Ce we, c’était la St Martin et je me suis mise à penser à la charité.
Faudrait pas oublier qu’étymologiquement , le mot vient de caritas, amour de dieu pour ses créatures, différent d’eros et d’agape ou de philia.
Cette charité de l’ancien testament est un commandement, un devoir. Le fait qu’elle ne puisse pas être négociée, permet de ne pas laisser le geste charitable dans le domaine de l’affect mais de le passer dans celui de l’intellect. Charité c’est tsedeka en hébreu, qui à la même racine que justice ( tsedek). Quand on parle de charité , on devrait entendre la relation juste à autrui et non pas une berk histoire de dames patronnesses. Cette loi encadre et protège donneur et receveur de l’impasse sentimentalisme. La loi oblige à raisonner et donne à penser.
Tu dois donner ce qui est juste mais aussi ce qui reste dans tes limites ET tu dois apprendre à recevoir car on est toujours le pauvre de quelqu'un, parce que c’est la loi et non pas une histoire de mérite. Enfin, c'est mieux pour tout le monde quand les biens circulent.
Je reprends mon histoire de Saint Martin ( sa biographie se trouve sur wiki , je ne vais pas la raconter ici)
Je me suis toujours demandé pourquoi saint M. n’avait pas donné le manteau entier mais seulement la moitié au pauvre qui crevait de froid. La réponse de cette moitié appartenant à l’armée romaine ne m’a jamais satisfaite.
Au départ de la vie de M. ( sa vie de m…) n’y avait qu’un seul morceau de tissu, tout tissé d’avance et tout allait bien pour le père de M qui, gradé dans l’armée romaine, avait décidé du sort de fiston : « tu seras un homme mon fils , le même que moi » même déguisement, même destin, encore du même . Sauf que le Martin voulait devenir cureton ou assimilé . Maintenant , on transposerait l’histoire en papa PDG d’Areva et fiston militant Green Peace. Pour se sortir de la coupe de son père, Martin junior doit trancher dans son héritage culturel .
Ce manteau coupé indique également la fin de l’ère romaine et le début du moyen- âge chrétien, rupture historique.
L’acte de trancher exprime donc et aussi la séparation d’avec les idées reçues. J’y vois aussi un acte volontaire, prendre sa vie en main. Césarienne...
Evidement cette histoire est avant tout symbolique. Le partage du manteau permet de distinguer le visible, le conscient et transmissible, de l’invisible, immatériel et a première vue non transmissible ,
Le mendiant ne pouvait pas recevoir cette moitié non transmissible et Saint Martin ne pouvait pas donner cette chose qui était en lui mais pas complétement maitrisée par lui,
Cette chose magique est la vitalité, dont chacun de nous est doté, particulière à chacun, taillée pour nous et pour personne d’autre. Cette chose qui nous met en ébullition et qui nous échappe tout le temps, est impossible à donner de manière volontaire.
En fait , la moitié visible, celle que l'on peut donner officiellement , sert de couverture à ce qui nous échappe, car la vitalité passe quand même, dans la trame de nos vies, dans les silences, dans les rires et les pleurs, dans les immenses bonheurs et les grands désespoirs.
En fait , la moitié visible, celle que l'on peut donner officiellement , sert de couverture à ce qui nous échappe, car la vitalité passe quand même, dans la trame de nos vies, dans les silences, dans les rires et les pleurs, dans les immenses bonheurs et les grands désespoirs.
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"La réponse de cette moitié appartenant à l’armée romaine ne m’a jamais satisfaite" dis-tu.
RépondreSupprimerEt pourtant... par cette injonction à ne pas distribuer la part propriété de Rome, c'est bien la sauvegarde de l'autorité que le brave Martin ne voulait ou ne pouvait en aucun cas transgresser.
Mais, blague dans le coin, comment peut-on affirmer que c'était bien sa part ? Si
ça se trouve c'était la moitié appartenant à L'Empire qu'il a fourguée en gardant soigneusement la sienne !
Ce faisant,par ce geste bien plus subversif fût-il caché, il deviendrait, volant "l'Autorité" pour secourir le pauvre, Robin des Bois ni plus ni moins !
et on peut encore gamberger , c'est ce qui est bien, se contredire et fouiner encore
RépondreSupprimerOn ne se contredit pas, on développe, on affine, on épure, bref on pense !
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