vendredi 6 août 2010

ce qui est normal

Ce qui est normal ne m'est jamais apparu très normal.
Essentiellement la règle d'être dans le  monde, différente si l'on est homme ou femme, distribution du pouvoir sur le mode éléphant/alouette.
Les scènes de tables festives m'ont toujours semblé  des plus aberrantes . Le rituel de répartition des tâches, répartition c'est beaucoup dire car  à table , le seul moment  où les mecs  s'activaient était la cuisson des brochettes au barbecue, la découpe du gigot , l'ouverture des huitres, le débouchage des bouteilles de vin. Je me souviens des blagues, celles que  le groupe permettait, autorisait, sollicitait,  portées  par le chef de bande  ou  de bandaison. Les femmes n'étaient pas autorisées  à raconter des blagues, c'était vulgaire et inconcevable. Le dressage des esprits et des corps passe aussi par ces rassemblements ritualisés.
Les  blagues de cul à 98 % sexistes ou anti pd ( les tapettes) disent  que le sexe masculin est la seule vraie référence possible et imaginable et que l'autre sexe y est soumis. Je me souviens qu'une femme  est baisable ou pas,  mettable ou pas, tirable ou pas, qu'elle est coincée donc mal baisée si elle ne rit pas de ces blagues et  une " vraie salope" si elle est bonne (au lit). Au fait , que se passe 'il donc de si sale avec ces femmes salopes?
A ces histoires, les femmes riaient aussi. Je n'ai jamais compris.  C'est d'elles dont on parle si abjectement.  Personne ne  riaient pas, personne n'a eu envie de dire "ça ne me fait pas rire"?Tout le monde était il tellement à l'aise sauf moi ?
Il y avait aussi les blagues racistes. Une autre époque me direz vous, oui oui. 

J'ai  regardéles pubs pour les films pornos et des extraits. 9 titres sur 10 contient le mot "salope"  Visiblement ce qui excite est de voir une fille, une femme se faire emboutir par tous les trous en même temps pour, in fine,  la  souiller.Tout ça pour son bien, pour la calmer ou/et pour la punir, cette "salope".
On démontre par l'audiovisuel donc par a+b , qu'au fond, elle n'attend que ça , se faire baiser dans l'avilissement et la violence, dans le négatif. Faut  s'y mettre à plusieurs pour l'amener à la raison et à  l'ordre. Dans le fantasme commun, la représentation négative des hommes est contenue dans la "perversion",  anecdoctisée, marginalisée  dans  de grands classiques  comme le   mangeur du pain préalablement trempé dans l'urine des toilettes publiques, le pédophile vicelard,  l'homme de pouvoir qui rêve  de se faire talquer le cul par une subordonnée et enfin jouer à la gonzesse en se faisant par exemple  sodomiser par  un gros noir . Dans les films de pd, il me semble que le fonds de commerce est basé sur la performance, gros sexe et exhibition des corps body buildés dans une esthétique classique et stéreotypée gréco-hollywoodienne. Même à tendance  masochiste ou morbide, le ton  reste celui   d'un  performeur accompagné par le ou les partenaires.
Les femmes,elles, doivent être révélées  à  leur vraie nature d'esclave, remise à leur vraie place, renvoyée à   leur essence masochiste et inférieure. Heureusement,  il y a toujours une bande de mec, des bons copains pour dévoiler aux spectateurs/voyeurs cette vérité  et leur faire voir comment les femmes doivent  uniquement jouir  de leur statut de dégradée. D'ailleurs y a t'il des scènes où les femmes jouissent vraiment ? non,  grosso modo, les films se terminent par des scènes sordides de marquage de territoire. C'est qui qu'est le chef ici!!! Elles gémissent.
Dans ces mises en scène,  les femmes participent   à  la révélation  de leur infériorité  aux yeux du monde et ça ne rigole pas. Leur présence à l'écran  signe leur consentement car si elles, actrices ET femmes, n'aimaient pas ça ,  elle ne seraient  pas là.   Elles actent elles mêmes leur soumission et  font voir le chemin de la vérité aux autres  femmes , spectatrices  un peu cruches. Elles gémissent beaucoup, apparaissent couchées ou à 4 pattes,  on ne sait pas trop  si c'est de plaisir ou de douleur d'animal soumis. On en conclut "de plaisir et de douleur". On joue sur une  supposée demande masochiste latente de leur part comme on suppose que les chiens aiment se faire botter le cul par leur maitre, qui ne doit ou peut  être formulée par la femme elle-même  (elle ne fait que gémir mais pas parler) et qui ne se révèle que via un homme, le vrai et seul révelateur. "Il faut un homme pour casser tes résistances. Regarde:  je sais de  toi ce que  toi tu  sais  même pas de toi même. Je te réveille, je te révèle". Dans cette version hard du  mythe du prince charmant que s'exerce la violence du pouvoir.
Quel est le vrai  héros des films porno?  l'acte violant  corrélatif à  l'exercice et la consécration d'un pouvoir absolu sur l'autre. Quel est le thème du film porno, le châtiment encouru par  les femmes et la suprématie du pouvoir mâle. On suppose donc  une faute  préalable. Pourquoi châtier les femmes?  Que lui reproche t'on ? La capacité à  faire naitre et, pour les petits d'hommes, de n'être  sorti que de ce trou là ( et non pas de la cuisse de Jupiter)? de les avoir berné parce que la vie sur terre  est frappée de  mortalité?  Les femmes détiennent le pouvoir de la vie. Soit.
Oui mais pas seulement.  Le pouvoir de jouissance des femmes exerce une terrible   fascination, les vagins dentés et castrateurs, les clitoris rivaux de pénis, les mythes d'amazones etc. la  jouissance féminine, c'est puissant. ça décoiffe,  une femme qui jouit. Plus c'est bien,  plus c'est insaisissable.
Peur que ça échappe et que ça demande encore plus ? Peur de ne pas être  potentiellement à la hauteur? Danger qu'elle ait envie de  passer à qq'un d'autre qui ferait mieux? Alors on se  met à plusieurs, en horde, pour éteindre le feu et maitriser la bête.
Ces jeunes mâles  ne sont pas sortis d'une homosexualité adolescente où ce sexe féminin que l'on méprise, ce trou noir cache aussi  leurs parties de masturbation collective, cf leur suprême  communion  sur les  terrains de foot.
La message porno est "faites  taire ces chiennes en chaleur".  Il faut les con/tenir, les baiser, les avoir. Il est impératif de les assujettir . Bouches  et sexes cousus , sexualité, sensualité sous contrôle, mis en conformité  à des "plaisirs/règles" normés et  inculqués au quotidien. 
On punit les femmes parce qu 'elles pourraient  jouir  "plus" que les mecs, être plus puissantes?  parce que si les femmes  accédaient à un statut de sujet sexuel,   elles pourraient envoyer un coup de pied dans " l'entre hommes" de  l'ado homo erectus ? 
Les stats montrent qu'une femme meure tous les 2,2 jours sous les coups de leur "compagnon" ( celui qui accompagne). je constate que  peu d'hommes se font  signifier dans la rue qu'ils sont sales sexuellement et que pour cela ils doivent être battus. Je constate que  le sexe des hommes est la référence (ce qui est bien est bandant , on a des couilles ou pas etc etc), le sexe des hommes n'est pas une souillure à souiller mais l'outil de la justice comme le colt.
Je ne dis évidement  pas que toutes les relations hétérosexuelles sont à jeter, je vois bien plein de couples  heureux, civilisés et certainement inventifs.  je  vois et parle  avec des hommes qui ne sont pas des machines de guerre et qui n'ont pas envie d'être assujettis à ces images.
mais ce qui m'intéresse surtout est de savoir  pourquoi les femmes acceptent quasiment sans broncher ces représentations  aussi négatives d'elles. 
Les femmes font  semblant de rire en riant  tout de même de blagues sexistes, comme les bons nègres quand on leur tape dans le dos en disant "y'a bon banania".
Elles font semblant de vivre en vivant  dans un monde où la norme sous jascente  et discriminatoire est une homosexualité d'adolescents.
Alors  pourquoi ne feraient 'elles pas faire semblant de jouir en jouissant tout de même ? 
que se passe t'il dans la tête d'un otage?  
Le syndrome de Stockholm semble être une manifestation de l'inconscient, poussé par le premier but de l'être humain : la survie. En effet, dans les fantasmes du sujet concerné, en s'attirant la sympathie de l'agresseur, l'agressé se croit hors du danger, croyant contrôler, même inconsciemment, les émotions de l'agresseur. Ce qui lui vaudra peut-être l'épargne de sa vie au profit d'une pacification pouvant être poussée à une fraternisation. En fait, c'est de l'angoisse que le sujet se protège, car le danger est toujours réel.
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10 commentaires:

