ça a commencé quand je n'ai pas vu le bord de la piscine arriver sur ma tête, il y a deux semaines. Puis , à Austerlitz, mon billet m'a échappé des mains , j'ai bondi pour le récupérer, mais j'avais oublié que mon sac à dos pesait 30 tonnes. Je me suis étalée comme une galette sur le carrelage neuf et brillant. Une galette qui aurait une épaule, épaule qui en a pris plein la figure. Depuis épaule coincée.
En limousin, j'ai coupé du bois, bilan : coinçage du dos.
Je reviens à Paris avec l'idée d'en finir avec les maux. Pas de bol , je me réveille tous les matins avec un mal de crane épouvantable qui dure la journée même avec 4g d'aspirine dans le corps.
J'en ai marre de me faire rebooter le corps par mon osteo. je vais attendre que ça passe.
Je ne sais pas où me mettre, dans mon corps, dans mon esprit , dans le monde, ça grippe de partout, ça rippe, éclate ma chair, me blesse. Je m'échappe de mes mains comme un outil inconnu que rencontre une apprentie débile.
Mon cerveau s'est arrêté mais ça ne l'empêche pas de compresser ma boite crânienne en poussant de l'intérieur, mon corps est enflé, mes oreilles sifflent. Je n'ai qu'une seule idée : faire un tour au musée d'histoire naturelle, section squelettes de bêtes disparues , mammouths, narvals, machines volantes cruelles et affamées etc etc
Les os. le squelette, les os de la tête me font mal encore et encore, des coups de barre en fer derrière les yeux, derrière la nuque. Ma rencontre avec la matérialité calcique du monde est douloureuse. Mes mots sont transformés en gros sel, même pas celui de la moelle de pot au feu, même pas celui qui fait fondre la glace des routes.
Ma parole est calcifiée par la vieillerie du radotage.
Faut que j'aille au Jardin des Plantes, je ne sais pas pourquoi.
un face à face peut être
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