samedi 27 novembre 2010

violence faite aux femmes

 http://www.reflexiondz.net/VIOL-INCESTE-Quel-sort-pour-les-victimes_a7231.html

VIOL, INCESTE... : Quel sort pour les victimes ?

Aborder le sujet des violences faites aux femmes, telles que le viol, l'inceste demeure une initiative très délicate, surtout que l'on constate un manque d'existence de mesures en matière de prévention. Des phénomènes qui ont pris de l'ampleur au cours de ces dernières années. Combien sont-elles ces femmes touchées dans leur honneur ? Les auteurs de violences contre les femmes sont très divers, mais peuvent être regroupés en trois principales catégories, selon la Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes CEDAW (Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes). 
La famille constitue la première catégorie, où l'on recense les violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence non conjugale, et la violence liée à l'exploitation.
La deuxième catégorie est la collectivité, espace dans lequel les femmes sont victimes de viol, de sévices sexuels, de harcèlement sexuel et d'intimidation au travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs, de proxénétisme et de prostitution forcée. 
Enfin, la troisième catégorie, c'est l'Etat, responsable de violences qu'il a directement perpétrées ou qu'il a tolérée ; cette catégorie englobe la violence engendrée par la législation d'un Etat. 
L'Algérie est touchée par ces trois catégories avec, comme dénominateur commun, l'insuffisance des politiques développées par les autorités publiques pour prévenir ces violences et punir leurs auteurs. A cet effet, dans cette contribution, nous allons parler de certains cas de violences répertoriées dans les catégories deux et trois. Des fléaux tabous et marginalisés, bien qu'il ait des répercussions psychologiques et sociales très importantes, pour les pouvoirs publics et la société ! Malheureusement, il est de ces tabous qui se retournent contre ceux-là même qui refusent d'en parler. Certes, être une victime de viol ou d'inceste est une raison sociale qui n'existe pas dans notre culture. Mais les phénomènes existent et ne connaissent pas de fléchissement. Il faut donc regarder la vérité en face, en parler et y trouver de solutions. Le viol et l'inceste sont des phénomènes ayant leurs racines dans un système patriarcal d'inégalité de domination d'un sexe par l'autre, de discrimination et d'agression. Ils déshumanisent la femme et la détruisent dans son identité propre. C'est une invasion de son corps par la force et une atteinte à son intégralité physique. Dans les expéditions individuelles, aventurières, punitives et ravageuses d'atteinte à la dignité de leur corps, les victimes ne sont jamais montrées comme des héroïnes. Elles sont présentées comme des victimes passives. Leurs blessures et traumatismes n'ont pas donné lieu à des poursuites contre les auteurs de ces dépassements comme criminels de guerre. Pis encore, lorsque ces femmes ayant subi les viols collectifs ou individuels se retrouvent portant les graines de leurs violeurs, leur souffrance n'est pas prise en considération...Les mariages de jouissance imposés par les islamistes, durant les années 90, a été la meilleures couverture pour les viols organisés. Certaines filles et femmes violées ont été livrées, généralement, par leurs pères, mères, et voisins pour les « moudjahidines » de la cause islamiste contre leur propre gré ... comme la jeune mère « terroriste » arrêtée à Annaba avec ses 07 enfants issus de 04 « émirs », le 18 avril 2006 par les forces de l'ANP. « Elle a été l'épouse de 04 émirs » . Sachant que depuis une décennie et demie, le viol, en Algérie est utilisé comme arme et stratégie de guerre par les groupes islamiques: punition sexuelle infligée pour rappeler à la femme les limites de son sexe, les limites de sa présence dans la sphère publique ; acte de terreur afin de décourager les femmes de poursuivre une activité minimale de survie économique ... Le statut des femmes, d'épouse temporaire évolua dans le maquis, prétextant que l'islam a autorisé cette pratique sauvage, en s'appuyant sur le verset 23 : 1 et 5 - 7: « Heureux les croyants ... qui se contentent de leurs rapports avec leurs épouses et leurs captives. On ne peut donc les blâmer... » Et le hadith 4 : 24 : « Versez les honoraires aux femme dont vous aurez joui pour un délai déterminé ». Les musulmans chiites, continuent à reconnaître« ce viol », (articles 1075 - 1077 du code civil iranien). Un tel « mariage » dans le « maquis » ou dans « la famille », peut avoir lieu pour une période déterminée d'une nuit, d'un jour ou de plusieurs jours. Il peut porter sur des rapports sexuels ou sur des simples flirts : « Le mariage temporaire est légal pour une durée variant de une heure à quatre - vingt - dix - neuf ans, l'homme peut contracter autant de mariage temporaires simultanés qu'il le désire, il peut cesser le contrat quand il le veut ... » La haute autorité islamique a considéré que les femmes violées par des terroristes étaient des victimes, et qu'elles avaient le droit d'avorter dans certaines conditions. Par contre, il n'est absolument pas fait état des femmes violées par les forces obscurantistes, miliciens ou individus. Quand ces femmes ont demandé à être indemnisées en tant que victimes de guerre, le ministre de l'Intérieur leur a été répondu que si on les indemnisait, tous les mois lorsqu'elle recevrait leur pension on leur rappellerait l'acte de viol et que quelque part cela équivaudrait à de la prostitution... Donc, la reconnaissance des femmes comme victimes de guerre n'est pas d'actualité. Généralement, les femmes violées par les terroristes et libérées reçoivent un PV attestant de leur viol. Par contre, dans le cas où des femmes enlevées puis violées se sauvent, si elles ne déclarent pas immédiatement leur viol aux services de sécurité, un flou s'installe autour de leur situation en ce sens qu'on met en doute leur viol par les terroristes et que dans l'écrasante majorité des cas, ces femmes ne vont pas tout de suite voir les services de sécurité parce qu'elles ont trop honte de leur viol ; leur premier geste est d'aller se laver et donc de faire disparaître tous les stigmates de l'agression. De 1991 à nos jours, plus de 6.000 femmes ont été violées et beaucoup d'entre elles assassinées dans des conditions barbares. A titre de rappel, pour le seul mois d'avril de l'année 98, 1000 à 3000 jeunes filles ont été violé par des terroristes dans un maquis de la région de Saida, suite à un témoignage diffusée, pour la première fois, par la télévision algérienne, et rapporté par la presse algérienne, le lendemain, d'une jeune fille de 17 ans, violée elle aussi. Mais, qu'aucun chiffre n'a été avancé, à ce jour, par les autorités concernées sur le nombre d'enfants - nés et femmes « avorter » à la suite de cette tragédie !!! Ces chiffres demeurent encore approximatifs. Les rescapées de cette pratique éprouvent des difficultés à en parler. Brisées, enfermées dans un mutisme, elles sont renvoyées à leur solitude par des proches incapables d'assumer les conséquences d'une telle situation et une société en état de choc. Le viol s'inscrit dans une logique d'anéantissement voire de destruction du lien social, et le premier de tous étant bien le lien de filiation. Lorsque ce dernier est détruit, que reste-t-il de cette relation protectrice qui donne sens à l'autorité paternelle ? Pour l'inceste, qui est vu, par le code pénal, en son article 337 bis, comme une relation sexuelle entre un homme et une proche parente, en ligne descendante ou ascendante - le secret le mieux gardé inavouable et difficilement vérifiable même quand le scandale éclate et arrive aux oreilles du juge, reste marqué du sceau du silence, que la société y préfère garder, de la honte et du tabou. Ce qui pousse les auteurs de ces "crimes sociaux", à récidiver à tout moment en assouvissant leur instinct sur leur progéniture.
Dans le cadre de sa mission d'expert psychiatre auprès des tribunaux de Tizi - Ouzou, Boumerdes, Alger et Bouira (Lakhdaria), le Docteur Ben Abdellah a enregistré, de 1987 à 1997, vingt cinq (25) cas de relations sexuelles entre parents comme suit : 20 cas entre pères et filles, soit 80 %, 03 entre fils et mères, soit 12 % et 02 cas entre frères et sœurs pour un taux de 08 % (In le Soir d'Algérie - mars 2004, « l'inceste en Algérie » de S.A.M). Pour ce psychiatre, la réalité est toute autre, les chiffres noirs de l'inceste sont voilés et tus, car, la sauvegarde de l'esprit de famille, surtout si les conjoints sont unis, la peur du scandale, les représailles