samedi 15 mai 2010

Me voila bien

je vais voir mon frere W, il me dit que je deviens "fleur bleue". Me voila bien. Je lui demande s'il a les derniers albums de Larcenet. Il les ai, il me les file. j'ai lu Blast en arrivant dans mon lit.
Alors, je deviens  "fleur bleue", le salop! . Il me préfère en bas bleu acidulé.C'est plus fun.
En fait,  je voudrais bien la paix. Pas une paix à la con, quoique.. mais une paix qui continue à  faire  penser.
bon, j'ai pas la pêche aujourd'hui pour un tas de raisons.
1- j'suis pas sûre d'y arriver
2-il fait froid
3- je suis en colère, je sais pourquoi et je ne sais pas comment m'en débarrasser
4- c'est perso.

le 2 , je n'y peux rien, mais le reste, oui. Faut bosser comme une teutonne. Prendre du recul, pas trop non plus pour ne pas tomber dans une telle distance du monde qu'elle me fait crever. Pas non plus rester collée au guidon, ni au carreau. Trouver la bonne place pour penser au plus  juste. Ce boulot,  tout le temps,  pour arriver à naviguer entre l'élan et  le refus du drame, entre la confusion primordiale sans cesse rejouée et l'ordonnancement nécessaire du quotidien et du proche avenir.
Je vois ce que je porte qui n'est pas à moi ou, du moins, que je refuse dorénavant de  porter. Mais comme une glycine et son support, on ne sait plus au bout d'un temps qui porte qui. Ce devoir de portage du monde - j'étais remonteuse du grand ressort qui fait tourner le monde- m'a aussi construite. y' a pas que du négatif dans l'histoire.
je suis en colère, je n'arrive pas à trouver le moyen de  la sortir de moi autrement que par la solution barbare, celle qui consiste à l'envoyer à la figure  de l'autre. Oui, la figure de l'autre, c'est bien ça, ce que je me figure de l'autre. Sauf que l'autre n'est pas  seulement l'utilisation que j'en fais, même si n'a pas assuré son boulot. Je ne sais pas comment faire.
Entre la retenue et la peur du débordement. L'appréhension d'un jamais de retour à ce "aime-moi" fondamental. Et pourquoi faut il avoir à mendier ce qui devrait être le minimum du cadeau de bienvenue sur Terre. Je l'a pas eu ? ou je l'a pas eu comme je voulais? J'ai eu quoi? Ai-je encore  besoin encore tout ça ? je suis en colère de ne pouvoir dépasser cette dépression et cette peur du chaos intégral.  Il est difficile de s'alimenter soi-même, je ne suis même pas sûre que ça soit la meilleure solution. j'opte plutôt pour une circulation des plaisirs; je te donne, tu me donnes, je reçois, tu reçois. A la base, ça c'est pas fait comme ça  mais plutôt :" je donne, ils reçoivent". Je redonne encore pour que ça circule,  je dois fabriquer pour moi et pour eux , à leur place  parce que eux ne donnent pas ce qu'il faut. Ils prennent. Ce que que je reçois ne me sert à rien,  ce sont des extensions, il me manque le programme basique. je l'ai construit mon programme toute seule, ma loi. J'ai fabriqué, tant bien que mal, le plan pour accéder à  ce qui me fait du bien ou du mal. je n'y avais pas accès directement, y m'ont pas appris à lire.
Je suis une secondaire par obligation parce que la bestialité de l'autre a signé la négation de mon existence. La bestialité de ma colère m'effraie. Je suis primaire en vrai
Qu'est ce qui empêche ce qui me pousse? c'est ça, c'est tout ça.
L'horizon va bien se dégager. Je digère, expérimente, tactile, fermez les yeux, ouvrir les yeux, regarder la peau, renifler la terre comme Moxie. Regarder de tout près les bêtes sur et sous les cailloux,  manger du pain et des épinards avec de l'ail et du parmesan. café et vin compris. Laisser pousser la végétation en moi.
En attendant,  me voila bien.
Je vais retourner à la piscine et nager nager et nager.
Et en même temps , je suis jouasse parce que je  suis pas morte et que plein de trucs bien.
Tout ça à cause de W et de fleur bleue...


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