lundi 20 mai 2013

poissons rouges

Dès que je reçois ma serre , j'achète des poissons rouges.
Les cultures qui réussissent le mieux actuellement sont celles en gouttières,  la salade japonaise.  ( je me lance dans le condiment et mesclun asiatique) . Elles jaunissent parce que je n'ai pas ajouté un gramme d'engrais dans les billes d'argiles.  Je vais aller dès demain chercher un engrais liquide ( bio) dans un indoor shop pour cultivateur de beu.
Ces magasins fleurissent. je ne peux pas croire que la jeunesse se soit mise avec autant de ferveur  à la culture des cactus et des orchidées. Je suis persuadée qu'il existe un grow shop à Vierzon ou Châteauroux, à la place du teinturier ou du boucher hippophagique ( les bouchers ressemblent généralement à des boeufs, sauf les hippophagiques, qui eux ont une tête  de cheval. L'orientation se fait des l'entrée en CAP, sur ce seul critère physique.  On peut donc en déduire qu'il existe moins de garçons chevalins qui osent se lancer dans ce métier de bouche  que de garçons bovins).
indoor.. grow shop... je me demande si le vendeur me croit quand je lui demande des conseils pour mes salades japonaises . Cela signifie qu'il m'a conseillé un produit pour l'herbe pensant que je lui parlais en code. Je vais lui en reparler car  ce quiproquo  ne peut durer .
L'achat de poissons rouges producteurs automatiques d'engrais bio  réglera  ce problème.
Des poissons rouges ( ou blancs et rouges ) , un bac de 1000 l  de l'Alliance Pastorale , des pierres  du jardin pour qu'ils  se planquent,  des herbes de l'étang pour qu'ils dorment tranquille, des jouets pour poissons ainsi qu'un complément alimentaire à large spectre.
Et hop, en voiture Simone.

je ne sais pas pourquoi mais cette fantaisie du cerveau me plait

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/05/20/la-femme-qui-voyait-des-notes-de-musique-partout/

La femme qui voyait des notes de musique partout

En décrivant dans des livres destinés au grand public les cas cliniques les plus extraordinaires qu'il a rencontrés au cours de sa longue carrière de neurologue, le Britannique Oliver Sacks est devenu lui-même un phénomène ou du moins un médecin mondialement célèbre. De son premier ouvrage, L'Eveil, où il raconte sa propre expérience avec des patients atteints d'encéphalite léthargique, un film (du même nom) a ainsi été tiré, interprété par Robert De Niro et Robin Williams. On peut également citer L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau ou le plus récent Musicophilia, dans lequel il raconte les relations entre la musique et le cerveau et comment les mélodies peuvent aider à soigner les maladies neurologiques.
Même s'il approche les 80 ans, Oliver Sacks n'en continue pas moins de travailler. Sa dernière publication, parue en mars dans la revue Brainparle à nouveau de musique. Cette fois, il  ne s'agit pas de musique en tant que thérapie mais en tant que... symptôme. Dans cet article, le neurologue britannique décrit le cas de huit personnes âgées ayant toutes des hallucinations visuelles d'un genre étrange : elles voient des partitions et des notes de musique ! Oliver Sacks commence par le cas de Marjorie J., une Américaine de 77 ans, atteinte d'un glaucome qui touche surtout la partie inférieure de son champ visuel. En 1995, celle-ci lui raconte : "Il y a environ deux mois, j'ai commencé à voir de la musique, des lignes, des interlignes, des notes, des clefs, en fait de la musique écrite sur tout ce que je regardais, mais seulement dans la zone aveugle de mon champ visuel. Je l'ai ignoré pendant un moment mais un jour que je visitais le Musée d'art de Seattle, à la place des lignes des notices explicatives (accompagnant les œuvres, NDLR), j'ai vu de la musique. J'ai su que j'étais en train d'avoir une sorte d'hallucination." Quelques mois plus tard, le phénomène s'est atténué mais Marjorie J. se souvient qu'une autre fois, en lisant son journal, les lignes imprimées dans la partie inférieure de sa vision périphérique étaient des lignes de musique : "Cependant, quand j'ai baissé les yeux pour les regarder, elles ont disparu, puis réapparu quand mon regard est remonté." Quand, quinze ans plus tard, Oliver Sacks a recontacté Marjorie J., celle-ci avait été opérée pour son glaucome, ce qui avait chassé toute hallucination.
Le cas d'Arthur S. est assez semblable. Il s'agit d'un chirurgien qui, en 2007, est en train de perdre la vue en raison d'une dégénérescence maculaire, une maladie de la rétine. Des portées commencent à lui apparaître et ce pianiste amateur se dit qu'une partie de son cerveau est peut-être en train de composer de la musique dans son coin. Il se demande donc s'il peut la jouer ! Malheureusement, en y "regardant" de plus près, si tant est que l'on puisse "regarder" une hallucination, Arthur S. s'aperçoit que les partitions sont illisibles, incroyablement compliquées, mélangeant quatre ou six portées, parfois avec six notes ou plus à jouer ensemble et des rangées horizontales de dièses et de bémols. Comme il le résume, c'était "un pot-pourri de notation musicale sans aucun sens". De plus, cette "pseudo-musique", comme l'écrit Oliver Sacks, avait la détestable habitude de n'apparaître que pendant quelques secondes avant d'être remplacée par une autre partition pas plus lisible.
Un troisième patient, Ted R., lui aussi pianiste à ses heures, trouve une astuce pour essayer de jouer ses "compositions" : il s'installe devant son instrument, pose un journal sur le pupitre et attend que les lignes imprimées disparaissent sous les portées hallucinatoires. La déception est de nouveau au rendez-vous car la musique est difficilement déchiffrable, notamment parce que la mélodie, bourrée d'ornements, se joue sur les notes les plus graves du piano, ce qui nécessite une demi-douzaine de lignes supplémentaires sous la portée en clé de sol. Pour ne rien arranger, là non plus les notes ne s'"affichent" pas longtemps.
Dans le cas des patients souffrant d'une atteinte visuelle, l'apparition de ces partitions s'apparente à un syndrome connu depuis 1760, le syndrome de Charles Bonnet, du nom du naturaliste genevois qui l'identifia le premier chez son grand-père, un homme quasiment aveugle, ce qui ne l'empêchait pas de "voir" des personnages, des animaux, des constructions, etc., car comme l'a fait remarquer Oliver Sacks dans une conférence (disponible ici avec des sous-titres français), on voit aussi avec le cerveau. En revanche, il est plus difficile d'expliquer l'apparition de ces hallucinations chez des personnes n'ayant pas de trouble de la vision, comme c'est le cas pour la moitié des huit patients dont parle l'article. Ceci dit, pour les quatre autres cas, on note que deux sont atteints de la maladie de Parkinson, qu'une troisième a eu ces hallucinations lors de fortes fièvres et que la quatrième voit des portées pleines de notes lorsque, encore à moitié dans ses rêves, elle émerge du sommeil. Oliver Sacks se demande donc si, lorsque la chaîne du traitement de l'information visuelle est perturbée pour une raison ou pour une autre, le cerveau n'a pas la possibilité de prendre en quelque sorte le relais en fabriquant et en imposant des images.
Mais pourquoi de la musique ? Même si l'échantillon est trop petit pour qu'on puisse en tirer des généralités, Oliver Sacks note que, sur huit patients, sept sont des musiciens actifs, amateurs ou professionnels (et la huitième a tout de même pris quelques cours de musique dans son enfance, époque à laquelle elle a eu ses premières hallucinations). Pour eux, les notes inscrites sur les portées sont analogues à une écriture. Pour construire ces hallucinations, le cerveau irait donc puiser dans cet alphabet particulier, tout comme il lui arrive, chez d'autres personnes, d'aller chercher la source de ses images inventées dans l'alphabet servant pour écrire. Oliver Sacks, dont la vision est très mauvaise, reconnaît souffrir lui-même d'une forme affaiblie de syndrome de Charles Bonnet se référant à l'écriture. Lorsqu'il regarde une surface vierge de motifs (murs, plafond, ciel), il lui arrive ainsi de distinguer des N, des W, des H, des T, ainsi que des lettres ressemblant à des runes. Si jamais Oliver Sacks écrit un jour son autobiographie, on peut d'ores et déjà lui suggérer un joli titre : l'homme qui prenait le ciel pour du papier à lettres...
 Pierre Barthélémy