Depuis quelques jours, j'entends ce mot, il est aussi un de mes mots preferés car il n'y a que ça d'interessant, le luxe. Je ne parlerai pas ici du luxe interieur, celui des pauvres mais du vrai.
ça commence comment le goût du luxe? par le goût. je souviens de crabes et araignées de mer ramenés des halles. Avant qu'ils ne passent à la casserolle, je leur orgarnisais une petite fête perso, une ultime course sur le banc de la cuisine. Les gros feignants, n'ont jamais dépassé la ligne départ de plus 50 cm. Je les aimais parce qu'ils étaient bons à manger. Délicieux même. j'ai des souvenirs très precis de victoires savoureusement gagnées sur les pinces , d'apprentissage de l'extraction de la chair et de fromages de chèvre.
je vénérais le livre de cuisine, le rouge. Je révais de voles au vent géants, de caramel au petit et gros boulet, je fouillais dans les portes couteaux-animaux sauvages et feroces. il manquait une patte à l'un deux et ce con ne tenait jamais debout. Le rhinoceros et le lion.
Le vin , c'est venu tard, en 1985 avec un chinon.. depuis je bois et c'est bien.
j'ai entendu de la musique. pas n'importe laquelle et pas n'importe comment. j'ai écouté les commentaires incessants au sujet de tel ou tel jeux d'orgue. je n'y comprenais rien mais j'ai appris que le son est un univers et que l'oreille se fait. Le top de la facture instrumentale à domicile. L'arrivée du clavecin, très tôt, les barricades mysterieuses , mon premier trouble grave amoureux, (vas y mon, pp, toi rire de moi et en plus, la seule version c'est Scott Ross). La lecture, la sculpture , théatre, danse, le corps qui bouge , le corps qui meurt, l'habit, le tissus, le papiers peint. j'adore le papier peint, l'histoire du papier peint à travers les ages (parait que ça remonte à Lascaux mais non ! je blague). La culture du chasselas à Thomery, la passementerie de luxe. Un jour, je trainais dans la rue de Rivoli, je suis rentrée au musée des arts déco. expo Faberger. j'ai compris ce qu'était le luxe face à deux lézards en argent. Le cou gras, le corps tordu en configuration d'attaque, les plis des pattes plus que parfaitement reproduits dans la masse. Bien que le vrai lézard qui lui est mort depuis longtemps.
y'a pas eu de devis pour ça, pas d'appel d'offres, non, juste carte blanche. Le tsar a dit un bon matin : " Allez mon Fabergé, trouve moi donc quelque chose pour coincer mes livres dans la bibliothèque, ils n'arrêtent pas de se casser la gueule". il l'a dit autrement biensur mais le fond est le même. Fabergé lui a fabriqué des lézards, comme dieu. ça ne s'est pas fait si simplement, il a fallu négocier un peu quand meme , pas le prix non, mais l'écartement des doigts de la patte.
le luxe disais je , c'est ça . matières premieres de luxe, du génie et du savoir faire
comme le caviar au seau dans les rues de Bakou entre les trous dans la rue et les canalisations de gaz ..
Comme une cave pleine..
comme la bibliotheque où mon classement stupide est mon classement à moi...
Comme comme comme...
un concert à la maison, juste pour nous...
mais pas que ça ,
un autre luxe en vrai serait la reproduction version piscine de la chapelle royale de Versailles, exactement le meme batiment avec 3 m d'eau, plonger depuis la tribune, faire la planche, se laisser aspirer par les cieux du trompe l'oeil. Prévoir quelques narghilées flottants et toute sortes de musique , surtout orientales, extreme orientales. des espaces de sudations.
mais c'est pas fini,
ça n'a pas de fin cette affaire , le luxe.
le luxe, c'est un truc de jouisseurs, certains jours où je dis que c'est mystique cette affaire. Pas du mystique sacrificiel, que l'on s'entende !
Et les bains à Budapest
faudrait aussi parler des draps
des nappes,
des assiettes qui restent chaudes pendant tout le repas afin que je puisse parler et parler et parler et enfin manger.
Les porte-couteaux, c'est moi qui les ai et de temps en temps, je t'avoue, je les sors, je les caresse, je les mets en rang... je te les prêterai, un jour...
RépondreSupprimerAh, le livre de cuisine... J'ignorai qu'il te fascinait, toi aussi...
La pièce montée ? elle était pompeusement nommée "Croque-en-bouche", car les choux étaient caramélisés et le support était de nougatine. A son sommet, à moins que j'invente, il y avait des mariés, lui en costume noir, elle avec un petit bout de vrai tulle sur le crâne... Il y avait aussi, luxe toujours, au bout des cuisses des volailles rôties des petits manchons de papier blanc ajourés. Petits manchons de papier aussi pour ménager des cheminées dans le couvercle en pâte de la tourte si joliment dorée...
Le détail !
"Der Teufel liegt im detail" dit le proverbe allemand, le luxe aussi, bien sûr, car il y a de la place pour les deux...
les mariés , tu inventes.. c'est ton fonds d'archive de délire hetéro, mon chere PP.
RépondreSupprimerle détail , biensur
et le diable surtout
d'abord , il est où ce bouquin de cuisine? s'il ne sert pas , je le recupère.
RépondreSupprimerune bonne adresse : http://www.amazon.fr/detail-pour-histoire-rapprochee-peinture/dp/2080816241
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