nez dans le serpolet chaud , sortir pétée du resto et me dire qu'il n'est pas prudent d'aller nager dans cette mer lisse et toute  noire, à  cause des monstres marins à l'affût.

marcher

après mon habituelle baignade, je suis rentrée à pied. faisait Froid mais les lumières des magasins donnaient l'illusion  de réchauffer la rue. J'ai marché sur le terre plein central en évitant les épluchures de choux, puis les cartons et  les clodos.
Devant le Père Lachaise,  est lieu où les chantiers au noir lâchent de leurs gravats. Très vite après leur expulsion de la camionnette, les chutes et cassures de carreaux plâtre se vautrent hors des sacs.   y' en a partout. D'habitude,   je ne suis pas trop regardante mais là , c'est vraiment dégueu. bref..
Ce soir , trois beaux et dodus  sacs s'étalaient  de tout leur long sur la piste cyclable ( agrll grrrr) , on aurait dit des sacs à  macchabée de l'institut médico légal...enfin ... ce que j'en imagine d'après les séries télé . Je me suis dit " ah tiens , c'est là maintenant qu'ils virent  les sdf  congelés de la nuit dernière, y' plus qu'a les lancer par dessus le mur et hop.. dans la fosse commune. C'est pas que je rêve de cette  hyper simplicité de  prise en charge de la mort mais là ,  il m'est venu à l'esprit " oui , pratique au fond, pas de chichi,  c'est clair , ces  clodos  ne sont pas mieux traités de leur vivant".
ça c'est déja vu les corps partout dans la rue, en tas, pendant les grandes épidémies de peste noire ou de variole. Bon d'accord, autre temps .. mais qu'est ce qui nous dit que les services sanitaires ne seraient pas débordés si une saloperie de maladie nous tombait dessus, lancée avec des grandes lances à incendie par les extra terrestres, depuis un spoutnik à eux  ? 
Des grandes flambées  permanentes seraient établies au Père Lachaise et autres lieux dédiés,  bois de vincennes , boulogne, parc Montsouris etc . Et même que pour que ça prennent vraiment feu , on lancerait des pneus de voitures au milieu du bûcher comme les agriculteurs quand ils veulent faire flamber  une grange en ruine pour se la faire rembourser par les assurances  au prix d'une installation ultramoderne . Du coup , on crèverait plus d'intoxication de fumées d' hydrocarbures  que de la maladie verte à bubons pourris des extra terrestres. Cette réflexion passionnante m'a menée jusqu'à Philippe Auguste où j'ai eu tout loisir de contempler, version sous la neige,  les scooters qui trainent là depuis des mois,  désossés . Certains sont en état de décomposition grave, d'autres la déclare, quelques uns pourraient être encore sauvés. Et là , j'ai pensé " t'es peut être pas obligée de jouer les sauveuses du monde jusqu'à ce détail de la Création industrielle ". Y'a que le diable qui se niche là. 
Plus loin, un magasin de merde d'ameublement pseudo tibétain pour bobo ethnics ou nouveau riche ;  moche moche moche. Plus loin encore , la grande aération de métro me chauffe les pattes. Faut pas que je regarde vers le bas:  le trou est sans fin,  4 ou  5m  au moins , surtout la nuit. Oui ..mais c'est chaud. 
J'ai acheté du pain en passant  et l'ai à moitié mangé dans l'escalier.  Un voisin m'a invitée à une soirée "glump", j'en ai  déduit qu'à  cause de  la saison, du froid et de la neige - tout ça ensemble ,  ça devait être une sorte de grog. Pan,  dans le mille : vin , vodka et épices. Un truc mauvais comme la gale  parce que le vin  utilisé  n'est jamais bon et en plus il est  chauffé.. berk berk et puis ça fait tablée de soirée de chalet de sports d'hiver, berk .  J'irai si je suis là. Je risque juste d'avoir à avaler deux citrates de betaïne et un yaourt, en arrivant dans mon palace 
ou alors avec un peu de bol, ils auront fait cuire des poires dedans.

victor hugo, le droit et la loi

extrait de :http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Droit_et_la_Loi
N'importe, persistons, nous qui voulons qu'on promette et non qu'on menace, nous qui voulons qu'on guérisse et non qu'on mutile, nous qui voulons qu'on vive et non qu'on meure. Les grandes lois d'en haut sont avec nous. Il y a un profond parallélisme entre la lumière qui nous vient du soleil et la clémence qui nous vient de Dieu. Il y aura une heure de pleine fraternité, comme il y a une heure de plein midi. Ne perds pas courage, ô pitié! Quant à moi, je ne me lasserai pas, et ce que j'ai écrit dans tous mes livres, ce que j'ai attesté par tous mes actes, ce que j'ai dit à tous les auditoires, à la tribune des pairs comme dans le cimetière des proscrits, à l'assemblée nationale de France comme à la fenêtre lapidée de la place des Barricades de Bruxelles, je l'attesterai, je l'écrirai, et je le dirai sans cesse: il faut s'aimer, s'aimer, s'aimer! Les heureux doivent avoir pour malheur les malheureux. L'égoïsme social est un commencement de sépulcre. Voulons-nous vivre, mêlons nos cœurs, et soyons l'immense genre humain. Marchons en avant, remorquons en arrière. 
La prospérité matérielle n'est pas la félicité morale, l'étourdissement n'est pas la guérison, l'oubli n'est pas le paiement. Aidons, protégeons, secourons, avouons la faute publique et réparons-la. Tout ce qui souffre accuse, tout ce qui pleure dans l'individu saigne dans la société, personne n'est tout seul, toutes les fibres vivantes tressaillent ensemble et se confondent, les petits doivent être sacrés aux grands, et c'est du droit de tous les faibles que se compose le devoir de tous les forts. J'ai dit.