vendredi 29 octobre 2010

après soi

Cette histoire de perpétuation de soi à travers sa filiation ( naturelle ou d'adoption ) , ça me scotche.
je vais vous dire , je ne me sens rien à transmettre au futur , ce que j'ai à transmettre, c'est maintenant. 
Laisser un  souvenir de moi après ma mort, je n'y pense pas un seul instant. On se prend pour qui ? Laisser une trace.. j'aurais plutôt dans l'idée de laisser la place plus propre que je ne l'ai trouvée . 
La création artistique ou technique ne m'intéresse que si elle sert  maintenant. Si  elle dure jusqu'à demain ou après  demain ,  tant mieux.
à 97 % des cas , il y a une différence évidente  entre les personnes qui n'ont pas de mômes et ceux qui en ont. Ceux qui ont procréé  se sont déja un peu débarrassé de leur  mort  :  ils ont déja transmis une partie de leur paquet vers le futur, partie léguée, déléguée.
Ceux qui n'en ont pas n'ont "que" leur présent, doivent se dépatouiller avec l'idée d'une vie qui n'a pas d'échappée et doivent vivre dans le temps des collatéraux, cad dans le temps limité. 
Ma mort se présentera entière devant mes yeux , en  grosses lettres  "THE END" et puis le noir. Je ne crois pas en une vie après. 

Qui va m'aider quand je serai vieille et grabataire? qui va m'aider s'il m'arrive quelque chose? 
L'idée de  famille rassure et protège du cauchemar. On pense que la famille crée du devoir, ça tient sur le court terme,  peut être..  Ce n'est qu'une illusion. Nos souvenirs , notre culture commune, nos  liens du sang (!)  ne tiennent pas devant la réalité.   Techniquement , affectivement et financièrement, il est illusoire de compter sur elle. Je ne vois pas comment je pourrais imposer à  ma famille  de me prendre en charge. 
mais il existe d'autres communautés, à deux, à plus.
Oui, on en reparlera.

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