  1. qu'est-ce qui vous prend à ratisser dans le caniveau ? Vous vous ennuyez à ce point ? Vacances, vacances...
    Et sur la vulgarité régnant dans les salles de garde hospitalières, non ?
    Et sur la brutalité des éleveurs de pitbulls , hein ? Pas un p'tit sujet ?
    Rien non plus sur l'utilisation des femmes dans les clubs échangistes ?
    Et ces putes, enrôlées, engeôlées, entoxicomaniées, non ? pas un seul petit mot ?

    Mais c'est que c'est bien vrai, les femmes seraient des exutoires ??? Comme vous y allez ? Il existe, ce monde-là ? Non non, juste dans les films.
    Pornos seulement.

    Eh ben , pas sortis de l'auberge, avec des poncifs pareils.

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  2. tiens donc, votre réaction est symptomatique, je trouve; l faut donc se taire sous prétexte que la violence est un poncif. un article contre la guerre aurait il suscité la même étiquette ?il faut donc se taire encore?

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  3. de quels symptômes s'agirait-il ????

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  4. Certaines femmes sont complices.
    Une amie m'a dit un jour qu'elle cherchait dans un homme, je cite : "un maître sur qui régner". A part le paradoxe "amusant", j'ai surtout vu une histoire de domination et de pouvoir, dans un sens ou dans l'autre. A pleurer de bêtise.

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  5. je crois que vous n'avez rien compris à mon propos, désolée de vous décevoir

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  6. Anonyme, vus ne me decevez pas .. je n'ai pas compris ceque vous vouliez dire , j'en conviens puisque vous le dites. Pourriez vous tenter d'éclairer ma lanterne?

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  7. petit frere, oui les femmes sont complices , est ce le syndrome du larbin? une flemme d'inventer d'autres types de relations ou de fantasmes? j'avoue que je nen sais rien. N'y a t'il de relations sado/maso?et salement maso?

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  8. salement ? ou seulement maso ?

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  9. incroyable ! l'hydre à deux têtes ! je m'adresse à votre frère et c'est vous qui répondez !

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  10. Anonyme,
    En vous lisant on se sent dans la situation de "A" s'adressant à "H", l'un des trois personnages du très marrant "Shaga" de Duras,je cite de mémoire : "Je comprends ce que vous dites, mais ce que vous voulez dire en disant ce que vous dites, ça je ne le comprends pas..."
    Vous êtes un personnage du théâtre de l'absurde, c'est extraordinaire et si rare n'en rencontrer dans la vie courante.

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