samedi 15 mai 2010

F.

Je regardais F. arracher les mauvaises herbes  et me dire, « je sais pourquoi je travaille sans gants, comme Jeannine la voisine, parce qu’on voit mal et qu’on sent avec les doigts les herbes qu’il faut laisser et celles qui faut arracher ». Pendant ce temps là,  il était question d’Yvonne de Gaulle à la radio, je mangeais du saumon fumé et des fraises. Envie de ça pour mon petit dej.
Quand je la regarde , je pense illico : « que serais-je sans elle ».  Quelqu’un d’autre certes qui ne saurait sûrement pas que l’on peut lire un paysage, qui n’aurait jamais entendu parlé de  Louis-Sulpice Varé. Je ne saurais même pas ce qu’est un effet de rêne.   
Elle ne saurait pas un tas de choses intéressantes que j’ai captées ici et là.
Alors que j’ai un besoin effroyable de faire mon auto-archéologie permanente et d’un minimum d’activité physique (suis ascendant lémurien) sauf nager, l’ordinateur et penser ( à rien souvent mais penser), elle, vit avec elle-même d’une tout autre manière. Faut qu’elle s’active tout le temps, travaille comme une bête au boulot (le devoir, le devoir), dans sa maison, dans son jardin, avec les bestiaux etc etc etc etc etc. Elle se régénère comme ça, dans la terre et les chevaux. Ça fait un moment qu’on se connaît, on vit bien ensemble dans un même espace, on se fout la paix. On se parle de nos grand'mères, de son boulot, de la maison et de ce qui passe dans ma tête. Le matin, elle vient me réveiller vers 9/10 h dans ma maison. Le chien me saute dessus avec ses grosses pattes , ses griffes sur la tête et son odeur de vase. ça me fait hurler. L’après midi, j’ai un peu moins  la paix parce qu’un certain nombre de taches me sont assignées, réparations de tracteurs, voitures et ordi, plomberie, électricité, tonte avec les tracteurs, tout le crapahutage sur les toits pour changer les tuiles et les courses. Y’a quand même un pacte : seulement après deux cafés  et maintenant, après la sieste. Elle a essayé, il y a longtemps de changer mon rythme biologique. Il y a longtemps, j’ai essayé de l’envoyer chez un psy….

2 commentaires:

  1. Et oui, c'est toujours comme je dis, parce que désormais je suis un vieux sage qui se gargarise et depuis longtemps de formules, "la confrontation bénéfique de deux pathologies compatibles"... Après, le nom qu'on met là-dessus...

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  2. ah oui, je suis bien d'accord et tu le sais bien. tiens je vais écrire a ce sujet

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