Vale m'écrit
" depuis tout ce temps où je vous lis, je me pose quelques questions...
Vous semblez disposer de beaucoup de temps libre, non ? Vous ne travaillez donc point ?
Et, certains de vos propos me chagrinent. A chaque fois que vous parlez d'amour, c'est toujours teinté de négatif. "tracas, se plier au désir de l'autre", etc... je n'ai plus en tête vos propos exacts.
Vous ne savez donc pas que l'amour donne des ailes ???
Qu'il porte ?
Ce désir si bien chanté par Sanson, "désir de désir, intense. Désir de désir, immense. Désir de chaud...".
L'Autre n'est pas obligatoirement une contrainte, comme vous le dites.
Kesskisepasse donc ?
Et si vous alliez vous allonger, non ? n'en déplaise à Onfray, ça peut aider.
Vale "
Non, Vale, en ce moment , je ne travaille pas . Le chamane qui, dans son beau cabinet, me fait parler de moi et que de moi, comme si j'étais à la fois la maman juive de moi-même et moi-même, progéniture de maman juive qui est moi-même, vous voyez l'affaire.. je disais donc que mon chamane me délivre non seulement des émois de tous mes moi , mais également, tous les mois me délivre une prolongation officielle. Un tie break extensible tant que besoin. C'est écrit, signé , tamponné.
Je m'offre ce luxe, ce super luxe de notre époque ; du temps et moi. il est vrai que la morale actuelle ne pose plus la question du bonheur mais impose le labeur dans la sueur et le sacrifice inexorable. Seulement, j'ai pas que ça à faire, j'ai un autre programme sur le gaz, je me dois impérativement de savourer chaque seconde de ce temps qui m'est enfin restitué.. Je me laisse naitre. Avant, je n'étais pas assez forte. Ce sont des années de thérapie, environ 10 ans , en plusieurs séquences, 7 ans bon train, sans sécher une seule séance puis un an, de temps en temps , pour gérer les affaires courantes. Les 7 premières années ont consisté à rassembler et faire remarcher ensemble tous les morceaux de moi, pulvérisés dans la galaxie. L'anéantissement, c'est le classique symptôme des personnes dont l'intégrité physique et morale a été malmenée . La psy m'a sauvé la peau, les os, le cerveau et l'humour.
En ce moment, je nage dans mon grand bassin, je bulle dans mon périmètre ni sous estimé, ni surestimée , bien axé ou un peu flottant. Personne ne vient m'emmerder, nom de dieu! A ce niveau, le monde est sans limite , il y a de place pour tous. Plus l'on est à savoir prendre place au milieu de soi, moins on se gène, se gratte, se fout sur la tronche. J'aime les gens qui habitent leur périmètre. Ils n'écrasent pas, sont régénérants et généreux. Je suis attirée par eux comme par les chats. Ils me laissent en cadeau un bonheur à distiller tranquillement pendant les jours qui suivent leur passage. Je viens de passer quelques heures avec une personne qui possède ce don. c'est superbe, magnifique.
Ah oui... "désir de désir, intense. Désir de désir, immense. Désir de chaud..." ça donne des ailes.. ces grandes immenses ailes, spéciales looping et rase-mottes, double salto arrière et piquet en torche, carlingue en feu, puis écrasement au sol, désossée. Je sais me damner avec délectation et me relever. Seulement des fois , voyez vous, y'a des séries noires qui font dire : " là, c'est clair, je dois être karmiquement maudite ou, au mieux, ensorcelée". Alors je me fais pousser des ailes d'eau, je me chouchoute, je prends soin de moi en attendant des jours meilleurs. Je suis une amoureuse, une ringarde, une droguée de sentiments et d'empreintes physique de l'autre, j'adore les plaisirs de la chair et de l'esprit. Voyez le genre. Mais je préfère rien plutôt que du moyen ou de l'ennuyeux. En plus, j'exige du haut de gamme, de l'exotique, du pas déja vu. Je ne carbure pas à l'ordinaire.
Mes termes ne sont pas vraiment "tracas ni "se plier aux exigences de l'autre" mais plutôt " comment détecter les trucs qui ne me vont pas et que je ne veux pas affronter de peur de la perdre, en sachant qu'on va se perdre puisque ça ne roule pas bien". Je trouve ça plutôt positif comme point de vue, le courage de partir au lieu de trampouiller tristement ds la morbidité. Je ne supporte pas (ou plus les drames), ça ne m'excite pas.
Ma parole vaut autant qu'une autre, une autre parole vaut autant que la mienne, enfin..jusqu'à une certaine limite, les moralisateurs -trices, les intégristes de tout poil, les méchant(e)s, les tordu(e)s, les haineux-ses , les chieurs, les peines à jouir qui font trinquer les autres par amour , c'est non, simplement non. ça dégage à la kalash s'il le faut mais ça dégage.
j'aime pas les tons de martyre. je n'aime pas la plainte à perpétuité. Je n'ai pas souvent la tête de qq qui travaille, oui c'est vrai, c'est vrai. Je ne suis pas une besogneuse. je rêvasse et je suis monotâche. Je m'ennuie à mourir à la sauterie annuelle du Préfet ou équivalent et avec les gens qui se prennent au sérieux. C'est comme ça.
Mais je suis bavarde , bavarde, je n'ai parlé que de moi.
Vous cher(e) Vale, comment ça se passe dans vos neurones, le boulot, le cul, les sentiments, le temps qui passe, la mort, la psy
et qu'est qui vous intéresse à me lire , depuis le temps?