jeudi 3 juin 2010

Pour Vale, encore

Rien ne vaut une bonne discussion autour d'une table dehors, l'été. 
surtout autour de bonnes bouteilles. Dommage nous n'en sommes pas là.

Vale, ( eh oui, vous êtes Vale..) je comprends très bien que vous vous étonniez de mon temps libre, ce n'est pas coutume de nos jours de trouver des personnes qui ne sont pas occupées à trimer. Je ne l'ai pas pris mal , j'ai répondu. 
Les" intégristes, moralisateurs, peine à jouir ( oui oui , j'ai écris ça  aussi) " qui n'ont plus lieu d'être ds mon proche périmetre, ne vous étaient pas adressé sauf  si vous en êtes.. alors, oui. 
je continue au sujet du boulot.. je parle souvent à mon chapeau.
Je n'ai jamais été élevée dans la glorification du travail exténuant, ce  travail fusilleur des corps et des esprits. Mes grand parents ont travaillé mais pas dans le martyre. L'activité de mon grand père était certes alimentaire , elle était surtout sa vie, l'espace dans lequel il se réalisait. Ma grand mère était une femme de devoir, comme les femmes savent l'être à  leur manière, gérant l'entreprise, dirigeant techniquement, moralement, affectivement, la famille . La notion de travail est plus difficile à analyser au regard de cette posture. Ma mère, une autre complexité, a trimé pour nous élever, pas dans le sens petite misère. Elle a du bosser , elle l'a fait . Quand elle restait dans les champs à garder ses chèvres, ( elle était baba cool avant l'heure,) elle lisait. Maupassant, Zola, Vian, Céline.  Je les ai découverts vers 10/11 ans,  sur ses conseils,  (Vian , c'était un peu tôt). de ce coté, la sphère du travail n'a jamais été bornée. La gestion  de la maison et des gosses était une obligation " naturelle", elle la réglait comme ça pouvait.  Le bagne n'était pas l'activité de ma mère,  car elle était source d'autonomie. Le bagne commençait  quand mon père revenait du boulot.
Il régnait dans la famille étendue une forme d'ironie envers le corps prolétarien. Je ne parle même pas des communistes qui étaient, grosso modo, des débiles fumistes. Nous étions pas des ouvriers.
j'ai gardé pour modèle la manière dont  mon grand père vivait son travail, non dissocié de lui-même. Un travail doit apporter du plaisir et de la satisfaction. Il est mon expression. j'ai du  travailler comme tout le monde,  pas le choix.  J'ai exercé plusieurs boulots totalement différents, à chaque fois, je l'ai pris comme " oui , ça je peux le faire, pourquoi pas". Pour ne citer que les derniers, documentariste video ethno,   responsable de voirie, organisation et  pilote en chef  du  salage des routes,  gestion des manifestations sur la voie publique,   chef d'imprimerie et PAO ,  organisation  et gestion de contenu intranet/ extranet etc etc etc? A chaque fois , " ah oui pourquoi pas , je peux bien le faire"  comme on fait de la plomberie ou  une installation électrique. ça aussi , je l'ai fait . C'est facile. C'est chiant aussi. Je ne les ai  pas assez bien faits, en terme de  satisfaction personnelle. je les ai faits aussi bien sinon mieux que la plupart l'aurait  ou l'a  fait . ça ne me rassure pas, le sens du devoir.. . Attention , qu'on soit bien d'accord, je ne suis pas en train de me justifier. j'ai bossé pour crouter alors autant que ce soit le moins pire.  j'aurais bien aimé avoir le courage de ne rien faire.
je n'ai plus envie de prendre le problème par ce bout de la lorgnette. Je ne veux plus me dire " ça je peux le faire"  mais " qu'as tu envie de faire? " . 
Alors, qu'as tu envie de faire Lesa Faker? Récupérer ma parole, la transformer en image et en son et la lancer dans la vie. Ce n'est pas douloureux, c'est du boulot. J'en suis là , à récupérer ma parole et commencer la  transformation. ça avance lentement, pas de manière volontariste, ça vient au hasard d'une conversion,  souvent à la suite ,  ça vient d'un réveil au milieu de la nuit ou pendant l'endormissement. J'en suis à " être et dire" ,  j'en suis à " dire, c'est être". Je sais qu'une autre phase se prépare, la mise en forme technique. c'est du boulot. ça va me mobiliser d'autres neurones.
Ce soir ,  je suis passée à  " entendre, c'est être" . Quelqu'un me dit, ce soir :  " dors bien , je veille" . L'effet a été fulgurant. Je suis tombée raide dans mon lit. Je voulais écrire quelques trucs qui me venaient  mais impossible;  je suis restée engourdie devant la page web et blanche
et j'ai dormi, protégée.
Quelqu'un me dit  que je peux dormir tranquille parce qu'elle veille. Je n'avais jamais entendu ça avant. Me refusais- je à l'entendre?  et à me mettre en situation que quelqu'un puisse me le dire? . Je sais bien qu'on a déjà veillé sur moi et autour de moi,  enfant , adulte mais ça ne s'est pas dit ni entendu comme ça.
La fulgurance vient  de cette  évidence: puisque tu veilles, je peux dormir tranquille. J'ai entendu et  j'accepte. Je peux me reposer.
Il est tout aussi évident que c'est faux. Tu ne pourrais rien s'il m'arrive quelque chose, tu ne peux pas empêcher ma mort. Je suis une entité autonome.
Oui,  mais ce soir, cette parole, luxe offert et accepté à vaincu la mort. C'est étrange , non ? 
ps: j'ai bien rigolé,  les réactions à votre commentaire  n'ont pas tardé à jaillir comme des salves de flèches. Mes anges gardiens sont armés jusqu'au dents. Vous avez vu , ça ? les tontons,  sœurs, amis, inconnus, tout le monde  sur le pont , à la rescousse. Vous ne pouvez pas imaginer le bien que ça fait de se sentir protégée. 
bon , vous ne m'avez pas répondu;  je suis  curieuse de savoir pourquoi vous me lisez.
bonne journée à vous. 
pps: je vis dans le luxe

