mardi 20 avril 2010

le corps indécent

Ma parole est indécente, elle est de corps nu. Trop présente. Elle est parole qui potentiellement va déraper hors code.
j'ai un mal de chien à  adherer au code social de référence . Un jour , j'ai realisé que les couverts à poisson sont, d'un point de vue de  gauchère, montés  à l'envers ainsi que les ciseaux et les tire-bouchons. Je m'y resigne dans l'ensemble sauf aux couverts à poisson, je n'y prend aucun plaisir car comment lever un filet avec un couteau monté à l'envers à moins que je ne devienne droitière.
Soit, je n'aime pas manger comme un cochon , j'ai intégré un minimum de  convenances,  un minimum, tout comme je sais monter à cheval, a minima, histoire de savoir me déplacer convenablement. Mais oui j'avoue, je préfere savoir faire un bon trot que savoir être dans le monde. Je me sens physiquement  de refuser toute épreuve qui consisterai à ce que ça rentre dans l'ordre.
Je fais de grands gestes en parlant, je mouline, je dessine, je bouge, je touche,  je prends de l'espace hors code, je m'y installe. Je ris fort. Je sens bien quelques fois dans un regard que quelque chose cloche. Trop comedia dell arte? trop populaire?   Il y a deux manières d'entrer en contact avec autrui , par le code  et la peau . J'ai réflechis à mes voisins dans le limousin , à cet affect discretement exprimé quand on parle de nos corps , de nos coinçures, de nos vieilleries de corps qui s'accompagne d'une promenade au jardin , d'un cadeau de 6 oeufs et de salades et qui se finit par un bonsoir et  au revoir en forme de rituel  où la main serre  doucement l'épaule pendant le  collage de bises sur les joues.
Evidement, il s'agit de la main droite.
il y a du code, certes.. et de la peau. ouf , ça va. il y a de la peau.

4 commentaires:

  1. oui... droitier ou gauchère, on a bien été tiré à la même barrique. Moi, en plus, tu me connais, je suis péremptoire, le geste qui cible. Je fais ça, paraît-il, souvent à table au point qu'un jour j'ai, sans m'en rendre compte, foutu la trouille à un con qui m'agaçait, en dirigeant vers lui la pointe de mon couteau de table au moment du fromage, en rythme pour bien appuyer mes mots...

    La question du couvert à poisson, je l'ai résolue en refusant de m'en servir chez les gens qui trouvent chic d'en mettre sur leur table et en arguant, dédaigneux, que notre argenterie familiale étant bien antérieure à cette très récente invention, nous n'en disposions pas quand j'étais enfant et que je n'ai donc pas pu en apprendre à m'en servir ... C'est pas vrai, bien sûr, mais ça jette toujours un petit froid... Un code c'est comme un gant Mapa on peut toujours le retourner.

    Pour ce qui est du contact, ben c'est vrai, on aime bien... on rechigne pas.
    Tirés à la même barrique, qu'on est, du même tonneau...

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  2. alors , couverts à poisson, je vais te dire : j'aime le geste de lever les filets , surtout ceux de soles ( je fais des fixations des fois .. ), c'est tellement facile. Apprendre a bien le faire sur toutes sortes de poiscailles; mon rêve. mais je continue sur ls couverts; je n'aime pas l'argent , c'est trop lourd dans la main. je rêve de temps en temps à des couverts ultra légers , genre titanium.
    Enfin, ça me vient et et j'oublie aussitôt.
    les verres, très fins avec un pied, je ne suis pas chiante a ce sujet. je pense plutot au vin en priorité mais bon...
    je voudrais des assiettes chauffantes, pouvoir parler et parler sans que ça refroidisse.
    les nappes damassées
    un feu de cheminée.
    et le temps devant soi
    et aussi , une poire ( alcool) une vraie , une bonne, celle du père colonel en retraite de C.C , une collègue. damned !
    et surtout PAS DE VERRINE JAMAIS JAMAIS

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  3. ce que j 'ai trouvé de mieux question légereté c'est l'inox embouti, le moins cher. faut juste prendre le temps d'enlever les barbes métalliques au papier de verre avant de s'en servir.

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  4. Moi, j'ai besoin du poids pour préciser mon geste... C'est mon coté tueur, garçon boucher...

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