en cas de couples séparés sont autant de causes pour l'étouffement de ces affaires. Plus grave encore, dans le bilan de la gendarmerie nationale, établi pour les sept mois de cette année en cours, il est fait état de 113 viols ou tentatives de viol et 116 personnes arrêtées en Algérie. l'attentat à la pudeur ou tentative avec ou sans violence sur personne mineure trône, tristement, avec 305 affaires traitées. Autrement 305 victimes qui viennent s'ajouter aux cas d'inceste entre parents de ligne descendante ou ascendante ou encore l'inceste entre parâtre ou marâtre et le descendant de l'autre conjoint. On enregistre, également, des chiffres tout aussi inquiétants sur les viols ou tentatives de viol sur des mineurs avec 93 cas et 176 actes contraires à la décence « Algérie : 724 agressions sexuelles en 7 mois ». Notons que les incestueux sont sujets à des peines judiciaires très lourdes, allant de « 02 à 20 ans de réclusion (en fonction du degré de parenté) » : peines mentionnées en l'article 337 du code sus - mentionné. Dans tous les cas, précise son bis, si l'inceste est commis par une personne majeure avec une personne mineure de moins de 18 ans, la peine infligée à la personne émancipée sera supérieure à celle infligée au partenaire incestueux qui n'a pas atteint la majorité et la condamnation prononcée contre le père ou la mère comporte la perte de la puissance paternelle ou de la tutelle légale. Une lecture critique au premier degré de cet article révèle la rigidité et la froideur coercitive du Code pénal qui ne fait pas place à la notion de victime dans l'acte d'inceste, même s'il fait des concessions aux enfants et aux mineurs. Pour ces filles qui sont devenues, par la force des choses, enceintes, qui sont à l'origine, victimes de relations incestueuses et de viol, recourent, en majorité, à l'avortement. Conséquences dérivant des viols : Grossesses non - désirées ! S'exprimant sur la situation des mères célibataires, lors de son passage à l'émission « Tahaoulat » de la radio chaîne I, durant la mi - octobre de l'année 2005, le ministre de la solidarité et de l'emploi, Monsieur Djamel Ould Abbes, a donné ce chiffre effarant : 3000 mères célibataires sont enregistrées chaque année en Algérie. En revanche, l'enquête menée par le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap) au profit de l'Unicef, durant cet été, a révélé que la plupart des mères célibataires sont issues de familles défavorisées, prés de la moitié de ces femmes ont été victimes de harcèlement sexuel et d'inceste. Aussi, ce phénomène, si implanté dans la conscience des algériennes et algériens a fait qu'en matière de législation, aucun texte n'aborde, encore moins ne défend, le statut de la mère célibataire ; comme le prouve, ainsi, le code algérien de la famille dans son article 40 : « La filiation est établie par le mariage valide, la reconnaissance de paternité, la preuve, le mariage apparent ou vicié et tout mariage annulé après consommation ... » L'enfant né hors union matrimoniale est donc illégitime et la filiation naturelle est obligatoirement maternelle. Ce qui en découle donc un abandon caractérisé de l'enfant issu de ce travers social. Ce code est toujours dans l'esprit du droit musulman ou il n'y a pas de relations sexuelles hors mariage ! Car avoir un enfant hors du cadre d'un mariage est synonyme de problèmes sociaux et psychologiques. Cette mère célibataire, victime d'une violence sexuelle de la part d'un parent, un terroriste ou un collègue de travail, est dans la plupart des situations rejetée par sa famille et la société. Influencée par une civilisation pleine de tabous et contradictions, cette dernière ne pardonne pas à la fille d'avoir eu « se laisser se faire ». Car, c'est une atteinte aux mœurs et à la pudeur... La peur du qu'en-dira-t-on pousse les parents des filles concernées à agir en allant parfois jusqu'à commettre un meurtre pour laver l'affront. C'est comme ça que ça se passe chez nous depuis la nuit des temps et ça le restera encore longtemps dans certaines localités tant que les mentalités n'évolueront pas. Si une fille tombe enceinte hors mariage son sort est vite scellé. La mort ou la répudiation...

Samir REKIK : Journaliste indépendant.
Samedi 28 Août 2010

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