6 commentaires:

  1. mon côté voyeur...
    Vale

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  2. Et voilà: le petit pervers vous a sommé de vous justifier! Son message contenait beaucoup de fiel... Un peu de rhétorique ou d'analyse de contenu suffit à le voir! Il ne faut pas répondre à ces mesquieries pleines de sous-entendus!
    En plus un type ou une nana qui se dire cette platitude"l'amour donne des ailes" ne peut pas être pris au sérieux! Vous en savez plus que lui sur l'amour!
    *Et s'il veut faire des phrases un peu moins nunuches, vulgaires,moins genre magazine de salle d'attente, il faut lire saint paul, I, corinthiens XIII oun bien sûr, le Cantique spirituel, démarquage superbe de Racine...
    Relisez ce message insidieux et méprisant! c'est une agression! Vous n'avez pas à vos justifier...en revanche, les motivaations de ce correspondant, bien que fort claires, devraient faire l'objet de plates excuses! Ca me dégoûte!En plus, quelle prétention! on dirait Pierre Meur!
    Hors landau.

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  3. moi aussi je vis dans le luxe.
    Le luxe d'avoir pu faire le ménage, en grimpant à l'arbre (généalogique) et donc d'avancer d'un pas plus léger, et en tout cas en espérant décider, et non d'être mue, les 2 pieds dans la glaise...
    Le luxe d'aimer, différemment, intensément, de désirer, d'être désirée, mon moteur.
    Le luxe de travailler, et d'y trouver grand plaisir, même si, je ne le nie pas, le rythme est parfois trop rapide et que je lézarderais bien, allongée, nue, sous un soleil balladeur qui caresse mon corps.
    Le luxe d'un entourage choisi et bienveillant, qui veille, donc.
    Le luxe d'un lieu de vie choisi aussi.
    La vie est belle, et votre tonton, qui traite de thon certaine fille, estimera qu'on patauge dans le cliché, mais même si cela va sans dire, ça va mieux en le disant.
    Et... oui, tonton, j'arriverai peut-être à énoncer 10 poncifs d'ici ce soir...
    Vale...

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  4. alors pas de problème. je suis pour.

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  5. j'aime la partie noire de votre être qui s'offre à ma vue avant de passer ds la grande moulinette de l'auto-censure

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  6. enoncez encore quelques poncifs, il me plaisent bien

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