jeudi 28 janvier 2010

la suite. merci PP


Le camouflage : art militaire et pictural.Imprimer cette page
 
 
(Crédits : STAT CIC/GM D.Dupuis) Le 4X4 Isuzu des Gazelles, fraîchement repeint aux couleurs du bariolage par la section technique de l'armée de Terre !
Le 4X4 Isuzu des Gazelles, fraîchement repeint aux couleurs du bariolage par la section technique de l'armée de Terre !
Les techniques de camouflage, notamment vestimentaires, ont été mises au point au cours de la guerre de 1914 – 1918, dans le but pratique de masquer aux vues de l’ennemi les mouvements de troupes et matériels et donc de limiter l’exposition des soldats aux tirs ennemis.
Ainsi, le pantalon garance (rouge) est abandonné au profit de la tenue «bleue horizon» et les insignes parfaitement visibles d’uniformes colorés et les spécificités de chaque arme disparaissent.
En France, les sections de camouflage sont rattachées à l’artillerie de la défense contre avions (DCA). Elles prennent pour emblème le caméléon, archétype du mimétisme animal, celui-ci ayant la particularité de modifier la pigmentation de sa peau pour se fondre dans son environnement.
Les premiers inspirateurs des tenues camouflées sont des artistes peintres. Dès 1914, de sa propre initiative, le peintre Louis Guigot à Nancy réalise un modèle de veste camouflée. A Toul, le commandement militaire charge les peintres Guirand de Scévola, Royer et Rosnin, entre autres, d’étudier les procédés rendant difficilement visibles hommes et matériels. Une première équipe de camouflage est mise sur pied qui compte 30 personnes. Guirand de Scélova s’inspire alors des mouvements de peintures en vogue : «j’avais, pour déformer l’objet, employé les moyens que les cubistes utilisent pour le représenter ». Car, camoufler consiste à tromper l’œil de l’adversaire.
L’action de cette section de camouflage est telle que, le 21 août 1916, elle reçoit collectivement la médaille de la Croix de guerre.
Le camouflage se répand donc dans les armées, d’abord avec les ateliers à Amiens, puis dès août 1915 ceux de Chalons, en septembre ceux de Nancy et plus tard ceux de Chantilly et de la région parisienne. La France envoie aussi auprès des nations alliées des conseillers en camouflage, chez les Britanniques en 1915, les Belges en 1916, les Italiens et les Américains en 1917.
La tenue camouflée devient celle des troupes d’élite de la plupart des belligérants de la deuxième guerre mondiale, pour se protéger des vues de l’adversaire, notamment aériennes. Elle devient le symbole des unités de parachutistes britanniques, italiens, soviétiques, des marines américains, des waffen SS allemands et, avec la guerre d’Indochine, elles sont l’apanage des troupes de choc de l’armée française.
Synonymes d’adaptabilités au terrain, de souplesse, d’invisibilité, de vitesse, incarnant la force, la ruse, le succès elles finissent par prendre place dans les théories de la guerre psychologique développées pendant la guerre d’Algérie. Avec elles, les hommes de la 10e division parachutiste façonnent la légende des « léopards »
Aujourd’hui le camouflage constitue la robe normale des véhicules de l’armée française et la tenue camouflée, si elle n’a pas fini d‘évoluer, constitue la base du paquetage du soldat français.
Textes extraits du « Petit journal de l’exposition» et réécrits avec l’aimable autorisation des auteurs Gilles Aubagnac, Eric Deroo, Richard Maisonnave.
Pour en savoir plus :
Visitez l'exposition "Camouflages, modes et uniformes du 29 juin au 26 septembre 2007 au Musée de l’Artillerie - Quartier Bonaparte - Avenue de la Grande Armée - 83007 DRAGUIGNAN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire