mercredi 2 juin 2010

deux livres me reviennent à l'esprit.

la séquestrée de Poitiers. André Gide
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-36006882.html

Herculine Barbin 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Herculine_Barbin
texte à telecharger: 
http://www.leboucher.com/vous/_accueille.html?herculine/barbin.html~centregc

petaflop

le petaflop est une unité de mesure. Il correspond à un million de milliard d'opérations à la minute, en informatique. Les ordinateurs qui petaflopent s'utilisent pour la recherche ( laquelle? ) en boursicotage?
Vivement que tout ça se prenne les pinceaux, que les réseaux sautent, vive les pannes électriques, on ira boire des coups ds les rades avec des lampes frontales équipées de leds. 
Bon,  faut que je me concentre 5 mn , j'ai 3000 m de plaisir en perspective, je savoure d'avance. Je vais badigeonner mon masque au liquide vaisselle pour colmater. Plus de fuite, c'est garanti. J'espère que ça ne va pas  me foutre  des boutons partout sur la tronche. 
En vrai, je vais vous le dire, j'aime bien les ordi qui vont vite, j'aime bien les progrès de la chirurgie,  la mécanique sans frottement, j'aime bien les machines pas possibles qui font des trucs impensables. j'aime bien quand on est moins débile que d'habitude. 

pour Vale, rien que pour

Vale m'écrit
" depuis tout ce temps où je vous lis, je me pose quelques questions...
Vous semblez disposer de beaucoup de temps libre, non ? Vous ne travaillez donc point ?
Et, certains de vos propos me chagrinent. A chaque fois que vous parlez d'amour, c'est toujours teinté de négatif. "tracas, se plier au désir de l'autre", etc... je n'ai plus en tête vos propos exacts.
Vous ne savez donc pas que l'amour donne des ailes ???
Qu'il porte ?
Ce désir si bien chanté par Sanson, "désir de désir, intense. Désir de désir, immense. Désir de chaud...".
L'Autre n'est pas obligatoirement une contrainte, comme vous le dites.
Kesskisepasse donc ?
Et si vous alliez vous allonger, non ? n'en déplaise à Onfray, ça peut aider.
Vale  "

Non, Vale, en ce moment , je ne travaille pas . Le chamane qui, dans son beau cabinet, me fait parler de moi et que de moi, comme si j'étais à la fois  la maman juive de moi-même et moi-même,  progéniture de maman juive qui est moi-même,  vous voyez l'affaire.. je disais donc que mon chamane me délivre non seulement des  émois de tous mes moi ,  mais également, tous les mois me délivre une prolongation officielle. Un tie break extensible tant que besoin. C'est écrit, signé , tamponné.
Je m'offre ce luxe, ce super luxe de notre époque ; du temps et moi.  il est vrai que la morale actuelle ne pose plus la question du bonheur mais impose le labeur dans la sueur et le sacrifice inexorable. Seulement, j'ai pas que ça à faire, j'ai un autre programme sur le gaz,  je me dois  impérativement  de savourer chaque seconde de ce temps qui m'est enfin restitué.. Je me laisse naitre. Avant, je n'étais pas assez forte. Ce sont  des années de thérapie, environ 10 ans , en plusieurs séquences, 7 ans bon train, sans sécher une seule séance  puis un an,  de temps en temps , pour gérer les affaires courantes. Les 7 premières années ont consisté à rassembler et faire remarcher ensemble  tous les morceaux  de moi, pulvérisés dans la galaxie. L'anéantissement,  c'est le classique symptôme des personnes  dont l'intégrité physique et morale a été malmenée . La psy m'a sauvé la peau, les os, le cerveau et l'humour.
En ce moment, je nage dans mon grand bassin, je bulle dans mon  périmètre  ni sous estimé, ni surestimée , bien axé ou un peu flottant. Personne ne vient m'emmerder, nom de dieu! A ce niveau, le monde est sans limite , il y  a de place pour tous. Plus l'on est à savoir  prendre place au milieu de soi,  moins on se gène, se gratte, se fout sur la tronche. J'aime les gens qui habitent leur  périmètre. Ils n'écrasent pas,  sont  régénérants et  généreux. Je suis attirée par eux comme par  les chats. Ils  me laissent  en cadeau un  bonheur à distiller tranquillement pendant les jours qui suivent leur passage. Je viens  de passer quelques heures avec une personne qui possède ce don. c'est superbe, magnifique.
Ah oui... "désir de désir, intense. Désir de désir, immense. Désir de chaud..." ça donne des ailes.. ces grandes immenses ailes,  spéciales looping et rase-mottes, double salto arrière et piquet en torche, carlingue  en feu, puis écrasement au sol,  désossée.  Je sais me damner avec délectation et me relever. Seulement des fois , voyez vous, y'a des séries noires qui font dire : " là, c'est clair, je dois être karmiquement maudite  ou, au mieux,  ensorcelée". Alors je me fais pousser des ailes d'eau, je me chouchoute, je prends soin de moi en attendant des jours meilleurs. Je suis une amoureuse,  une ringarde, une droguée de sentiments et d'empreintes physique de l'autre, j'adore les plaisirs de la chair et de l'esprit. Voyez le genre. Mais je préfère rien plutôt que du moyen ou de l'ennuyeux. En plus,  j'exige du haut de gamme, de l'exotique, du pas déja vu. Je ne carbure pas à l'ordinaire.
Mes termes ne sont pas vraiment "tracas ni "se plier aux exigences de l'autre" mais plutôt " comment détecter les trucs qui ne  me vont pas et que je ne  veux pas affronter de peur de la perdre, en sachant qu'on va se perdre puisque ça ne roule pas bien". Je trouve ça plutôt positif comme point de vue, le courage de partir au lieu de trampouiller tristement ds la morbidité. Je ne supporte pas (ou plus les drames), ça ne m'excite pas.
Ma parole vaut autant qu'une autre, une autre parole vaut autant que la mienne, enfin..jusqu'à une certaine limite,  les moralisateurs -trices, les intégristes de tout poil,  les méchant(e)s, les tordu(e)s, les haineux-ses , les chieurs, les peines à jouir qui font trinquer les autres par amour , c'est non,  simplement non. ça dégage à la kalash  s'il le faut mais ça dégage.
j'aime pas les tons de martyre. je n'aime pas la plainte à perpétuité. Je n'ai pas souvent la tête de qq qui travaille, oui c'est vrai, c'est vrai. Je ne suis pas une besogneuse. je rêvasse et je suis monotâche. Je m'ennuie à mourir à la sauterie annuelle du Préfet ou équivalent  et avec les gens qui se prennent au sérieux. C'est comme ça.

Mais je suis bavarde , bavarde, je n'ai parlé que de moi.
Vous cher(e) Vale,  comment ça se passe dans vos neurones,  le boulot, le cul, les sentiments, le temps qui passe, la mort, la psy
et qu'est qui vous intéresse à me lire , depuis le temps?

lundi 31 mai 2010

le cercle vicieux

je nage 
ça me donne faim
je mange. 
pour ne pas grossir , je nage  mais ça me donne faim
je vais acheter des protéines 
mais je sais bien que j'ai  plutôt envie de brioche, de confiture et pâte de sésame. Tout  va bien. tout va bien.  mais je ne peux pas arrêter de nager,  c'est plus fort que moi.
j'ai des jambes , j'ai des bras, veulent nager,  veulent bouffer. Suis passée au crawl sans m'en apercevoir; j'ai compris après comment je me suis fait avoir. 
tranquillement , 2000, 3000 m, en brasse hypnotique, 1h pour  2000m, c'est bon. 2km/h.. on en rit.
Pendant un mois, deux à trois fois par semaine. je prends des forces. ça grogne, ça trépigne dans les jambes, je suis obligée de les laisser faire. les bras et les jambes prennent le contrôle et passent en crawl, un bon crawl, souple, qui ne fait pas d'éclaboussure. ça avance bien, carré mais rond .  Aujourd'hui , je rigolais  en pensant à des semis qui ont mal fini. Comme chacun sait,  la terre en limousin est acide. il faut donc y  ajouter de la chaux pour alcaliniser ( j'ai fait 2 Secondes C et une première D, je sais donc de quoi je parle). Je cherche de la chaux dans la grange , arggl  plus d'aérienne !  mais reste un fond d'hydraulique, de la vraie grise pour gros travaux.  Pas grave, deux trois mesures , mélangées à la terre, hop hop vite fait bien fait . Je sème les belles  graines germées, j'arrose  et j'attends de voir. Oh!  ça n'as pas tardé. Le lendemain matin, je gratte un peu, impossible, trop dur. du béton. mes germes;  les pieds pris dans le béton .  j'avais fabriqué des parpaings bien moulés dans les jardinieres. Evidement j'ai rien dit, pour éviter qu'on se moque de moi. j'ai refait germer d'autres graines,  trouvé de la chaux vive à Gamm vert - j'ai éteint la chaux  dans mon  faitout en inox et , après refroidissement,  l'ai mélangée à  la terre toute neuve. Belle récolte.
Aaah Gamm vert, il y  a des nougats à la caisse, pas top, trop sucrés, pas assez de pistaches et d'amandes croquantes.. ( ah merdre encore bouffer)  et des chaussettes vertes. j'y ai acheté en promo un super hérisson  jaune à ramoner   
aah l'Alliance Pastorale :   http://www.alliance-elevage.com/dept11_11_01_004_liste_autres_1.htm l )
voila comment on mouline pendant 3km en pensant à des conneries. En vrai, je ne pense pas qu'à ça . 
Hier , j'ai du me sortir du bain mue par l'unique  Raison.  
- allez encore un tour .. 
- non,  tu sors maintenant.. 
- juste 100 m encore
- non ! tu sors maintenant
- trop tard, suis déja repartie, tralala
comme  ça 3 ou 4 fois. 
je suis sortie , j'avais soif .
Quel risque de nager encore plus longtemps?  Tendinite, tous les imbéciles qui forcent se font des tendinites. Comme ils sont accrocs , ils se bourrent d'antalgiques. Or, pas de ça chez moi.  L'autre risque est la fatigue après coup et le 3eme risque, le pire,  est de ne plus parler que de ça; du matos , des bons tuyaux, des régimes, des techniques.. berk berk berk . La preuve :
Aujourd'hui, mon masque prenait l'eau. j'avais pourtant tartiné le bord avec du beurre de karité et de l'homéoplasmine, j'ai du purger tous les 300 m. Je me noyais  dans le masque mais j'étais bien.


lavomatic

j'aime y aller , c'est un grand classique et pourquoi s'en passer? 
je vais faire court. hier soir , il fallait impérativement que j'aille laver mon linge sale. plus de tee shirts et plus de slips.
je teste un nouveau lavomatic . il s'avère que,  malgré les sous en énorme quantité que je refile au proprio des lieux, c' est pourri,  tout pourri.

il a  même fallu  demander à un musclé  de passage de m' aider à fermer le hublot. 

je n'ai pas regardé de trop près la crasse ambiante histoire de ne pas ruminer dans mon lit à 4h du mat:  " Putain de bordel, tu vas te chopper une saloperie de maladie  avec ces miasmes là,  précisement là , grouillants dans le tambour des machines  14 et 15 " et " pourquoi que  t'as  pas versé  ton habituel litre de bétadine rouge dans le compartiment rinçage ?  "
La flemme de tout relaver et merdre.. faut savoir dépasser ses obsessions. Arrêter de se prendre la tête avec ça, ce besoin d'y voir clair, ce besoin d' un monde idéal sans parasite, maladie et douleur. ça existe pas. faut s'y faire, avec ou sans moi , la planète tourne.
 
oui, y'a des microbes partout et des malheurs ...et pourtant , elle tourne.

