dimanche 31 octobre 2010

une dette de je

Je me suis toujours dit "ouf il n'y aura pas d'héritage donc pas d'embrouille avec la fratrie". Or,  il y existe un héritage (qui affecte toute la fratrie),   pas en biens matériels , pas en fric,  mais un qui se transmet comme une patate chaude: il s'agit de l'histoire d'avant qui n'attend pas la disparition des générations d'avant pour etre léguée. 
Toi, tu débarques  sur terre , on ne te demande pas ton avis et hop,  tu prends ça dans les bras; la charge, le rôle, les dettes.  

Dans mon rôle de fille ainée,  j'ai porté cet héritage d'avant, ligotée par la  terreur face à leur vie toujours au  bord de la faillite. ça a eu pour effet de me mettre en débit permanent.
Pnsant que c'était le sens de ma vie, je me suis programmée pour corriger les erreurs dans les grands livres de comptes familiaux. Je me suis mise à bosser pour restituer des comptes justes, à l'image d'une vie juste. Je devais  payer de ma poche pour éviter le dépôt de bilan.
En plus , dès le départ il a fallu  que je paie mon arrivée  dans ce monde, comme si j'étais une valeur négative, moi en dette de je. Dette que j'ai eu à éponger en m'effaçant. Jamais de caprice , jamais de colère, un parcours silencieux, en marge. Moi, discréditée à mes propres yeux.
" Rien va plus, les jeux sont faits", longtemps cette phrase m'a anéantie. La fatalité me collait  à la peau comme l'angoisse. Le poids de l'héritage d'avant me pesait comme une enclume au fond de l'estomac.
Hier et cette nuit, c'était la fête des sorcières. 


J'ai lâché la table truquée du casino. Je ne veux plus jouer ni payer dans une partie que je n'ai pas choisie.
Les jeux ne sont pas faits. Je reprends la main. Je ne me brade pas, je ne brade personne. 









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