dimanche 30 mai 2010

droguédo

Suis droguée d'eau, ne m'arrêtez pas,  je ne suis ni coupable ni innocente. Je suis benaise des jambes et des bras,  légèrement niaise.

j'ai pensé

Ce matin, je me disais qu'avec PP,  on pourrait bien devenir instituteurs- ensemble-  dans la même classe. ils seraient heureux les mômes. ils apprendraient l'araméen,  seule langue autorisée dans les BD que nous dessinerions  ensemble. La méteo serait déclamée toutes les heures en langue des grenouilles  (et celles tétards biensûr). Toute activité serait interrompue pour respecter le sommeil  des  chatons repus,  nichés sous le ventre de leur mère dans de petites caisses molletonnées. il y a en aurait 6 au moins par classe.  On reprendrait les plans de Leonard de Vinci pour fabriquer des catapultes. Nous irions herboriser. Je ne vous dis pas quelles plantes seraient nos préférées.
Avec Oscar la coqueluche, Polo viendrait sonner les heures importantes de la journée (manger,  gouter, récré) au saxo  en ré mineur.
ça serait Juin  tout le temps,  juste avant les vacances.

samedi 29 mai 2010

de Magritte à Duchamp

Hier soir , avec PP le Moqueur, on se retrouve pour aller à un concert d'orgue  ( pour la suite voir son blog: http://pplemoqueur.blogspot.com/ )
voila le butin : un bénitier et  des fois qu'on en aurait oublié l'usage, il y a une étiquette "bénitier" collée au dessus . 
De Magritte à Duchamp, il n'y a qu'un pas . 
Faudrait surveiller l'objet des fois que des touristes le prendraient  pour un urinoir. 

et dans un coin,   des ados se castagnaient. La société devient violente.

vendredi 28 mai 2010

on avait dit le 8 Juillet , lacher de cousines

bon alors qui vient? cousines  et  pas cousines
on s'en fout au fond,
c'est pour se faire plaisir

de l'ordre et du désordre, rapidement

j'aime d'abord le bordel personnel , le chaos, le désordre parce que c'est la vie qui déborde malgré les barrières Vauban ( un petit sejour en voirie communale , ça vous forge un lexique). En pratique, le chaos  n'est pas toujours plaisant. à forte dose , ça peut tuer.
j'aime le calme, l'ordre qui vient après parce que ça repose,  permet de regarder de plus près,  d'écouter, de jouir. Je hais travailler dans le speed , ça me fiche mal au crane. j'aime forniquer avec ordonnancement  et précision. A forte dose, ça endort.
j'aime l'ordre s'il sert la liberté et s'il sait s'en tenir à ça.
je ne sais jamais si , en me réveillant,  ça va être le bordel ou le calme. Seule ou avec d'autres.
Aujourd"hui piscine puis autre chose puis concert à St Sulplice. Je guette  le petit bordel salvateur  comme le  zef,  qui va  enrayer ce programme trop bien huilé.
je n'ai pas la carrure des grands désordres de masse. Je sais a  peu près comment ça se termine ;  dans le sang de la curée puis dans l'ordre des chiens intéressés et obéissants.

j'ai de l'avance, il est à peine 5h . / S'en sortir

Cette histoire d'appartenance à une classe  et d'exil de l'intérieur dont parle PP le Moqueur,  me tiennent éveillée. L'eau du thé boue. j'ai l'impression d'être en hiver et qu'il est bien plus tard.
Ne pas revendiquer d'appartenance à  une classe ou une région , un pays , une couleur ou une langue, c'est planer? En tout cas , ce n'est ni opportuniste ni démago ni agressif de ma part. c'est comme dieu, je m'en fous.
j'ai eu du bol  d'être née en Poitou qui n'est qu'un lieu de passage , un rien géographique, un rien culinaire , un rien en vin, un rien de pensée. Michel Foucault y est né . il en est vite parti . ça doit plus difficile de ne pas se revendiquer d"'ici" en étant bourguignon ou bordelais. 
je suis issue de la LibertéEgalitéFraternité. Je le souhaite pour ceux d'après. je revendique le bon, le très bon  et le bien , le très bien, le délicieux pour tous. ça rendra peut être moins con.
le nomadisme.. pas vraiment, l'idée de  n'avoir que mon sac me fait flipper. Pourtant je me sens  prête à toujours l'affronter, un peu comme la mort. Si la maison flambait, je ne chercherai qu'à sauver ma carte d'identité et autre paperasses, celles qui prouvent que je suis française,  juste pour m'éviter les emmerdations administratives . Le reste peut cramer, c'était inscrit.  je n'ai rien, pas de clavecin à sortir au milieu de la nuit. quelques livres peut être. Je ne sais pas si j'aime avoir quelque chose pour moi à cause de l'inquiétude d'avoir à  le sauver.  Un renoncement d'avance ? peut être. Le renoncement comme porte de sortie honorable.
j'ai quand même toujours en tête  qu'il faudra partir d'un instant à l'autre  parce que je ne suis pas de là et que ça sera toujours comme ça . Encore cette histoire de légitimité. tiens, légitimité de quoi  au fait?  d'aimer hors classe désignée. Aimer dans son acception large. Aimer largement.
Se sortir de son milieu, sortir de la fatalité programmée .
Pour ça, mes frères ont fait les 400 coups, monté  des plans et des plans d'esbroufe, plongé ds tous les métiers,  se sont  barrés laissant des ardoises grande comme ça, le scandale étant que seuls les riches ont le droit de le faire , les petits pauvres sont assujettis à la morale. Cramer en nuit ce qui reste et recommencer . On le savait , pas de matelas, pas de parents pour donner un coup de main, pas d'héritage en vue, aucune sécurité matérielle, pas de voiture à 18 ans comme tous les ploucs, alors  on crame, on bouffe tout ce qu'on a  et vite surtout. Je suis devenue fonctionnaire aussi  pour avoir un mois d'avance de trésorerie et ne pas être virée du jour au lendemain. Mais rien n'est acquis,  jamais. Je ne retiens jamais de force, ni objet ni personne. Dans ma vie, j'ai acheté deux objets inutiles, une jarre à huile de noix et un panier à betteraves. Je décore pas ma maison, elle est brut de chaux, en couleur cette fois. Je me dis qu'un jour,  je filerai cette baraque à F.  ça lui profitera plus. Elle est plus une fille de l'avoir que moi,  et moi, je me barrerai ailleurs. Bizarre comme scénario.
je suis en arrêt de travail et je souhaite le continuer le plus longtemps possible. Ne plus être assujetti à un rôle dans un systême de code.  Suis de ces feignasses qui ne tiennent pas a coup de  discours sur le mérite ou  la honte, ni  la justification morale. Le monde tourne comme il peut, je suis aux abonnées absentes.. Les  machines à faire du bruit me cassent la tête.

jeudi 27 mai 2010

classe sociale

il m'a toujours été difficile de me classer socialement. Je me vis plutôt comme hors classe. je sais pourtant que j'appartiens à une  moyenne classe économique.  Je me souviens d'une période d'aisance puis de  la chronique dèche de mes parents et du  large confort  chez mes grands parents. Je me souviens surtout que tout le monde est priori digne d'intéret . ça n'était pas dit mais c'était fait. Ma mère possède cette capacité d'ouverture aux autres dont j'ai hérité comme tous mes frères et soeurs. Elle possède aussi ce don pour faire passer la notion du hors temps; le sublime.  Mon père est issu  d'un croisement étrange d'aristocratie déchue et de non man's land intérieur. De ce coté, je vois la démerde et la fuite. Nous avons vécu à la campagne bien que pas  agriculteurs. Nous ne mangions que bio. On en parlait pas en ces termes à l'époque.  Ma mère "passait au magasin de régime". Jamais à la maison ne se trouvait de pain blanc, "le pain de français", jamais de cochonnaille, jamais de gras. Ma mère cuisine impeccablement cette cuisine là, excepté un mémorable gateau aux citrons sans sucre, classé dans la rubrique " danger:  peut tuer". ma mère était anti-français  pour tout , le foot, l'armée, de Gaulle,  le parti communiste, le nucléaire, les colonies.  A la maison, Il y  avait des poules, des lapins,  des cochons, des chêvres , une femme de ménage et un jardinier ivrogne. Nous vivions en tribu. Fallait toujours cacher ses chaussettes pour ne pas se les faire piquer. On buvait de la limonade, des fois. Pas de salle de bain mais une chevrolet Bel Air. Selon les visites,  ça parlait américain , allemand, russe,  poitevin ainsi qu'un pataouette sauce famille. Nous avions des gateaux puces ( soit des miettes dans le lit, soit une peau rugueuse)  et on "atsinait nos sapaguies" (on enfilait nos chaussures). Ma soeur Fifi hypnotisait ses camarades de classe  de CE1 pendant la recré. Elle les faisait pioncer au milieu de la cour .  Mes frères se prenaient des coups ds la gueule. j'ai vécu chez mes grand parents.
Mes grands parents maternels n'avaient pas beaucoup d'amis, étaient ouverts à la bizarrerie, par le boulot, par goût aussi . ils n'aimaient peut être  pas être comme les autres. Ils étaient " perso" avec des caractères bien trempés. Ils mangeaient  de la viande, des fruits de mer , du pain de français et ma grand mère laissait tout bruler. Ils étaient catho bien pensants et  gaullistes, la guerre normal,  n'aimaient pas les arabes mais ils disaient qu'on aimait maintenant les juifs parce qu 'on les avaient massacré. ils disaient "que la foule est versatile, aux Rameaux , on l'acclame etc etc". Mon grand père croyait ? croyait pas ?  j'en sais rien.  il aimait son boulot , il n'y a que ça qui comptait et sa femme. A table, Il y  n'était  question que de musique, de son, de jeux d'orgues, de chantiers et de devis. J'ai le souvenir d'un brassage permanent. Ma grand mère était une femme de devoir, de force et  d'autorité. Elle avait un regard droit,  toujours droit et transperceur des âmes, de la mienne évidement. Elle se prenait des fous rires peu charitables.
Avec tout ça  et puis le reste, je ne me pose pas devant les autres en tant que sujet d'une classe, bien que j'y sois évidement renvoyée. Au boulot, mes subalternes ne sont pas de la même classe que moi surtout de  classe culturelle. Je ne me sens pas bien dans les mises  en scènes conventionnelles, ça ne me rassure pas du tout qu'il faille en passer par là pour que ça marche, le monde et les rôles.  Je n'aime pas être chef, suis tyrannique. Des fois , j'aimerais être parée d'une cicatrice de sabre autrichien sur la joue,  une pas une trop moche mais juste assez  présente.  je sais même qu'après le duel,  la blessure doit être passée tous les soirs  au sirop de sucre pour ralentir la cicatrisation, ça marque mieux. je peux entendre toutes les psy analyses possibles, je m'en fiche. j'assume totalement.
j'ai perdu le fil de l'appartenance sociale. pas grave. parce que de toute façon ça n'a pas grand sens. La notion de classe  pas lieu d'être en moi.

revue du ciel

je dis seulement que j'ai regardé ce ciel et que j'ai pris le temps de  faire ces 4 clichés. C'est une histoire de temps que je raconte, le temps passé, le temps à la flotte. Il est moche cet immeuble, oui.
Est ce que tu travailles ces temps-ci?  ( faut entendre "à ton oeuvre  ").  "Faudrait dire que c'est douloureux"  me conseille PP le Moqueur.
Je ne revendique aucun statut pour l'instant. Je ne crache dans aucune soupe. Je ferai bien ce que je veux après tout. 

bereshit

et c'est ainsi que le film peut commencer

découpe sédimentation